L’INSEE étudie le Lot à la loupe
« Principalement rural ». C’est ainsi que l’Insee défini le département du Lot. Dans un dossier publié en octobre 2021, l’Institut national de la statistique et des études économiques entend analyser les particularités de chaque département de la région Occitanie et apporter pour chacun « un éclairage sur les dynamiques de population et d’emploi au sein de l’espace rural ». En 2020, une nouvelle définition des territoires ruraux proposée par l’Insee a été validée lors du Comité interministériel des ruralités (CIR) : les communes peu denses et très peu denses – soit celles où plus de 50 % de la population vit hors de toute maille urbaine – sont désormais considérées comme rurales.
Seules trois communes dans le Lot sont situées dans l’espace urbain : Cahors, Figeac et Pradines. Toutes les autres sont comprises dans la zone rurale. Cela représente, selon l’institut de statistiques, 141 000 Lotois, soit 81% de la population départementale. En termes de ruralité, le Lot se place en troisième position en Occitanie après La Lozère et le Gers.
Une population stable mais âgée
En étudiant l’évolution de la population et les flux migratoires, l’Insee a établi les tendances démographiques de ces quarante dernières années. Si entre 1982 et 2008, la population de l’espace rural lotois a augmenté de 15%, elle s’est stabilisée au cours de la dernière décennie. « L’attractivité du territoire compense juste la perte de la population liée à un nombre de décès supérieur à celui des naissances », note l’institut.
Car, autre élément qui ressort de ce dossier, les habitants de l’espace rural sont en moyenne plus âgés que ceux de l’espace urbain. Ainsi, la moitié des habitants ont plus de 51 ans, et 29% des habitants ont 65 ans et plus. « Comme souvent dans les espaces ruraux, il y a relativement moins de jeunes adultes de 18 à 30 ans et plus d’adultes âgées de 45 à 80 ans que dans l’espace urbain », souligne l’Insee.
Parallèlement, en milieu rural la tendance est à la vie de couple et de famille. 37% des ménages sont ainsi des couples avec enfants et 33% des couples sans enfants, soit respectivement 8% et 5% de plus qu’en zone urbaine. « À l’inverse, les personnes seules sont largement moins représentées. Les familles monoparentales aussi mais dans une moindre mesure », peut-on lire en complément.
Les grands pôles en manque d’influence
Un autre critère est intervenu dans l’analyse et la catégorisation des espaces ruraux : le degré d’influence des grands pôles d’emploi (aire d’attraction d’au moins 50 000 habitants) sur les communes. Seules Cahors et Brive-la-Gaillarde exercent une telle influence, et sur seulement 81 communes parmi les 310 du département. Les 229 autres, des communes peu denses ou très peu denses, concentrent pour autant 72% de la population.
Des emplois en perte de vitesse
Dans le Lot, l »espace rural comptabilise 42 000 emplois, soit 65% de l’emploi du département, répartis entre l’industrie (16%) et l’agriculture (11%). Le secteur tertiaire reste peu présent dans ces espaces. « Outre les agriculteurs, les ouvriers et les artisans, commerçants, chefs d’entreprise sont relativement plus nombreux dans l’espace rural lotois. A l’inverse des cadres, professions intellectuelles supérieures, employés et professions intermédiaires », précise l’institut.
Avec 12% d’actifs se déclarant au chômage, le Lot se situe dans la moyenne des territoires ruraux. « Les emplois créés dans le secteur tertiaire ne compensent pas les emplois perdus dans l’agriculture, la construction ou l’industrie », explique l’Insee qui note 14% de destruction d’emplois dans l’agriculture et 22 % dans l’industrie.
L’institut remarque aussi que l’emploi n’augmente que dans les espaces ruraux sous forte influence d’un pôle (+ 14% entre 2007 et 2017). Dans ceux hors influence, c’est l’agriculture qui continue de primer, représentant un emploi sur trois en 2017.
Une exception cependant : dans la couronne de Figeac et des pôles d’emplois secondaires comme Biars-sur-Cère, Saint-Céré, Gourdon, Gramat ou Souillac, un espace hors influence peu dense, le secteur tertiaire est plus présent. « D’ailleurs, note l’Insee, ce territoire rural offre autant d’emplois qu’il compte d’actifs occupés résidents : il est donc beaucoup plus « autonome » que les autres espaces du rural lotois ».
Commentaires les plus récents