Méthanisation – tout n’est pas aussi simple qu’il y paraît avec cet « or vert »

Le communiqué de presse de la préfecture (20/09 dernier) indique : « L’état reste mobilisé pour mettre en œuvre des mesures nécessaires et assurer un dialogue constructif entre les différentes parties intéressées.

Les intéressés (représentants de l’état, d’élus, de riverains, d’associations du PNR causse Quercy et de l’exploitant) étaient justement réunis à Gourdon le 20/09 dernier dans le cadre de la commission locale du suivi du méthaniseur pour un partage d’informations

A noter que le nombre de contrôles réalisés sur l’ensemble de cette installation est bien supérieur à ce qui est fixé au niveau national. Avec des sols karstiques, à minima, il n’en fallait pas moins

Les échanges ont porté sur le suivi des épandages et sur l’étude d’odeur en cours afin d’identifier des pistes d’amélioration. Ainsi un projet d’arrêté préfectoral devrait il renforcer les opérations de maintenance ainsi que la surveillance en sortie du bio filtre.

Au cours de la séance ont été évoquées les fuites de 3 citernes souples de digestat en Août dernier pour conclure que les systèmes de sécurité mis en place ont bien fonctionné. (pas d’impact environnemental constaté)

Mais nous le savons bien, la méthanisation n’a pas que des adeptes et encore moins lorsqu’il s’agit d’unité aussi importante que celle de Gramat. (cf un un article d’octobre 2022 d’actulot rapportant les propos inquiets de 2 scientifiques du CNRS)

Cependant il faut bien comprendre que malgré les oppositions, la revalorisation (en 2023) d’environ 12 % du prix versé aux producteurs de biométhane, et deux révisions annuelles au lieu d’une précédemment relancent la filière

Si la méthanisation repose aujourd’hui essentiellement sur les agriculteurs.(80 % des 652 sites de production installés fin 2023.), à noter que d’autres filières se développent pour valoriser les boues des stations d’épuration, (projet à Gourdon) les ordures en décharges ainsi que les biodéchets, issus du tri sélectif sans oublier ce facteur d’accélération qu’est l’obligation qui nous est faite de trier nos déchets organiques depuis 01/24.

Ce biométhane reste une alternative au gaz fossile séduisante mais contestée

Les pour vous diront qu’il apporte aux agriculteurs un complément de revenus et une manière de valoriser leurs déchets. » et que le digestat sert aussi d’engrais, et donc d’« alternative aux engrais chimiques, qui sont chers et liés à des prix volatils ».

D’autres pensent que la méthanisation pourrait mettre à mal la diversification des cultures, et ainsi aller plutôt à l’encontre des objectifs français de transition agroécologique car la méthanisation industrielle en agriculture modifie les priorités pour l’agriculteur.

La FNSEA, syndicat d’exploitants agricoles, se dit favorable à un « développement équilibré » du biométhane. Ce qui passe par « des projets de différentes tailles », indique son référent énergie et climat, Olivier Dauger. Avec Engie ou TotalEnergies, les « majors » ont déjà commencé à investir dans ce filon, dont le développement commence à peine….Depuis 2020, la production de biométhane en France a été multipliée par quatre. Et si les petits méthaniseurs agricoles ont longtemps dominé le marché, des installations bien plus importantes font désormais leur apparition. Sous l’impulsion de géants des énergies fossiles, notamment. TotalEnergies vient ainsi de lancer, du côté des Pyrénées-Atlantiques, le plus grand méthaniseur de France.

La méthanisation sera-t-elle une technologie qui permettra, à l’Occitanie d’atteindre son objectif de devenir une région à énergie positive en 2050. Le site du département annonce vouloir impulser un développement maitrisé … de la méthanisation.  Est-ce à dire des petites unités (moins  de  10  exploitations  agricoles comme préconisé par l’ADEME) ?

A suivre….

Sur 62 unités pour l’ensemble de l’occitanie 6 se trouvent dans le Lot (source .ademe.fr)

Légende

Sources : lot.gouv – actulot- la depêche- le monde – ademe- lot.fr, …