Musée des Arques : aquarelles et photos dans l’intimité du couple Zadkine-Prax

Une nouveauté à ne pas manquer : six aquarelles de l’artiste Giulia Andreani, réalisées lors de sa résidence aux Arques en 2016, y sont présentées. Acquises en 2017 par le Département du Lot, elles évoquent la vie du couple formé par le sculpteur Ossip Zadkine (1890-1967) et la peintre Valentine Prax (1897-1981), aux Arques, village qu’ils ont marqué de leur empreinte à partir de 1934.

Giulia Andreani, l’image d’archive comme source d’inspiration

Née en 1985 en Italie, Giulia Andreani met en lumière des destins individuels atypiques, en s’appuyant sur des fonds oubliés, des ouvrages d’histoire de l’art et des albums de famille. Les documents photographiques sont ensuite révélés à l’acrylique sur la toile et à l’aquarelle sur le papier. L’artiste impose une unité plastique avec l’utilisation du gris de Payne : un gris teinté de bleus qui sied aux souvenirs.

Lors de sa résidence aux ateliers des Arques en 2016, Giulia Andreani a réactivé le souvenir de Valentine Prax, épouse de Zadkine, qui fit carrière à l’ombre du sculpteur. Travaillant à partir de recherches locales, mais également dans les archives du musée Zadkine de la Ville de Paris, l’artiste a ainsi produit les six aquarelles sur papier présentées au musée.

Ces aquarelles n’ont encore jamais été exposées au musée et proposent une approche originale et sensible du couple Zadkine en Quercy.

Elles sont accompagnées de nouveaux tirages photographiques issus du fonds Daniel Frasnay et de collections particulières montrant l’artiste au travail et dans sa vie quotidienne aux Arques.

Zadkine dans l’objectif de Daniel Frasnay

Daniel Frasnay (1928-2019) a été l’un des derniers représentants de la génération des photographes humanistes, aux côtés de Willy Ronis et Robert Doisneau.

Autodidacte, il débute comme tireur au sein du studio Harcourt, puis collabore avec Boris Lipnitzki, connu pour ses portraits d’artistes. A compter de 1951 et durant plusieurs décennies, il sera le photographe officiel des cabarets et music-halls parisiens, et immortalisera le Saint-Germain-des-Prés des années 50 et 60.

Parallèlement, il développe à titre personnel un intérêt pour les rues de Paris et ses habitants.

En 1969, il publie aux éditions Draeger « Leur Monde », monumentale somme consacrée aux plus grands peintres et sculpteurs de son temps, photographiés dans leurs ateliers en plein travail de création : Ossip Zadkine y figure, tout comme Bissière, Braque, Calder, Miró ou Giacometti.

Aux Arques, Daniel Frasnay réussit à capter des instants du quotidien de Zadkine dans des photographies qui nous placent au cœur de la vie intime de l’artiste.

Présentée en introduction de la visite du musée Zadkine, cette exposition d’aquarelles et de photographies propose ainsi une rencontre approfondie avec l’un des artistes majeurs de l’art moderne au XXème siècle.

Musée Zadkine
Les Arques
Ouvert tous les jours sauf le lundi