Manifestation spectaculaire des agriculteurs à Montfaucon
Ce 17 décembre, plus de 80 tracteurs et près de 250 agriculteurs des 4 coins du département ont convergé à l’appel de la FDSEA et des JA à Montfaucon « pour faire passer un message » aux élus et à l’Etat. « Sur la loi EGAlim 2, nous souhaitons véritablement que la grande distribution joue le jeu et que les producteurs aient véritablement des revenus grâce à leur travail. Le mécontentement porte aussi sur la pression environnementale qui pèse sur les exploitations agricoles. Nous demandons qu’il y ait une équité au niveau des normes et que l’on arrête de vouloir laver plus blanc que blanc en France. Sur les PLUi notamment ce n’est pas à l’agriculture à s’adapter aux infrastructures mais le contraire. Nous avons également besoin que les élus accompagnent les porteurs de projets et arrêtent de leur mettre des bâtons dans les roues. Nous attendons aujourd’hui de l’État des preuves concrètes et rapides de son soutien envers l’agriculture » a précisé Alain Lafragette, président de la FDSEA du Lot. A suivre…
Montfaucon : 200 agriculteurs lotois se mobilisent
La Dépêche
La FDSEA et les Jeunes Agriculteurs ont organisé une manifestation ce midi à Montfaucon. 200 paysans ont protesté contre des charges de plus en plus lourdes.
À l’appel des JA et de la FDSEA, une centaine de tracteurs en provenance de tout le département du Lot ont convergé ce vendredi en fin de matinée vers le rond de Montfaucon. Restés massés sur le terre-plein central, près de 200 agriculteurs entendaient exprimer leur désarroi face notamment à la flambée des charges. La hausse des engrais, du carburant, de l’alimentation des animaux plombent leurs revenus.
Pression environnementale
Aujourd’hui, les agriculteurs sont tiraillés dans tous les sens comme nous l’explique Alain Lafragette, président de la FDSEA : « Nous avons fait le déplacement ici, au cœur du causse, sur le parc naturel régional, avec notre outil de travail à savoir notre tracteur, pour allumer un feu de détresse. Nous demandons l’application rapide de la loi Egalim 2, votée en octobre dernier, qui permettrait de répercuter ces hausses de charges sur les prix de vente de nos productions. Il faut aller vite, sinon certains de nos agriculteurs abandonneront leurs exploitations. »
Le mécontentement porte aussi sur la pression environnementale qui pèse sur les exploitations agricoles avec les attaques incessantes contre les pratiques agricoles. « Nous travaillons sur du vivant. Nous avons déjà fait beaucoup d’efforts comparé à nos voisins. Nous n’allons pas laver plus blanc que blanc. »
À travers cette action, « c’est aussi donner de l’espoir », insiste Alain Lafragette, car par nature, « les paysans ont l’esprit d’entreprendre. » À ses côtés Christophe Bonnet, secrétaire général de la FDSEA de préciser : « Aujourd’hui, c’est une première étape, un avertissement. L’agriculture est en danger. Si rien ne se passe, nous serons plus virulents. Aux responsables politiques de prendre leurs responsabilités. »
À quelques mois de l’élection présidentielle, ils sont nombreux à s’interroger sur la place de l’agriculture dans les projets politiques des candidats.
« Assez de promesses, des actes »
« Nous ne voulons plus être la variable d’ajustement. La soupape est prête à éclater. Nous avons reçu des politiques ces derniers mois. Nous avons été très respectueux. Ils nous ont fait de belles promesses. On attend maintenant des actes », lâche Martial Brouqui, coprésident des JA du Lot. Béret sur la tête Julien Vielcazal de surenchérir : « Nous avons eu la chance dans le Lot de recevoir Emmanuel Macron, Jean Castex, Julien Denormandie. C’est très gentil de venir nous voir, mais de nous aider, c’est mieux ! »
Escortés par la gendarmerie, les agriculteurs ont manifesté de manière pacifique. « Des actions plus musclées sont à prévoir si rien n’évolue », avertit Julien.
Christophe Canal, président de la chambre d’agriculture, est venu apporter son soutien : « Notre profession ne s’est jamais arrêtée malgré la crise sanitaire. Mais si on veut une agriculture de qualité, il faut donner davantage de moyens aux agriculteurs. »
Les deux députés en soutien
Les deux députés du Lot, Aurélien Pradié (LR) et Huguette Tiegna (LREM), étaient présents à Montfaucon. « Les agriculteurs savent pouvoir compter sur moi, a insisté Aurélien Pradié. Je suis outré face à ces hausses de prix. Ce n’est pas normal aujourd’hui que les agriculteurs ne puissent pas vivre de leur métier. Il faut des règles plus fermes. La politique doit reprendre la main. Nous devons retrouver une souveraineté agricole. »
« Je suis là pour les soutenir, a déclaré la députée de la majorité gouvernementale. Dans le projet de loi de finances 2022, nous prévoyons d’alléger les coûts. Et puis concernant la Loi Egalim 2, il faut que les négociations aboutissent. Nous devons avancer ensemble pour trouver des solutions. Il y a eu le plan France relance, mais aussi un travail mené sur l’eau suite à la visite de Julien Denormandie, le Ministre de l’agriculture et de l’alimentation. Il faut poursuivre. »
Nathalie Borde ladepeche.fr
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