Lycée professionnel : une réforme qui ne fait pas l’unanimité

Lycée professionnel: 638 350 élèves sur le territoire français y suivent leur scolarité,

74 lycées professionnels dans l’académie de Toulouse dont 6 Lycées professionnels publics et 2 lycées professionnels privés dans le Lot.

Consacré grande cause nationale 2023 par la Première ministre: le mentorat doit être un levier d’émancipation professionnelle de tous les jeunes de France. Ainsi les lycéens professionnels seront accompagnés et soutenus par un « mentor » pour prendre pleinement confiance en leurs capacités.
Demain, la création du bureau dédié à la relation aux entreprises dans chaque lycée doit leur permettre d’être accompagnés par un adulte dans leur parcours, grâce à des partenariats avec les principales associations dédiées à l’accompagnement des jeunes.

Aussi le 4 Mai 2023, E. Macron lançait sa réforme de la voie professionnelle : « faire du lycée professionnel un choix d’avenir pour les jeunes et les entreprises » en présentant 12 mesures et un calendrier d’application.

Parmi celles-ci on trouve des mesures:

  • de gratification des périodes de stage
  • d’ouverture du lycée professionnel aux partenariats
  • pour transformer les formations afin de répondre aux grandes transitions de notre économie
  • de créer des formations courtes et complémentaires après diplôme
  • de créer un bureau dédié à la relation aux entreprises dans chaque lycée

Seulement voilà. dans le Lot, (comme ailleurs) des enseignants se mobilisent contre cette réforme

De quoi s’agit-il ?

Les syndicats dénoncent des mesures qui créent des conditions, non pas d’une ouverture des Lycées Professionnel sur le monde extérieur, mais d’une pénétration massive des acteurs, prioritairement de l’entreprise dans les dits lycées.

Le SNEPFSU, sur son site, dénonce une réforme qui veut adapter les formations professionnelles aux besoins des entreprises locales, qui assigne à résidence géographique, culturelle et sociale, les plus fragiles des élèves et créera ainsi des déséquilibres territoriaux..

Selon le syndicat, piloter les formations sous le seul angle des besoins locaux et immédiats des entreprises entrainerait un mouvement de fermetures/ouvertures de filières qui se fera au profit de l’apprentissage, et au détriment du Lycée Professionnel .

C’est aussi ce que dénonce l ’intersyndicale du Lot ( FSU 46, Sud Éducation 46, CGT Éduc’Action 46, FNEC FO 46, SGEN CFDT 46 et UNSA Éducation 46) qui, selon ce que rapporte actulot, a rappelé son opposition mercredi 31 mai 2023, en dénonçant l’ « idéologie libérale » de cette nouvelle réforme .

« c’est une erreur fondamentale de croire que les élèves en enseignement professionnel auraient moins besoin d’enseignement général. Au contraire, ils en ont plus besoin. Le but est de former des bons ouvriers et non de bons citoyens. Or, on a besoin de citoyens éclairés » Et de poursuivre :

« Dans le Lot, on a la Mécanic Vallée, Andros et l’aide à la personne. Après ça, on fait quoi ? Même dans les territoires ruraux comme le nôtre, il faut donner accès à une diversité d’offres »

Christine Laverdet, de l’UNSA Éducation:

« L’enseignement professionnel est considéré comme un vivier de main-d’œuvre locale. On va proposer aux élèves ce qu’ils connaissent déjà, ce qui existe sur leur secteur »

Hélène Raynal du SGEN CFDT 46 :

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« L’enseignement professionnel sera subordonné aux besoins des entreprises locales, qui vont aller chercher dans les lycées professionnels de la main-d’œuvre. On va pousser les élèves vers des métiers précaires. Moins on est formé, plus on est malléable » *

Isabelle Conte de Sud Éducation 46

Sans parler du fait que la réforme prévoyant une meilleure rémunérations des stages l’inquiétude porte sur le risque que les parents en difficulté sociale soient plus nombreux à vouloir pousser leurs enfants vers ces filières professionnelles.

Force est de constater que cette réforme ne fait pas l’unanimité.