Padirac: Expédition dans les zones inexplorées
Le gouffre de Padirac, dans le Lot recèle encore des zones inexplorées. Sept plongeurs-spéléologues participent à une expédition dans les profondeurs de la terre.
Depuis sa découverte par Edouard-Alfred Martel en 1889 le gouffre de Padirac dans le Lot, a toujours été le théâtre de nombreuses expéditions spéléologiques. Après celle de 2014 durant laquelle deux spéléologues-plongeurs Bernard Gauche et Clément Chaput, assistés d’une nombreuse équipe, ont réalisé la première traversée entre Saint-Georges et le gouffre de Padirac, une nouvelle expédition se déroule jusqu’au 6 novembre. Antoine Deudon, directeur du développement au gouffre, en présence de Bernard Faral, directeur technique, et d’Alexandra Calor, chargée de communication précise : «Cette expédition se fait sous le patronage de la Société d’exploitations spéléologiques de Padirac et de sa PDG Laetitia de Ménibus-Gravier. Elle s’inscrit dans la lignée des grandes expéditions réalisées depuis sa découverte. Dans le domaine de la topographie, il reste encore de nombreuses découvertes à faire. Les nouvelles technologies, en particulier celles utilisées en plongée, le permettent aujourd’hui». Bernard Gauche, spéléo-plongeur, à l’initiative de l’expédition ajoute qu’«une première exploration s’est déroulée le 2 novembre. Clément Chaput et David Berguin ont essayé de franchir un siphon amont à la rivière souterraine sans succès à cause de son étroitesse et de son ensablement. Aujourd’hui nous descendons pour trois jours dans le gouffre. La remontée est pour dimanche».
Des parties encore inexplorées
Deux explorations sont prévues sur des parties encore inexplorées, une sur l’affluent Armand Viré, l’autre sur le réseau profond à partir du déversoir situé à environ 4 000 m du gouffre et à une profondeur d’une trentaine de mètres».
Vincent Gourmel (Brest), Jean-Claude Colette (Lot), Alexandre Fox (Aix en Provence), Alexandre Gauche (fils de Bernard), Sylvain Grenet, Giles Joly, Jean-Pierre Stefanato (Deux Sèvres), tous spéléologues-plongeurs confirmés, assureront l’assistance particulièrement importante dans ce type d’expédition. Entre bouteilles, détendeurs, recycleurs… chaque participant portera une charge d’environ 35 kg. Matthieu Jaegle, chef des guides bateliers et plutôt spécialiste de la montagne participera et représentera pour la première fois le gouffre dans une expédition.
Déjà en 2014
Après 3 jours d’exploration souterraine, le 19 octobre 2014, les deux spéléologues-plongeurs Bernard Gauche et Clément Chaput réussissaient une première traversée Saint Georges – Gouffre de Padirac. Ce parcours de plus de 20 km, en partie encore inexploré, était jalonné de 15 siphons dont l’un d’entre eux n’avait jamais été franchi. À leur remontée, les deux spéléos avaient décrit «une plongée délicate où les règles de sécurité et en particulier les différents paliers avaient dû être scrupuleusement respectés.
Le siphon amont n’a pas pu une nouvelle fois être franchi par Clément Chaput à cause de son étroiture et de son ensablement. Pour réaliser ce franchissement il serait nécessaire de mettre en œuvre lors d’une prochaine expédition des moyens techniques particuliers pour enlever le sable.
Concernant le réseau profond que j’avais déjà exploré précédemment sur 500 m, à une profondeur d’une trentaine de mètres sous la rivière, j’ai poursuivi son exploration en immersion complète sur 250 m de plus. Ceci a pu se réaliser grâce à l’utilisation d’un recycleur qui augmente l’autonomie. C’est une superbe galerie de 4 à 5 m de haut et 2 à 3 m de large.
Sur le Viré nous n’avons pas franchi de nouveaux siphons mais nous avons pris des repères en vue d’une prochaine expédition». Parmi les impressions recueillies auprès des autres spéléos on notera celle d’Alexandre Gauche et de Jean-Claude Colette sur le Viré : «galerie superbe, très propre, très découpée, avec des marmites de géant».
Quant à Matthieu Jaegle, chef des guides bateliers et plutôt spécialiste de la montagne, il vient de réaliser une première souterraine en accompagnant l’expédition.
Il souligne «j’ai découvert le réseau au-delà de celui proposé aux visiteurs du Gouffre. J’ai vécu beaucoup de similitude avec ce que je rencontre en montagne, portage de matériel, bivouacs, etc. Par contre l’environnement est totalement différent». Tous soulignent le professionnalisme et la solidarité qui sont vitaux dans ce milieu particulier sans oublier la convivialité partagée au moment des bivouacs
La Dépêche du Midi