Macron : «Le Lot est exemplaire, il sait innover»
À l’occasion de sa venue dans le Lot pour le grand débat, le président Emmanuel Macron a poussé la porte du RPI de Saint-Sozy hier et a créé la surprise. L’occasion de l’interroger sur l’avenir du Lot et des écoliers. Il répond:
Pourquoi avoir choisi le RPI de Saint-Sozy pour cette visite surprise ?Car cette école rurale est exemplaire. J’observe que nous avons, dans le Lot, un taux d’encadrement du nombre d’élèves par enseignant qui figure parmi les meilleurs en France pour les départements ruraux. Le Lot est un modèle de ce point de vue là, il sait innover et démontre qu’en regroupant les classes de manière cohérente, on peut s’en sortir et avancer. Je sais bien que chaque commune est attachée à sa propre école, mais il faut que la communauté enseignante et les parents travaillent main dans la main pour évoluer, comme c’est le cas au RPI de Saint-Sozy. Ceci même si je sais qu’au départ il y avait des réticences et des hésitations dans cette école.
Vous dites qu’il s’agit d’une école à taille humaine. Pourquoi ?
Parce que les parents et les enseignants ont cru en leur projet. Ils ont même su le développer en y ajoutant un indéniable atout alimentaire : la restauration en circuit court avec des produits locaux. La qualité est au rendez-vous. Voilà pourquoi j’affirme que c’est une école à taille humaine. Elle incarne à elle seule la force de la ruralité conquérante à laquelle je crois évidemment.
Croyez-vous également à la force et en l’avenir du Lot et des Lotois ?
Oui, à condition de continuer à savoir innover dans ce département comme ailleurs. Nous l’avons déjà fait en lançant la carte blanche pour les services publics. Le Lot est fort. Il a des services publics itinérants, des projets cœur de ville structurants à Cahors et Figeac. Il faut soutenir sa vie scolaire rurale, ainsi que les industries et lutter contre la désertification. Elle n’est pas une fatalité.
Même combat pour les services de santé, les médecins, les hôpitaux ?
Bien sûr. Pour moi, l’école et la santé sont les deux moteurs de la lutte contre la désertification. Toutes les dépenses que nous consacrons à l’école et à la santé sont des investissements sur l’humain. Nous travaillons pour enrayer le phénomène de la crise démographique, gommer cette fatalité, valoriser les territoires et inciter à plus de volontarisme.
Après avoir été accueilli par la directrice, il a discuté avec des parents d’élèves, qui ont expliqué être très satisfaits de cette nouvelle école. Il a passé une demi-heure dans une classe de CE1-CE2, en train de faire un problème de maths sur un échange de billes entre deux copains.
Emmanuel Macron a interrogé les enfants sur leur matière préférée et a signé des autographes sur les cahiers de cours. Il est passé ensuite à la cantine où déjeunaient une trentaine d’élèves.
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RPI Saint-Sozy, Meyronne, Mayrac, Lacave et Creysse : Une démarche « exemplaire » pour le Lot
Le construction de cette nouvelle école, pour près de 1,5 millions d’euros, concernant 5 communes, signe la démarche exemplaire des élus d’un territoire qui ont su se serrer les coudes pour cultiver dynamisme et foi en l’avenir de leur bassin de vie.
73 ans, jour pour jour, après la fusillade de sept habitants du village, par la division nazi Das Reich, le 22 juillet 1944, à l’invitation de Magali Livenais maire de Saint-Sozy, la population et les élus se sont retrouvés, le 22 juillet 2017, pour la pose de la première pierre du groupe scolaire du Regroupement Pédagogique Intercommunal de Saint-Sozy, Meyronne, Mayrac, Lacave et Creysse.
Saint-Sozy, village de 500 âmes, situé au cœur d’un bassin de vie de 1 700 habitants, reconnu comme pôle de proximité dans le ScoT (Schéma de Cohérence Territoriale) Causses et Vallée de la Dordogne, dispose de nombreux commerces, artisans, associations et services (dont La Poste), malgré le départ de son jeune médecin à l’automne 2014 pour des raisons personnelles.
Une démarche fédératrice et unitaire
« La commune de Saint-Sozy connue pour son dynamisme et sa joie de vivre, ne serait pas ce qu’elle est, sans les habitants des communes voisines, qui également la font vivre » affirme à la tribune Mme le maire, entourée des personnalités, élus et représentants de l’État.
En effet, depuis plus de 20 ans, les communes de Creysse, Lacave, Mayrac, Meyronne et St Sozy se sont fédérées pour maintenir les services et leur attractivité. La démarche s’exerce autour de plusieurs axes, dans le domaine de la petite enfance, des écoles et de la gestion de l’eau notamment. Et, dans ce même état d’esprit, s’inscrit la construction de ce groupe scolaire de 4 classes, pour environ 90 élèves ; un acte fort pour les cinq communes constituant le RPI qui ont dû prendre la décision de fermer leur école. Mme Livenais ne manque pas de le souligner : « Je comprends le désarroi de nos habitants, jeunes parents d’élèves mais aussi personnes âgées, de voir fermer une école dans un village rural. Et ce n’est pas facile non plus pour un maire et un conseil municipal de prendre une telle décision. »
Le projet de cette nouvelle école a été lancé au lendemain des élections municipales de 2014. Une première réunion avec les membres du SIVU et les maires du RPI a eu lieu pour débattre du devenir des écoles, en raison de la baisse des effectifs. En octobre 2014, dans le prolongement de deux courriers de l’Inspecteur d’Académie du Lot, et d’une rencontre avec les 5 maires du RPI, l’engagement a été pris de mener une réflexion commune sur le devenir des écoles, afin de pouvoir maintenir les 5 postes d’enseignants existants pour une durée de 3 ans.
De nombreux échanges, débats et réunions ont eu lieu aboutissant au printemps 2015, à la délibération des cinq conseils municipaux s’engageant à fermer leurs écoles, une fois qu’un groupe scolaire serait réalisé, charge à la commune accueillante de porter intégralement ou pour partie financièrement ce projet.
D’autres échanges se sont déroulés entre les élus locaux et les services de l’État jusqu’à la date du 6 novembre 2015, où la décision ultime a été prise lors d’une réunion en présence des maires et des adjoints des 5 communes : Saint-Sozy se porte candidate pour réaliser une école de 4 classes, avec le portage de repas en point chaud. Meyronne également candidate a décidé de se retirer trouvant plus légitime que l’école se situe à Saint-Sozy, à proximité des services existants : le gymnase, le stade municipal, la crèche et l’ALSH. En effet, la commune de Saint-Sozy avait acheté ce terrain en janvier 2015 pour un montant de 54 000 €.
Dès lors, en janvier 2016, la commune de Saint-Sozy fait appel à un architecte pour réaliser une esquisse afin de déposer des dossiers de demandes de financement. Ces demandes ont été formalisées le 28 mars 2016 accompagnées d’un courrier commun signé des 5 maires du RPI afin de montrer une cohésion sur le territoire.
L’intérêt du territoire et des populations
Au vu de la faisabilité du projet et en raison de la nécessité de déposer un permis de construire rapidement, un appel d’offres a été lancé pour mandater un architecte. Yves Mazet a été retenu pour monter ce projet, pour un montant de 104 760 € HT. Après avoir soumis le projet aux enseignantes qui ont souhaité quelques modifications, le permis de construire a été déposé le 7 septembre 2016 et a été accordé le 30 novembre 2016.
C’est à partir de ce moment, et suite à une réunion avec les services de l’État et de la direction des finances publiques, que des demandes de financement plus précises ont été réalisées et déposées auprès des différents partenaires : l’Europe via le GAL Figeac Quercy Vallée de la Dordogne, l’État, la Région Occitanie, le Département du Lot et la communauté de communes CAUVALDOR. En mai 2017, après avoir obtenu la plupart des cofinancements, intervient l’étape du recrutement des entreprises. 10 entreprises ont été retenues fin juin et qui interviendront sur cette réalisation pendant au maximum 14 mois.
Avec une vue sur le célèbre Roc des Monges, le coût de cette école d’une superficie de 850 m² (avec possibilité d’ajouts de nouvelles classes), sur un terrain de près de 7 000 m², est estimée à 1 467 174 € HT (achat de terrain compris). C’est le plus important investissement que la commune de Saint-Sozy n’ait jamais porté. Il ne pouvait se réaliser sans les concours financiers exceptionnels d’organismes publics. Ainsi, la dernière rentrée scolaire sur un RPI éclaté s’effectuera le 4 septembre 2017, le nouveau bâtiment devant être livré pour juillet 2018.
« Seule la mutualisation des aides permettait de maintenir l’attractivité de ce bassin de vie et garantir le maintien d’un service de proximité à toutes les familles de ces 5 villages et éviter l’exode rural vers les villes proches plus importantes » s’est exclamée Mme le maire. C’est cette démarche d’intérêt général que sont venus souligner élus et représentants de l’État, sous les applaudissements de la population.
Hier, les professeurs et élèves du lycée hôtelier Quercy Périgord ont vu leur journée entièrement consacrée à la préparation de 600 repas pour les maires, sous forme de buffet. Ce travail, qui a mobilisé toutes les brigades, s’est également, consacré à la confection plus de 300 paniers repas servis aux différents services administratifs et à la presse qui suit ce déplacement.
L’ensemble de ces repas seront servis au lycée polyvalent Louis-Vicat et ce sont des étudiants et des élèves les secondes et premières Bac Techno, les terminales BTS et les mentions complémentaires qui assureront le service.
Le proviseur de la cité scolaire léo ferré à gourdon, un an après la venue du premier ministre, espère bien mettre en place une formation post bac type BTS au sein de son établissement. En effet, il a réussi à faire comprendre aux services concernés que la fracture territoriale et sociale peut être réparée en partie par le biais de formations adaptées au plus près du terrain et pas forcément à cahors ou à toulouse. Gourdon a déjà sa filière mode, qui attire des candidats de tout le sud-ouest. mais pourquoi ne pas être ambitieux et aller plus loin ! Avec un internat en capacité d’accueillir d autres étudiants, la structure est en partie déjà prête. Tout n’est pas finalisé encore mais il faut y croire, bon courage à monsieur le proviseur et à son équipe. Pour en savoir un peu plus sur Pierre Gasnaunt, un acteur très motivé du territoire, un article toujours d’actualité:
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https://actu.fr/occitanie/gourdon_46127/nouveau-proviseur-cite-scolaire_13225081.html
On ne peut que se féliciter une nouvelle fois de l’implication du lycée hôtelier, véritable ambassadeur de notre territoire et bien au delà.Mais permettez moi deux questions: -Combien çà coûte et qui paie?
Merci de nous éclairer si vous avez la réponse..
« Le Lot est exemplaire. Il sait innover »
C’est vrai, bien vrai….
Mais encore…
« D’habitude, il faut attendre six mois pour obtenir un permis de construire pour un bâtiment accueillant du public; ici, pour Saint Sozy, il a fallu seulement deux mois » me souffle un ami architecte. Et il ajoute
« A mon avis, il y a un truc »
Etonnant ….non !!
Deux mois est la date légale au-delà de laquelle vous pouvez commencer si l’administration n’a pas donné signe de vie. La règle aujourd’hui dans l’administration est qui ne dit mot consent. Donc rien d’étonnant en fait
Un bâtiment scolaire n’est pas une maison individuelle
http://www.construires.fr/delais-permis-de-construire/
On fait tout un plan parce qu’un projet se concrétise vite, on devrait se réjouir…
Je me réjouis dans ce cas pour les enfants, les parents, les décideurs et responsables locaux…L’architecte qui devra attendre habituellement six mois pour continuer son travail….et être payé bien après, en particulier pour faire vivre une famille, peut se poser la question.