nouvelle manif contre suppression de classes, samedi à Figeac
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Le compte rendu détaillé du Conseil départemental de l’éducation nationale (CDEN) communiqué par le SNUIPP fait craindre une hécatombe sans précédent aux parents d’élèves qui défendent leur école. Pour l’instant, les écoles lotoises menacées sont en sursis . Le collectif de défenses des petites écoles fait ici état de la crainte du SNUIPP qui évoque » 14 propositions de fermetures de postes, 10 propositions de fermetures d’écoles, malgré l’annonce joyeuse d’une dotation à 0 pour le département « .
Propositions de suppressions : 1 poste à Cahors (quartier de la Croix de Fer), 2 à Gréalou, 2 à Cavagnac, 1 à Parnac, 1 à Belmontet, 1 poste à Fons, 1 à Molières, 1 à Saint -Projet, 1 à Montcabrier, 1 à Saint-Martin le Redon, 1 à Vire, 1 à peut-être Puy l’évêque, 1 à Lacapelle Marival, 1 à Livernon et 1 autre à Sousceyrac.
Dans la plupart des cas cela condamne une école. L’Association des Maires Ruraux et La petite école est une chance 46 déplorent, avec les syndicats enseignants, « une destruction faite à marche forcée des écoles, avec un mépris total des territoires, des élus, des parents et des syndicats en s’appuyant sur un protocole dont nous rappelons la totale illégitimité.Nous dénonçons l’acharnement des services de l’État et l’inéquité des dotations départementales puisque tous les départements n’ayant pas signé de convention ruralité voient leur dotation augmenter malgré des baisses d’effectifs « . Les parents d’élèves restent plus que jamais mobilisés. Le collectif appelle » à un grand rassemblement dans la dignité et la détermination, samedi à Figeac, à 10 h 30 devant le lycée Champollion » et demande aux manifestants de » venir habillé en noir « . Le ton est donné.
Hier, la mobilisation contre les fermetures d’écoles et les suppressions de postes a une nouvelle fois battu son plein. À Figeac, 250 personnes ont manifesté en silence, suivies de barrages routiers dans plusieurs communes.
Hier à Figeac, ils étaient encore une fois près de 250 élèves, parents, élus, représentants syndicaux, venus de très nombreux villages du département (Gréalou, Livernon, Lacapelle-Marival, Leyme, Molières, Sousceyrac, Fons, Cavagnac, Saint-Martin-le-Redon et bien d’autres) à s’être donné rendez-vous pour manifester leur colère et dénoncer «la destruction faite à marche forcée des écoles rurales, avec un mépris total des territoires».
Effet boule de neige dans les campagnes
Enfants en tête, un long cortège silencieux s’est élancé du lycée Champollion pour traverser le marché. Sous la halle, les enfants se sont allongés un instant au beau milieu de la foule étonnée, comme pour commémorer «les écoles tombées» dans les campagnes. Tous se sont ensuite rendus sur le parvis de la sous-préfecture où, après avoir respecté une minute de silence, de jeunes écoliers ont solennellement égrainé la longue liste des écoles rurales disparues lors des deux quinquennats précédents. «Je suis maman d’un jeune garçon qui fera sa première rentrée en septembre 2017» explique Elsa Heijens, futur parent d’élève et membre du collectif du maintien de l’école à Fons. «J’habite un milieu rural et je souhaite que mon enfant puisse être scolarisé dans mon village. J’ai espoir que l’on soit entendu» dit-elle.
«La décision sera entérinée le 1er mars. Cela concerne la fermeture de 17 postes donc de 10 écoles» confient deux enseignantes du collectif La petite école est une chance 46.
«Notre action a un effet boule de neige car beaucoup de villages du département, même non concernés par ces fermetures, nous rejoignent. Notre action va porter ses fruits. Notre mobilisation va continuer jusqu’au 1er mars et même au-delà si la décision est négative».
Plusieurs blocages routiers dans l’après-midi
Pierre Dufour, porte-parole du collectif, a conclu la matinée : «Nous avons voulu ce matin monter notre détermination dans la dignité. Mais cet après-midi, nous allons changer de registre et durcir notre mouvement avec un blocage des ronds-points de Gréalou, Livernon et du bourg».
Chose promise, chose due, plusieurs blocages routiers ont été formés à hauteur de trois ronds-points. À 13 heures, les parents d’élèves mobilisés filtraient le passage des voitures à Livernon sur la D802 et à Lacapelle-Marival sur la D840. Plus tard, vers 17 heures, c’est à Gréalou qu’un barrage filtrant était réalisé.
La Dépêche
Guillaume Lecuivre a rendu hier ses arbitrages définitifs. On connaît dorénavant la carte scolaire 2017 : 18 postes en moins, 18 postes en plus, des emplois retirés, des créations et des renonciations
Guillaume Lecuivre a rendu sa copie hier en milieu d’après-midi. L’inspecteur d’académie précisait que les derniers arbitrages sur la carte scolaire 2017 avaient été pris dans la matinée avec la préfète du Lot. «J’ai examiné la situation de toutes les écoles ; nous avions repéré 19 situations fragiles mais je n’ai jamais travaillé sur une logique comptable». Au final dix-huit retraits, contre dix-huit implantations pour parvenir à un solde nul. Dans ce type d’exercice, le point d’équilibre ayant beau avoir été trouvé, le résultat fait des gagnants et inévitablement des perdants. Des motifs de démographie scolaire ou de réorganisation de l’offre scolaire pour justifier les retraits ou les créations.
Les postes retirés. À la maternelle de Lacapelle-Marival ; un emploi dispositif «plus de maître que de classe» retiré à Puy L’Évêque, un poste retiré à l’école de Belmontet, 3,5 emplois retirés à l’école maternelle Mazet à Gramat (mais 3,5 créés à la maternelle Brouqui de Gramat), un emploi retiré à Parnac ainsi qu’à Montcabrier, Saint-Martin Le Redon, Vire-sur Lot. Les écoles de Fons, Molières et Saint-Projet perdent 1 poste chacune, 2 emplois sont retirés à l’école de Cavagnac. Un demi-poste est aussi retiré à la Ligue de l’Enseignement au Domaine d’Auzole, un poste de moins du Centre médico psycho pédagogique de Bretenoux et un dernier à l’inspection académique.
Les postes « sauvés ». Dans les communes qui s’étaient mobilisées ces derniers jours on peut souffler. Grealou, Limogne, Livernon, Sousceyrac en Quercy, Aynac, Assier, RPI Gorses Latronquière et l’école Marthe Durand de Cahors échappent aux retraits de postes. «Ce n’est pas un recul face aux mouvements des parents d’élèves et des élus, mais l’examen des situations locales et l’impossibilité de construire une répartition pédagogique de qualité» tenait à préciser Guillaume Lecuivre.
Les implantations. Un poste de plus sera créé à l’école Lacapelle de Cahors, un à la maternelle de Saint-Paul Flaugnac et donc les 3,5 emplois à la maternelle Brouqui de Gramat. La brigade de remplacement s’étoffe avec 7 emplois de plus. Les écoles de Biars, Soturac, Touzac bénéficieront d’un emploi pour l’accueil des moins de trois ans. La maternelle de Lacapelle-Marival sera dotée de la moitié d’un emploi aussi pour l’accueil des tout-petits. Un emploi de RASED est décidé à l’école de Puy L’Évêque. Duravel et Planioles gagnent aussi un emploi.
Le DASEN (directeur des services départementaux de l’Éducation nationale) précisait avoir suivi les orientations données par le CDEN notamment sur le renforcement du remplacement des professeurs d’écoles ou le soutien par l’emploi des restructurations des écoles déjà engagées dans des bassins de vie. Le mot de renonciation a été employé par lui à plusieurs reprises hier, renonçant à supprimer un poste à Limogne, à fermer l’école de Saint-Michel De Cours ou celle de St Laurent-Les-Tours. «Le cas de l’école de Cahus-Laval de Cère est emblématique. Nous avions 1 RPI avec 3 emplois pour 41 élèves dont 2 postes pour les 28 écoliers en élémentaire. Nous étions dans l’incapacité de retirer 1 poste. Conserver une école à 13 élèves par classe, cela a un coût, mais nous avons fait ce choix».
Jean-Michel Fabre La Dépêche
Oui….. un mépris total des territoires….
En réponse à Sylvie. Le Blog des bourians a donné beaucoup d’informations sur la réorganisation de la carte scolaire, nous pensons que les commentaires du blog sont un très bon moyen pour les habitants de faire connaître leur opinion.
C’est vrai qu’une opinion c’est subjectif et ça l’est d’autant plus qu’on n’est pas informé, c’est pourquoi le blog fait tout ce qu’il peut pour vous informer. Ainsi vos commentaires peuvent être étayés sur des faits précis, être plus que des mouvements d’humeur.
Alors Sylvie, tu parles d’un mépris total des territoire, qui a du mépris ? Quelles dispositions t’inspirent du mépris ? Est-ce le budget global que l’éducation nationale attribue au pays ruraux, je le trouve insuffisant aussi, mais le budget par élève est supérieur à la moyenne nationale, les enfants des banlieues, par contre sont très défavorisés dans la répartition du budget.
Est-ce le budget de la France pour l’éducation nationale qui est insuffisant ? personnellement je le pense mais tu parles de territoire… et réfléchir à ce problème du budget français de l’éducation nationale est un problème qui doit concerner tous les français mais qui n’est pas de la compétence du Blog des Bourians, il fait entrer en jeu le problème de la dette ou des autres budgets qu’il faudrait réduire, problème à suivre sur les médias nationaux.
Ils ont maintenu constant le budget attribué au Lot, mais ils ont changé sa ventilation en tenant compte de la démographie, ils ont aussi augmenté le nombre de remplaçants et ça, je trouve que c’est une très bonne mesure, c’est vraiment catastrophique qu’une classe manque de prof pendant une durée peu déterminée quand le prof est malade.
Cela dit je défends bec et ongle les écoles de village, non pas parce que X nous méprise mais parce que ce sont les meilleures écoles, les enfants peuvent s’y épanouir, ils peuvent s’intégrer dans leur territoire, le connaître, l’aimer ; l’éducation nationale ne doit pas être un bunker, le maître et les élèves doivent être en relation avec le territoire, maîtres n’oubliez pas d’enseigner aux enfant quel ruisseau passe dans leur village, combien il y a d’agriculteurs, d’artisans, qu’est-ce qu’ils produisent ?…
J’ai eu l’occasion de connaître l’école de mon village grâce aux rythmes scolaires , les enfants sont solidaires, ils ne se moquent pas quand l’un dit une bêtise, ils sont curieux d’apprendre, ils sont vivants mais c’est vrai qu’ils n’en savent pas assez sur leur territoire. Les rythmes scolaires ça permet aux villageois et aux enfants de se rencontrer, d’échanger.
Je ne pense pas que Monsieur Lecuivre ait du mépris pour le territoire, je ne le connais pas, mais j’apprécie le travail d’écoute et d’explication qu’il a fait dans nos villages, on a essayé de le rapporter sur le Blog.
Je pense que nous aussi, les habitants, nous avons du travail à faire pour garder nos écoles :
En tant que bénévoles par l’intermédiaire des rythmes scolaires nous pouvons resserrer le lien entre l’école et les villages.
En tant que parents, gardons le lien avec le professeur, un enfant sera d’autant mieux éduqué que ce lien sera positif et solide.
Il est regrettable que les APE aient tant de mal à survivre.
Parents, l’école c’est votre affaire et pas seulement quand on veut la fermer.
La nouvelle n’a pas été officialisée mais déjà elle faisait beaucoup parler dans les rassemblements d’enseignants qui se sont déroulés aujourd’hui devant les collèges de Figeac et Saint-Céré : l’inspecteur d’académie, Guillaume Lecuivre est promu inspecteur général de l’Education Nationale à Paris. Une nomination dont le décret est paru au Journal Officiel le 4 mars. Guillaume Lecuivre était en poste dans le département du Lot depuis trois ans. Il y a encore quelques jours, il dévoilait les contours de la carte scolaire 2017. Son départ pour ces hautes fonctions intervient dans un climat encore tendu dans les écoles avec l’appel d’un collectif citoyen pour des manifestations demain dans tous les établissements du primaire.
JEAN-MICHEL FABRE La Dépêche