L’Outil en main fait découvrir les métiers manuels aux enfants

loutil-en-mainL’Outil en main a fait sa rentrée à Cahors, mercredi, à l’école des métiers. Cette association fait découvrir les métiers manuels aux enfants âgés de 9 à 14 ans.

Dans le hall de l’école des métiers, Jean Escaffre tourne comme une abeille affairée. Il répartit les enfants, donne des conseils, apostrophe deux ados qui n’ont pas revêtu la combinaison de travail. «Il nous faut du 16 ans», rétorque Thibault sans se laisser démonter. Lui et Lucas sont les «anciens» de L’Outil en main. À 13 ans, ils commencent leur quatrième et probable dernière année dans l’association. L’Outil en main s’adresse en effet aux enfants âgés de 9 à 14 ans. Elle leur fait découvrir les métiers manuels par l’entremise d’artisans et salariés à la retraite. Jean Escaffre a été formateur pendant quarante ans, au CFA de Leyme puis à Cahors. À la retraite, en 2008, il a relancé L’Outil en main du Lot, créée en 1994. D’une association départementale comptant quatre ateliers, elle s’est transformée en trois associations (Cahors/Puy-l’Évêque, Figeac, Montcuq). À Puy-l’Évêque, ils sont neuf cette année ; dix à Cahors, tous des garçons. «Mais l’an dernier, on avait deux filles», précise-t-il.

Ces enfants ont découvert l’association par le bouche-à-oreille ou «dans La Dépêche» lance Thibault. Si Lucas sait depuis ses 6 ans qu’il veut devenir pâtissier, ses camarades n’ont pas forcément envie de se lancer dans un métier manuel. Ce qu’ils aiment ici ? «Tout !» lance le trublion Charlie. «Et ça nous fait passer notre après-midi», ajoute Thibault. Lui et Lucas sont venus cette année avec un projet : réaliser le logo de l’association en ferronnerie. Mais les enfants tournent sur tous les ateliers : taille de pierre et maçonnerie, menuiserie, plomberie, pâtisserie, couture… Dans le réfectoire, d’anciennes couturières aident un garçon qui s’échine à enfiler le fil dans le chas de l’aiguille devant une machine à coudre. Pourquoi participent-elles ? «Pour ne pas laisser mourir notre métier.»

Dans un coin du laboratoire de cuisine, revêtus du tablier réglementaire, trois petits s’affairent, à côté des apprentis. Ils confectionnent les gâteaux qui seront servis au goûter de fin d’après-midi. «En pâtisserie, ils sont tous volontaires», sourit Jean Escaffre.


Les bénévoles bienvenus

L’an dernier, l’association de Cahors/Puy-l’Évêque a dû refuser quatre enfants, faute de formateurs. Jean Escaffre (président local et délégué territorial pour le Lot) a lancé un appel aux retraités. En ce mercredi de reprise, à Cahors, il est heureux d’en voir arriver trois. Reste à savoir s’ils persévéreront car savoir faire ne signifie pas forcément savoir expliquer. Pour se développer ailleurs, notamment au nord du Lot, L’Outil en main aurait aussi besoin de bénévoles. Contact : maison de l’artisan, 05 65 35 08 01.

La Dépêche