L’origine de la galette des rois
La galette des rois a son origine dans les Saturnales (fêtes romaines situées entre la fin du mois de décembre et le commencement de celui de janvier), durant lesquelles les Romains désignent un esclave comme « roi d’un jour ». Au cours d’un banquet au sein de chaque grande familia, les Romains utilisent la fève d’un gâteau pour tirer au sort le prince des Saturnales ou du désordre.
La fève était l’un des symboles du solstice d’hiver car c’est le premier légume qui pousse au printemps. Par ailleurs, la fève donne la vie en germant, ce qui en faisait un légume très important chez les Grecs et les Romains.
Le « roi d’un jour » dispose du pouvoir d’exaucer tous ses désirs pendant la journée (comme donner des ordres à son maître) avant de retourner à sa vie servile.
L’origine chrétienne
Célébrée le 6 janvier chez les catholiques et le 19 janvier par les orthodoxes, l’Epiphanie célèbre l’arrivée des Rois mages à Bethléem, venus célébrer la naissance du Messie.
Selon l’évangile de Matthieu, Gaspard, Melchior et Balthazar auraient suivi une étoile pour être guidés jusqu’à l’enfant Jésus et lui apporter des présents riches de sens : l’or pour évoquer la royauté de Jésus ; l’encens pour sa divinité et la myrrhe pour son humanité. Une façon de signifier que Jésus était à la fois roi, Dieu et homme mortel.
Dans cette histoire de Rois mages, il n’y a ni galette ni fève ! Cette tradition n’a rien à voir avec le christianisme mais viendrait plutôt de l’époque romaine, en hommage aux Saturnales.
La coutume de l’élection du roi est aussi attestée à partir du XIVe siècle, le Roi devait alors payer une tournée à la table, on parlait alors du « roi boit ». Mais certains rois avares qui voulaient éviter de payer la tournée générale, avalaient la fève. Pour éviter toute triche, on l’a donc remplacée par un petit morceau de porcelaine.
En 1875 arrivent les fèves en porcelaine de Saxe puis, en 1913, celles qui sortent des ateliers de Limoge. Dans un premier temps, ces fèves représentaient des poupées ou des bébés emmaillotés, symbole de fécondité. Par la suite, on vit apparaitre des animaux et des symboles de chance (fer à cheval, trèfle…).
Gâteau des rois
Le gâteau des Rois est une spécialité du sud de la France préparée pour l’Epiphanie. C’est un gâteau brioché garni le plus souvent de fruits confits et parfumé à la fleur d’oranger
La recette
Tirer les rois
Dans l’enfance, le « je » n’est pas évident. Elle ressentit cette difficulté en participant à un goûter où « l’on tirait les rois ». L’atmosphère feutrée et chaleureuse de cette maison l’étonnait grandement : tapis, livres, tableaux. Le petit garçon du lieu, habillé de tweed écossais et de velours, possédait des jouets extraordinaires. Autant de détails surprenants pour les gamins de ce quartier populaire. Le garçonnet tourna le dos à la table rutilante pour attribuer à chacun la part désignée par une main élégante maniant avec grâce la pelle en argent.
Ce rituel dont elle ignorait tout la troublait : c’était à la fois affirmer l’existence de chacun et distribuer le hasard, distinguer le « je » afin que ce « je » se transforme, en vertu de la fève, en un « nous » royal symbolisé par la couronne.
Elle estimait participer à une initiation, pensant vaguement que, par la suite, chaque acte de la vie se pratiquerait ainsi. Méconnaissant les usages, elle grignotait sa part avec circonspection craignant de découvrir la fève. Ce fut le cas. Que faire ? Quelle règle observer ?
Elle l’avala.
La déshistoire – Roman
extrait p 73
NB ce n’était pas une fève, mais un petit santon… (elle survécut)