Navigation sur la rivière Lot : une première en France
Mardi 12 mars 2024 à Douelle, une nouvelle étape a été franchie. Claire Raulin, préfète du Lot, et Frédéric Gineste, vice-président du Département du Lot en charge des Infrastructures de Mobilités, ont officiellement signé la convention qui acte une première en France : le transfert, par l’Etat au Département du Lot, de la gestion du domaine public fluvial.
Le Département devenant gestionnaire :
- des ports (les bases de location situées à Luzech, Cessac-Douelle, Cahors et Bouziès),
- des haltes nautiques,
- et de certaines cales d’accès nécessaires à la navigation sur le Lot.
Soit une trentaine de sites.
Il s’agit d’une simplification des responsabilités car les ports étaient jusque-là gérés par la chambre de Commerce et d’Industrie, les haltes et cales d’accès étaient du ressort des intercommunalités (Grand-Figeac, Lalbenque-Limogne, Grand Cahors, Vallée du Lot et du vignoble) et les infrastructures (notamment les 26 écluses en service) étaient à la charge du Département
Pour le Département, la navigation sur le Lot est un investissement au long cours. La collectivité mène des travaux et entretient les infrastructures afin de permettre la navigation depuis près de 35 ans : alors que le Lot a été un axe majeur de circulation fluviale du XIIIème à la fin du XIXème siècle, la rivière n’a plus été navigable de 1927 à 1990.
Aujourd’hui, grâce à l’implication du Département, 120 km de rivière sont accessibles aux bateaux, de Soturac à Larnagol, faisant de la navigation une véritable vitrine touristique du territoire.
Une nouvelle stratégie de développement touristique
Afin de repenser la navigation sur le Lot, de la moderniser et de répondre aux besoins identifiés par l’étude, cofinancée par l’Etat, qui a été rendue sur le sujet l’an dernier, une nouvelle gouvernance sera mise en place via un comité des financeurs, associant le Département et les intercommunalités. L’Etat participera également aux réunions afin d’être informé de l’avancement des travaux et des problèmes rencontrés.
Entre 2024 et 2028, le Département et les intercommunalités ambitionnent d’améliorer le niveau de service sur les principales haltes nautiques (15 haltes escales) qui seront notamment équipées de bornes d’eau et d’électricité.
Une réflexion est engagée dès cette année :
- sur l’opportunité d’implanter un nouveau port de location de bateaux habitables (sur le Lot amont) afin de rééquilibrer le trafic sur la rivière,
- et sur l’opportunité de créer un centre technique d’hivernage qui pourrait permettre l’entretien de toutes les flottes dans le respect des normes environnementales.
Ces projets d’avenir permettent d’envisager le développement touristique de la navigation, tout comme :
- l’ouverture de la liaison avec le Lot-et-Garonne qui sera bientôt possible grâce à la mise en service d’un transbordeur pour les bateaux afin de contourner l’usine hydroélectrique de Fumel,
- et la création de voies vertes qui vont être connectées à la rivière à plusieurs endroits (des portes d’entrée ont été identifiées à Puy-L’Evêque, Luzech, Douelle, Cahors, Saint-Géry-Vers, Saint-Cirq-Lapopie et Cénevières- Calvignac ).
- Parallèlement, le Département, avec le soutien financier de l’Etat, a investi 4,5 millions d’euros cet hiver 2023/2024 pour des travaux sur quatre écluses : à Saint-Géry, Arcambal, Ganil et Saint-Martin-Labouval.
- Excavations, déchaussements, fracturations des maçonneries avaient été diagnostiqués lors d’inspections subaquatiques et géotechniques. Les nombreuses infiltrations d’eau fragilisaient les ouvrages. Leur restauration s’avérait indispensable pour pérenniser la navigation en toute sécurité sur la rivière Lot. Les portes de ces écluses sont en cours de restauration ainsi que les guideaux.
- A Saint-Géry, les travaux consistent également à restaurer la digue (250 m de long) et à reprendre 500 m de berges érodées en amont de l’écluse. Les dégâts résultent en partie des crues exceptionnelles survenues en 2019 et 2021. Certains enrochements sont également au programme de ces chantiers.