Lot. Lettre à tous les Mamadou, que les préfets ont refusé de régulariser

Dominique Bizat, une élue de Saint-Céré et du Lot, écrit à tous les Mamadou, dont les préfets n’ont pas voulu régulariser la situation, après tous les efforts accomplis d’intégration par les migrants et d’accompagnement par les populations locales.

Dominique Bizat, membre du collectif d’aide aux migrants de Saint-Céré, conseillère départementale du canton de Saint-Céré et conseillère municipale de Saint-Céré, réagit par une simple lettre ouverte, à la décision du préfet du Lot d’avoir refusé de régulariser la situation de Mamadou, un jeune Sénégalais dont s’est occupé le collectif migrants de Saint Céré. Dès lors, Mamadou avait obligation de prendre un avion fin mars à Toulouse pour rentrer au Sénégal. Depuis il a disparu…

Dominique Bizat le précise : « J’ai écrit cette lettre pour tous les Mamadou… »

 « Lettre à Mamadou

Pardon Mamadou pour avoir mis en place un modèle d’accueil pour les mineurs non accompagnés qui arrivent sur notre territoire.

Pardon Mamadou pour t’avoir permis de réussir un CAP menuiserie qui t’a ouvert la voie à l’obtention d’un bac pro.

Pardon de ne pas être capable de régulariser ta situation alors que plusieurs propositions d’emploi t’étaient proposées pour exercer ce métier appris dans nos écoles.

Pardon Mamadou pour l’espoir donné.

Merci Mamadou pour avoir permis, à nous simples citoyens, à nous élus, à nous membres d’associations caritatives de nous rencontrer pour former un collectif d’aide aux migrants

Merci Mamadou pour avoir engendré des aides diverses : dons financiers, dons d’objets divers, dons de nourriture

Merci Mamadou pour avoir fait naître des cours de français, des transports multiples et des interventions diverses auprès des autorités de l’État.

Merci Mamadou pour la solidarité créée

Honte à nous Pays des droits de l’homme de ne pas être capable de garder parmi nous un jeune étranger dont l’aïeul est mort pour la France et est enterré en Normandie.

Honte à nous de laisser dans la rue sans abri sans revenu sans statut un enfant qui pourrait être le nôtre.

Honte à nous qui pensons que rien ne peut être fait

Honte à vous les décideurs qui vous réfugiez derrière des chiffres et des statistiques alors qu’il est question d’Humains et de Dignité.

Quand allez-vous, quand allons nous agir ? »

Dominique Bizat

Membre du collectif d’aide aux migrants de Saint-Céré

Conseillère Départementale du canton de Saint-Céré

Conseillère municipale de Saint-Céré

ActuLot