Occitanie arrive en tête de la consultation populaire sur le nom de la région.
44,9 % des avis et 91 598 voix sur les 203 993 suffrages exprimés. Occitanie arrive en tête de la consultation populaire sur le nom de la région. Les résultats ont été rendus public jeudi 16 juin.
L’opposition régionale attend toujours les chiffres. Mais elle a pu les découvrir dans la presse. L’étape citoyenne est terminée. Prochaine phase le 24 juin avec le vote des conseillers régionaux. En attendant, la présidente de région entame une série de dialogues. Rencontres avec des acteurs économiques et culturels. Réunion avec les Catalanistes. Le milieu économique a exprimé ses réserves sur le nom Occitanie. Les Catalanistes peuvent se sentir floués et oubliés. Le but est de déminer le terrain et de dégager un consensus.
2 noms se dégagent : Occitanie et Pyrénées. Comme le précise le directeur de cabinet de Carole Delga, Laurent Blondiau » la présidente prend acte des résultats et note que Pyrénées revient dans plusieurs choix« . Pendant un temps, un doute a plané. La consultation est-elle une simple consultation ou un vote ? Ces dernières semaines, l’hôtel de Région a insisté sur le caractère consultatif de la consultation. Les citoyens s’expriment. Mais ce sont les conseillers régionaux qui votent. Il peut exister une différence et même une divergence entre le « verdict » populaire et la décision de l’assemblée régionale.
L’ampleur du « vote » en faveur d’Occitanie change la donne. Selon nos informations, des membres de la majorité ont exprimé des réserves, parfois une franche hostilité contre le choix Occitanie. Mais Carole Delga a rapidement admis un fait. Impossible de « trapper » un nom qui s’est (largement) imposé face aux autres noms en compétition.
Désormais la question n’est plus de savoir si Occitanie va être validé mais comment.
Cela passe par une diplomatie active afin de ‘traiter » les éventuelles poches de résistances.
Laurent Blondiau insiste sur un point : » la présidente ne veut pas que le choix du nom soit source de désunion mais au contraire d’union. Le mot Occitanie pose question par rapport à des territoires et par rapport au milieu économique. Il ne s’agit absolument pas de faire du marchandage. Mais éviter que le choix du nom fasse l’objet de pétitions, de manifestations ou d’un mécontentement« .
Le directeur de cabinet de la présidente de région a clairement identifié les abcès de fixation. Le milieu économique et des Catalanistes dont le fief se situe dans les Pyrénées-Orientales.
Le refus du nom Occitanie par le président du CESER.
Le monde de l’entreprise et des affaires a exprimé publiquement son désaccord au travers d’un communiqué de presse du président du Conseil Economique Social et Environnemental (CESER). Jean-Louis Chauzy est clair : » ce serait une erreur de suivre le résultat de cette consultation. Si le 24 juin, la Région choisit le nom « Occitanie », nous demanderons au préfet de suivre l’avis du Ceser (Languedoc-Pyrénées, NDLR), car ce nom répondait à tous les critères importants : géographique, historique, culturel, sentiment d’appartenance, lisibilité ».
Du côté des Catalanistes, la contestation reste virtuelle. Une manifestation est prévue. Elle a été annoncée avant la publication des résultats et elle est organisée par la Convergence Démocratique de Catalogne de Jordi Vera. Mais elle n’inquiète pas l’entourage de Carole Delga car le mouvement est considéré comme marginal. En revanche, les catalans ont démontré leur capacité de mobilisation sous la présidence de Georges Frêche. L’ancien président du Languedoc voulait appeler sa région « Septimanie« . Ce projet a mis dans la rue des milliers de manifestants.
Le directeur de cabinet de Carole Delga est bien placé pour se rappeler de l’épisode. Laurent Blondiau était à l’époque aux côtés de Georges Frêche. Les catalans peuvent avoir des réactions explosives. Il est plus prudent d’anticiper et de dialoguer. A priori, pas de véritable danger. Quelques mesures (judicieusement appliquées) peuvent lever l’hypothèque catalane.
Des mesures pour les Catalanistes
Les Catalanistes sont hostiles à un « sous titre » Occitanie-Pyrénées. « Pas besoin d’une référence aux Pyrénées pour situer le Canigou » déclare une source. En revanche, plusieurs mesures peuvent désamorcer une fronde des Catalans. Localisation à Perpignan d’une Euro-Région rebaptisée « Occitanie-Catalogne ». Soutien de la Région pour changer le nom du département des Pyrénées-Orientales. Présence dans le nouveau logo de la Région (à côté de la croix du Languedoc) des couleurs catalanes. Drapeau catalan sur les bâtiments officiels de la Région. Présence sur des panneaux au bord des routes sous l’intitulé « Bienvenue dans la Région Occitanie« .
Avant le 24 juin, que ce soit du côté des Catalanistes ou des chefs d’entreprises, le tour de table sera terminé.
Il restera à soumettre au vote des conseillers régionaux une délibération comportant un ou plusieurs noms. Mais une délibération dans laquelle figurera forcément Occitanie.
La réunion de la conférence des présidents, lundi 20 juin, permettra d’en savoir davantage.
A suivre
Laurent Dubois France3
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