Municipales dans le Lot
Le département du Lot a toujours été l’un des plus civiques de France avec des taux de participation confortables aux élections. Mais face à une épidémie, devant la menace du coronavirus, difficile de lutter carte d’électeur en main. Hier pour ce premier tour des municipales le taux a baissé d’au moins 12 points par rapport à 2014. Sur Cahors, la chute a été plus nette, de l’ordre de 18 points dans certains bureaux, pour atteindre 56,6 % d’abstention. C’est le premier enseignement de cette soirée qui sera surtout marquée par la victoire éclatante de Jean-Marc Vayssouze, à Cahors. Comme il y a six ans, il ne lui a fallu qu’un seul tour pour asseoir son élection. Le score obtenu par le maire sortant PS de Cahors est large, 57 %, il fait mieux qu’en 2014 où il s’était déjà imposé en recueillant 55,3 % des suffrages. Il distance de plus de 2000 voix Thierry Lorin, soutenu par LREM qui recueille 19 % des suffrages. Elsa Bougeard (Cap à Gauche) et François Duchesne (Cahors en transition) auront un siège dans le nouveau conseil municipal. Contre performance, en revanche pour Bruno Lervoire (RN), son parti était arrivé en deuxième position aux européennes. Hier, sa liste « Agissons pour Cahors » a totalisé à peine plus de 5 % des voix.
D’une manière générale, les élus du premier tour ont « scoré ». Des victoires sans appel comme celle de Gilles Liébus à Souillac. Le président de Cauvaldor a réuni sur son nom, 64,61 % des voix. C’est un des pourcentages de la soirée. Gilles Liébus décroche 19 des 23 sièges en jeu. Il ne cachait pas sa joie hier soir. « Oui, c’est un sentiment de joie, nous confiait-il, mais toute relative compte tenu du déroulement des élections avec cette crainte du virus. » Confortable victoire de Jean-Marie Courtin à Gourdon, avec un taux de 67 %. Il rafle la mise, avec 23 sièges.
Dans le duel de femmes pour la mairie de Saint-Céré, la conseillère départementale Dominique Bizat l’emporte face à Michèle Saint-Chamant. Encore une victoire au premier tour, celle, de Raphaël Daubet à Martel. Le conseiller régional radical qui avait fait le choix de quitter Floirac pour Martel, n’avait pas partie gagnée dans la ville aux sept tours.
Ce premier tour des élections aura confirmé une réalité politique que l’on observe de scrutin en scrutin, à savoir la prime au sortant. L’illustration en a été donnée par Jean-Marc Vayssouze. Cela s’est aussi vérifié sur Pradines où le maire sortant Denis Marre, s’est imposé avec plus de 63 % des suffrages, à Gramat où Michel Sylvestre est réélu avec 67 % des voix, à Prayssac, avec la réélection de Fabienne Sigaud qui frôle les 66 % de voix ou de Vincent Labarthe, le vice-président de la région, à Sainte-Colombe. Mais la règle connaît des exceptions, à l’image de ce qui s’est passé à Puy-l’Évêque où le maire sortant Serge Guérin est en ballottage.
De cette soirée électorale, on retiendra surtout, des maires élus ou réélus, souvent graves ou modestes dans le succès, conscients que le temps n’était pas à la liesse générale, mais à la solidarité et à la vigilance vis-à-vis d’un virus, l’ennemi commun.
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