Macron annonce sa vision de l’alimentation en France
L’objectif du gouvernement est d’« inverser la négociation » pour que les prix payés aux agriculteurs soient fixés à partir de leur coût de revient, sur lequel transformateurs et distributeurs appliquent ensuite leur marge.
S’organiser en filières
Emmanuel Macron veut aussi inciter les secteurs agricoles à s’organiser en filières, réunissant tous les acteurs de la chaîne, qui devront d’ici décembre fixer des objectifs et des engagements sur 5 ans, par exemple des pourcentages de production bio, de modes de production, un label de qualité, etc.
La constitution de filières inter-professionnelles, encore incomplètes dans l’agroalimentaire en France, serait la condition pour qu’elles reçoivent une partie de l’enveloppe de 5 milliards d’euros prévue pour l’agriculture.
« Sortir de la dépendance aux aides »
« Il faut permettre aux agriculteurs de sortir de la dépendance aux aides grâce à un juste prix payé, il faut donc une meilleure répartition de la valeur aux bénéfices des agriculteurs », estime l’Elysée. Dans certains secteurs, cela pourrait renchérir les prix.
Le président veut aussi « stopper la guerre des prix bas » et rappeler son objectif pour 2022 d’un taux de 50 % de produits bio ou locaux dans la restauration collective. « Nous ne voulons pas d’une alimentation à deux vitesses mais que l’ensemble des Français ait accès à une alimentation de qualité », note l’Elysée.
Le gouvernement veut adopter des textes législatifs, sans exclure le recours à des ordonnances, pour changer la Loi de modernisation de l’économie (LME, qui régit les relations commerciales), d’ici décembre.
« Nouvelle philosophie »
Le gouvernement veut aussi encourager les producteurs à s’organiser pour commercialiser ensemble leurs produits. Il faut « conditionner certains dispositifs à la constitution d’organisation de producteurs et les accompagner pour définir des coûts de production et des indicateurs de marché », a ajouté la même source.
Alors que les négociations commerciales annuelles sont sur le point de commencer, l’exécutif reconnaît « qu’il n’y a pas de baguette magique », et parle d’une « nouvelle philosophie » dans les rapports entre agriculteurs, industrie et grande distribution, très divisés.L’Elysée envisage aussi l’intervention de médiateurs de la négociation commerciale directement pendant la négociation, « et non pas trois ans plus tard comme actuellement ».
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