Où en est-on avec le sexisme?

Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) publie, ce 17 janvier 2019, son premier état des lieux sur le sexisme en France. Une nouvelle édition sera réalisée chaque année, conformément à la mission qui est confiée au HCEfh par la loi relative à l’égalité et à la citoyenneté du 27 janvier 2017.

Qu’est-ce que le sexisme ?

Pour le Haut Conseil, le sexisme est l’expression d’une idéologie fondée sur le postulat de l’infériorité des femmes par rapport aux hommes. Il revêt une multitude de formes contre lesquelles il faut lutter et dont certaines ont un caractère criminel :

  • propos ou représentations stéréotypés, par exemple dans la publicité ;
  • sur-occupation de l’espace dans la rue, en politique ;
  • atteinte à l’autonomie par l’assignation à la maternité, entrave à l’avortement, non partage de la charge domestique ;
  • discrimination dans l’accès à l’embauche ou à un bien ;
  • atteintes à l’intégrité corporelle : coups et blessures, viols, etc.

Les comportements sexistes sont fréquents. En 2017, 1,2 million de femmes ont subi des injures sexistes, soit près d’une femme sur 20. Bien que passibles d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende, seules 3% de ces injures font l’objet d’une plainte et seulement quatre condamnations ont été prononcées en 2017.

Sur les femmes, les conséquences du sexisme sont multiples. Il produit une dévalorisation, une autocensure et des troubles physiques. Il conduit les femmes à modifier leurs comportements, à employer des stratégies d’évitement.

Propositions pour un Plan national contre le sexisme 2019-2022

Face à l’ampleur du phénomène et à sa gravité, le Haut Conseil préconise le lancement d’un plan national de lutte autour de cinq axes prioritaires qui regroupent 25 recommandations :

  • mieux mesurer le sexisme : mettre en place une enquête d’opinion annuelle, rapprocher les données des ministères de la justice et de l’intérieur ;
  • mieux le comprendre : mener des campagnes de sensibilisation, former les personnels exerçant des missions de service public, construire un musée national des droits des femmes ;
  • mieux le condamner : renforcer la lutte contre les injures sexistes en lançant des campagnes rappelant l’interdit et les peines associées ;
  • accompagner les victimes : reconstruire le lien de confiance entre les victimes de sexisme et les forces de sécurité et de justice ;
  • garantir une action publique exempte de tout sexisme et assumant un discours d’égalité porté au plus haut niveau de l’État.