Mutualité Française: état des lieux des EHPAD du Lot
La Mutualité Française Occitanie a étudié l’offre en EHPAD dans les départements de la région. Pour le Lot, les 35 établissements publics et privés ont été passés à la loupe : tarifs et services. Pierre-Jean Gracia, le président de la Mutualité Française Occitanie en fait l’analyse.
Vous venez de publier un état des lieux des EHPAD d’Occitanie, quel est votre constat pour la partie ouest de la région ?
Il est très disparate, avec une offre plus importante dans certains départements (152 places pour 1000 personnes de plus de 75 ans en Aveyron contre 109 dans les Hautes-Pyrénées) et, à l’intérieur de certains départements, des zones urbaines moins bien servies. Les différences viennent aussi des tarifs liés au statut des établissements. Sans surprise, les établissements publics sont nettement moins chers que les établissements privés à but lucratif surtout si ces derniers sont situés en zone urbaine et si le niveau de vie de la population du secteur est plus élevé. Côté prise en charge, depuis 2013, nous constatons aussi une augmentation du nombre de places pour les personnes souffrant de troubles cognitifs et Alzheimer. On note que les EHPAD s’adaptent de plus en plus aux besoins de la population mais cette question de l’accompagnement reste problématique. Enfin, il reste un point noir qui n’est pas une spécificité régionale et que l’actualité de 2018 a bien rappelé : la difficulté de recrutement du personnel aide-soignant. La rémunération et la pénibilité du travail rendent ce secteur peu attractif.
Le tarif est-il le premier critère dans le choix d’un EHPAD ?
Je pense que le premier critère reste la proximité avec le logement de l’aidant ou des aidants. Le prix intervient aussi puisqu’on nous rapporte des cas de retour au domicile suite à des difficultés financières. Et puis lorsqu’on se trouve en très grande perte d’autonomie, on va là où on est accepté.
Il faut quand même rappeler qu’en terme de fin de vie, le domicile reste le premier souhait et qu’on ne pourra pas construire des EHPAD partout. Il faut donc faire des efforts dans la prise en charge à domicile même pour la très grande dépendance.
Pourquoi existe-t-il autant de différences de prix ?
Incontestablement, le statut de l’établissement influe sur le prix (les établissements privés à but lucratif sont nettement plus chers que les établissements publics surtout s’ils sont situés en zone urbaine), tout comme le foncier et la solvabilité de la population dans certaines zones. Les tarifs restent élevés et ils grimpent aussi avec la lourdeur des prises en charge: on rentre de plus en plus tard en EHPAD et de plus en plus dépendant. Il faut donc réfléchir à un principe de solidarité nationale mais la pression fiscale est telle que la mesure devra être pédagogique. Pour l’instant, en Occitanie avec une moyenne de 1 880 € de reste à charge par mois pour les personnes les plus dépendantes (GIR 1 et 2) nous sommes un peu mieux lotis qu’au niveau national (2 000 € en moyenne) mais attention on tourne autour de 2 118 € en Haute-Garonne contre 1 654 € en Aveyron.
Quels conseils donneriez-vous pour bien choisir un EHPAD ?
D’abord regarder l’offre existant à proximité afin de ne pas isoler la personne du lien social qu’elle peut avoir avec sa famille et ses proches. Ensuite, ne pas hésiter à aller voir et à se renseigner, le bouche-à-oreille fait souvent la réputation de l’établissement. L’accompagnement humain est également très important, bien plus que le joli carrelage ou la chambre fraîchement repeinte, mais c’est très difficile à évaluer. La climatisation, n’est plus vraiment un critère puisque depuis 2003 la loi oblige les établissements à avoir au moins une pièce commune climatisée.#Actuellement, les efforts se concentrent sur les espaces sensoriels (type snoezelen) qui permettent le retour au calme, la décontraction. Nous conseillons également aux familles de regarder si l’entretien du linge du résident est compris dans le tarif afin de ne pas se retrouver avec une charge supplémentaire, d’avoir la possibilité de personnaliser la chambre pour garder un lien avec son chez-soi. Enfin, les conventions que les EHPAD peuvent prendre avec d’autres structures (Hospitalisation à domicile, équipe de soins palliatifs) permettent une prise en charge continue, sans rupture jusqu’à la fin de vie.
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