Non, le chômage n’est pas pour demain !
On entend partout que le développement du numérique détruira plus de travail qu’il n’en créera. C’est une prévision à courte vue.
Le développement du numérique va transformer son usage, il va permettre de gérer des systèmes de plus en plus complexes et le nombre de systèmes complexes qu’on peut créer est infini.
Qu’est-ce qu’un système complexe ?
Il y en a un que vous connaissez bien : notre corps, il y a des milliards de cellules qui s’échangent des informations, qui coopèrent, qui agissent pour que l’enfant se développe et que le vieillard survive. La nature dans son ensemble est un système ou les échanges permettent la vie.
Ces systèmes existent, les hommes ne les ont pas créés.
Pourtant les hommes ont créé des systèmes, les entreprises sont des systèmes ou les hommes et les machines s’échangent des informations pour créer des produits et de la richesse.
Le corps peut être malade, l’entreprise aussi si son système est mauvais.
Le corps doit se développer, assurer du bien-être ; l’entreprise aussi, ce devrait être le but de tous les systèmes qu’ils soient construits par l’homme ou pas.
Le numérique est l’outil essentiel pour construire des systèmes humains. Ils permettent de s’informer, de collaborer, d’innover…
Un nouveau système intéressant: PORTALIS qui rendra la justice plus lisible, plus accessible et plus transparente.
Pour que la société fonctionne mieux, on peut inventer un nombre infini de systèmes.
1 le choix des objectifs du système, on peut construire le pire ou le meilleur.
2 Que les hommes aient la compétence pour construire ces systèmes
Le point 2 est directement relié au problème du chômage.
Pour construire ou participer au fonctionnement de ces systèmes il faut non seulement des compétences en numérique mais des compétences dans toutes les disciplines qui sont en jeu dans le système, comme personne n’a toutes les compétences, il faut savoir dialoguer avec ceux qui ont des compétences différentes des siennes. Ce n’est pas immédiat, ça s’apprend, d’où l’intérêt de participer à des projets pluridisciplinaires au collège et au lycée, ne pas s’acharner à défendre sa discipline mais être à l’écoute des autres.
Ces compétences évoluent, elles évolueront encore plus dans le futur, les connaissances qu’on a acquis à l’école seront rapidement périmées, il en faudra d’autres.
A l’école il faut apprendre à apprendre, apprenez ceci ou cela, peu importe, le but est d’apprendre à apprendre, c’est donc moins la matière que vous apprenez qui est importante que la manière dont vous l’apprenez, est-ce une base pour apprendre autre chose ?..
Quand vous avez trouvé du travail, vous utilisez ce que vous avez appris, mais bientôt vos connaissances ne seront plus utiles, on en demandera d’autres, n’attendez pas d’être au chômage pour acquérir les connaissances qui seront demandées.
Il faut aller à l’école toute sa vie, ne laissez pas votre esprit se rouiller. On peut rester jeune.
« Ce qui est faisable, c’est ce que vous voulez faire » Jean Jacques Rousseau.
– Non, le chômage n’est pas pour demain.
Réponse: Il est pour aujourd’hui et en croissance exponentielle!
– Le numérique est l’outil essentiel pour construire des systèmes humains. Ils permettent de s’informer, de collaborer, d’innover ?
Réponse: C’est l’humain qu’il est urgent de reconstruire pour qu’il se libère de ces systèmes « complexes » qui lui sont imposé au nom d’une soi-disant croissance économique et technologique qui n’est rien d’autre qu’une guerre contre la vie.
Le néolibéralisme défend sans condition un progrès réduit à la réussite des intérêts macro-économiques en ignorant des « invariants » et en revendiquant un progressisme associé au « tout est possible ». Pour la vie organique, tout n’est pas possible, il y a des impossibles liés au fonctionnement précisément organique de la structure. L’ensemble des processus qui converge dans un tel fonctionnement est composé de ligne à long et très long terme. Rien à voir avec la vanité des visées de nos « élites » politique, scientifiques ou technologiques, toutes au service du « tout est possible et tout de suite », écartant leurs échecs d’un revers de main : l’insubmersible Titanic, l’inexplosible Tchernobyl, ou encore l’inimaginable disparition chaque année, 36000 espèces animales et végétales en raison des activités humaines.
– Il faut apprendre à apprendre ?
Réponse: Apprendre est une fonction vitale comme respirer ou manger. Elle se développe aussi longtemps qu’elle est libre (qu’on ne lui impose pas ce qu’il faut apprendre).
« Si nous voulons survivre, il faut récupérer la capacité de dépendre l’un de l’autre. Je parle de simplification de la vie, d’inversion de la fonction des institutions (éducation : apprendre de la vie plutôt que sur la vie), de la dé-professionnalisation (partage du savoir et des compétences) et de stabilité par l’acceptation de limites ». (Ivan Illich)
Réponse à Chris. Ce que vous dites est intéressant, un peu difficile à comprendre (mots peu courants) l’informatique n’est pas néolibérale, c’est un outil on en fait ce qu’on veut, il s’agit d’être clair avec ses objectifs. Bien sur apprendre est une fonction vitale mais malheureusement ça peut s’éteindre soit comme vous semblez le dire en nous imposant ce qu’on doit penser soit en utilisant pas suffisamment cette fonction.
Réponse à jevouslis
« Nous venons au monde avec le meilleur, le plus adapté et le plus incroyable des dispositifs d’apprentissage jamais inventé : le jeu ; et avec une qualité invincible : l’enthousiasme. En jouant avec enthousiasme, apprendre se fait tout seul. » (André Stern).
Ce type d’apprentissage libre et choisit de l’enfant aboutit à des compétence (rien à voir avec des diplômes…) et la réussite de sa vie (rien à voir avec réussir dans la vie…).
Tout processus éducatif est contraignant (qu’il utilise le bâton, la carotte ou la manipulation) et vient contrecarrer cet apprentissage libre et choisi en rognant définitivement les ailes de l’apprenant.
Le processus vital de l’apprentissage à l’instar de la respiration ne peut s’éteindre autrement qu’en dirigeant, en contrôlant ou en forçant son utilisation .
A Edouard. Pourtant je vois que vous avez appris à écrire, à utiliser un ordinateur, probablement à cuisiner, pour vous abriter vous avez eu besoin que quelqu’un apprenne à bâtir, qu’est-ce que cette haine de l’apprentissage? Quand je me compare aux enfants je vois bien que j’apprends moins vite qu’eux et que si je me laisse aller mon esprit se rouille. Pour ne pas être dominée je crois qu’il vaut mieux apprendre de différentes provenances, avec des personnes ayant une vue du monde différente que de ne rien apprendre du tout. On apprend beaucoup grâce à la communication, une contrainte bienfaisante. Vous êtes pour l’enfant-loup? Un apprentissage libre et choisi, oui bien sur, c’est bon de choisir d’apprendre, parfois vous en avez été dégouté quand vous étiez petit…
Le chômage c’est ici et maintenant.
Difficile de le nier.
Mais le numérique n’en est pas la cause profonde.
Depuis la nuit des temps, les plus merveilleuses inventions de l’Homme ont été détournées pour de sombres causes. Aujourd’hui l’exploitation de la puissance de l’ordinateur permet à certain de créer des fortunes aussi monstrueuses que vaines laissant sur le bord du chemin des dizaines de milliers de victimes collatérales qui ne demanderaient qu’à vivre de leur travail et de leur savoir-faire !
C’est la face noire de la nature humaine.
Positivons.
Un tout petit ( ?) exemple : les retombées de la robotique comme télé – médecine, assistance mécanique aux paralysés et aux gens âgés et optoélectronique aux non-voyants, intervention en milieu dangereux pour l’homme, domotique, sécurité automobile et aérienne, découverte de l’Espace, séquençage du génome humain et ses retombées thérapeutiques…
Alors, ne nous « chamaillons » pas.
Aidons les « laissés pour compte » en évitant de les caricaturer en assistés, déjà… et en aidant concrètement si nous le pouvons (merci Monsieur Frédéric BARDEAU)
Guidons nos enfants dans leur petit âge avec nos compétences éducatives de parents et en les envoyant à l’Ecole parce que pour « apprendre à apprendre » et à s’adapter à ce monde qui va de plus en plus vite, il faut d’abord comprendre et apprendre les bases, même si c’est parfois « dur ».
Le portable, la tablette et ses jeux pas toujours géniaux attendront le weekend, …autant que faire se peut