Opération « transparence » au Conseil régional d’Occitanie
Le conseil régional d’Occitanie promettait un vrai coup de projecteur. L’attribution des moyens humains, matériels et financiers devait être mis sur la table. Problème. Le document distribué aux élus régionaux est incomplet. La transparence est entachée de zone d’ombre.
Le premier rendez-vous manqué concerne la publicité des déclarations remplies par les conseillers régionaux. Elles devaient être mise en ligne et accessible d’un simple clic.
Désormais, les documents sont uniquement susceptibles d’être publiés. Certaines déclarations seront consultables et pas d’autres ? Toutes les déclarations sont accessibles mais il faut en faire la demande ?
L’opération « transparence » devait permettre de clarifier la situation des conseillers régionaux. Elle vire à l’usine à gaz. Au lieu de donner des gages de clarté, elle rajoute une couche d’opacité.
Et ce n’est pas tout. Des rubriques qui devaient figurer dans la déclaration de transparence ont disparu. Exit la rémunération perçue au titre de la présence dans les organismes extérieurs. Exit l’utilisation des voitures. Exit la référence à la mise à disposition des ressources humaines du cabinet de la présidente de Région par les vice-présidents et les présidents des commissions sectorielles.
La mise à la « trappe » de ces trois rubriques est loin d’être négligeable. Elles correspondent à des sujets « chauds » : l’argent, les voitures officielles et le cabinet.
L’opinion publique soupçonne les élus de gagner des fortunes ou pire d’être payés sans vraiment travailler. C’est (largement) injuste. Mais ce (res)sentiment existe et il est fort. L’absence des sommes perçues au titre des organismes extérieurs est une vraie occasion manquée. Le conseil régional glisse sous le tapis une question qui méritait d’être mise en lumière. Même constat s’agissant des voitures. L’image des élus roulant carrosse et aux frais de la princesse est tenace. Le conseil régional pouvait apporter un démenti par les faits.
Enfin, s’agissant du cabinet, les habitants d’Occitanie comme l’ensemble des Français associe cette structure à une « boîte noire ». Dans les rues de Toulouse ou de Montpellier, comme de Bordeaux ou Strasbourg, l’expression « membre de cabinet, chef ou directeur de cabinet » est connue. Mais elle reste associée à une zone d’ombre. Le fait d’éclairer son rôle auprès des élus pouvait apporter une information sur une utilité et son travail concret.
Selon nos informations, le conseil régional a parfaitement conscience des lacunes et des ratés de l’opération transparence. Des correctifs et des corrections doivent être apportés. Les oubliés sont présentés comme de simples problèmes d’intendance. Entre le document qui devait être imprimé et celui qui a été véritablement distribué, ce seraient des problèmes d’intendance.
C’est possible. Même si cela reste très étonnant. C’est trop tard pour le lancement de l’opération « transparence » et les déclarations versions 2016. 2017 dira si le tir a été corrigé et si les oublis sont de simples couacs.
Laurent Dubois (@laurentdub) France3
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