Nos députés et le CETA
Le Ceta validé par l’Europe est appliqué depuis 2 ans sans qu’on en parle beaucoup, il a été ratifié par les députés français le 23 juillet, chacun prend alors position y compris nos 2 députés.
A Pradié est dans l’opposition, il est complètement contre, H. Tiegna est dans la majorité, elle est complètement pour.
Nous vous donnons les positions des 2.
Mais si vous souhaitez réfléchir nous vous proposons de nouveau d’écouter l’excellente émission de C dans l’ai qui analyse ce qui est positif et ce qui est dangereux. En fonction de nos priorités: écologie, croissance, relations internationales, on peut choisir en connaissance de cause.
Huguette Tiegna, députée du Lot, explique pourquoi elle a voté pour le CETA
Mardi 23 juillet 2019, Huguette Tiegna, députée LREM du Lot, a voté pour le CETA. Elle explique son vote.
« Le mardi 23 juillet 2019, la ratification du CETA, l’accord commercial entre la France et le Canada, a été adopté par l’Assemblée nationale avec 266 voix « Pour » et 213 voix « Contre ».
L’accord du CETA entre l’Union européenne, la France et le Canada représente une réelle
opportunité pour notre pays, pour notre économie et pour nos agriculteurs, tout en respectant les enjeux climatiques, environnementaux et sanitaires !
La non-signature du CETA n’interdit en rien les échanges commerciaux avec le Canada. Sans cet accord, les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) régissent ces échanges, donc il n’y a pas de contraintes environnementales. C’est pour cela que le CETA est un « gardefou » qui encadre ce qui n’est pas encadré aujourd’hui. L’accord de Paris sur le climat est également inscrit noir sur blanc dans le CETA. C’est notre ligne directrice, aucun accord commercial ne peut se faire sans le respect de l’accord de Paris. Le CETA applique ainsi un véritable « véto climatique » !
Les importations de produits canadiens ne se feront en aucun cas sans un contrôle suivi, assidu et strict de la part de nos services français. Dans une décision du 31 juillet 2017, le conseil constitutionnel a indiqué que le CETA n’est pas de nature à faire « obstacle à toute mesure que les Etats sont susceptibles de prendre en matière de contrôle des investissements étrangers ». Faisons-nous confiance ! Tout produit interdit sur le marché européen est interdit à l’importation et cela le restera !
Le CETA protège également nos producteurs français. 42 indications géographiques protégées françaises sont reconnues grâce à l’accord du CETA, alors qu’auparavant il y en avait zéro.
Le CETA, c’est également une hausse de 6,6% des exportations françaises vers le Canada, soit une augmentation de 415,3 millions € pour notre balance commerciale. C’est +8,2% pour les produits agroalimentaires, +19% pour les produits laitiers et le fromage, +6% pour les vins et alcools. C’est un avantage pour nos agriculteurs et nos producteurs !
Alors oui, nous avons voté le CETA ! Avec cet accord, nous développons nos relations
commerciales à l’international, tout en appliquant les normes sanitaires
et environnementales et tout en protégeant les agriculteurs. Nous le
faisons, pour le bien de notre pays, de notre économie et de nos
producteurs ! »
Aurélien Pradié, explique pourquoi il a voté contre le CETA
« La semaine dernière, les députés français ont pris position sur le CETA. Cet accord de libre-échange avec le Canada, qui pose de très nombreux problèmes.
Avant le vote, de nombreux députés de tous bords avaient exprimé leur méfiance ou leur hostilité à cette accord dangereux pour notre pays, les Français, notre environnement et notre agriculture. J’avais personnellement dit depuis le début que je voterai contre cet accord délétère. J’ai tenu mon engagement en votant contre ce texte à l’Assemblée Nationale. Entre ce que j’ai dit aux Lotois et ce que j’ai voté à Paris, j’ai tenu parole. Lorsque l’on est Député, élu du Peuple, c’est essentiel.
Aussi, je ne peux comprendre que de nombreux députés, issus des rangs de la majorité LREM, aient dénoncé le CETA puis finalement voté pour. C’est incompréhensible et à mes yeux cela constitue une grande faute.
Entre le début de nos débats à l’Assemblée Nationale et le jour du vote, nous n’avons obtenu aucune garantie ferme et écrite pour sécuriser le CETA. Il n’y avait donc aucune raison sérieuse de changer son orientation de vote et de finir par voter pour le CETA alors même que certains le dénonçaient quelques jours avant.
D’abord une faute politique. Le rôle d’un Député est
de défendre l’intérêt général. Le CETA pose de vraies questions en
matière de sécurité alimentaire, de préservation de notre économie
nationale agricole, de protection de notre environnement. C’est une
faute politique de se soumettre aux consignes de vote de son parti, en
oubliant l’intérêt supérieur de son pays. Un Député doit rester libre.
Il n’est pas là pour plaire à ses chefs de parti et obéir au doigt et à
l’œil aux exigences du Président de la République. Il en va de notre
démocratie. Un Député qui oublie l’intérêt des Français, le principe de
précaution et les enjeux de son
territoire est un Député qui oublie le sens de sa mission.
Ensuite une faute agricole. Le CETA constitue une mise en danger claire de plusieurs filières agricoles de notre pays. Nous savons clairement que les conditions de production et les coûts de production au Canada n’ont rien à voir avec celles de notre pays. Pour que la concurrence économique soit acceptable, elle doit être juste et équitable entre tous les acteurs. Le CETA organisera la concurrence déloyale avec nos productions françaises. L’impact pour les producteurs lotois, notamment bovins, sera clair et très négatif.
Dire que le CETA est une chance pour notre agriculture c’est mentir grossièrement aux agriculteurs.
Une des grandes forces économiques de notre pays et de nos territoires est portée par notre agriculture. Le rôle des députés français est de préserver et renforcer ce secteur économique stratégique qu’est notre agriculture. Pas de l’affaiblir !
Enfin, voter le CETA est une faute environnementale grave. Cet accord appartient à un monde
ancien. Comment peut-on applaudir le matin-même Greta Thunberg venue à
l’Assemblée Nationale alerter sur l’urgence environnementale, et voter
l’après-midi le CETA ? L’hypocrisie est complète !
Désormais nous savons tous que la question environnementale est essentielle pour notre avenir commun. Nous n’avons plus le droit de l’ignorer. Le CETA prend-il en compte cet enjeu environnemental ? Nullement.
Dire l’inverse c’est mentir aux Français avec un aplomb incroyable. Le CETA va faire de l’importation de produits venus du Canada la règle facile alors même que nous pourrions disposer de ces mêmes produits, de meilleure qualité, dans notre propre pays. Plus grave encore, les conditions d’une alimentation saine que nous fixons à nos producteurs français ne seront pas respectées par les canadiens. Ainsi, les bovins importés dans les assiettes des Français, à bas coûts, pourront être nourris avec du sang animal déshydraté, des poils de bovins transformés en aliments…
Comment peut-on oser dire que c’est une avancée pour la sécurité alimentaire de nos concitoyens ? C’est archi-faux.
A l’avenir nous prenons un risque immense : faire de l’alimentation un marqueur de classe sociale. Les plus fortunés pourront s’offrir des produits de qualité et les familles des classes moyennes ou plus modestes ne mangeront que des produits importés à bas coûts, de mauvaise qualité. C’est évidemment inacceptable.
C’est justement parce que je n’accepte pas de sacrifier notre alimentation, notre agriculture et notre environnement que j’ai voté contre le CETA et qu’à l’avenir, je m’opposerai aux accords de libre-échange qui mettent en danger notre pays et notre économie lotoise. »
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