Patrimoine à Cahors : de la place Saint Urcisse à la place Alain de Solminihac

Le départ est donné place St Urcisse où est installée l’horloge monumentale à billes de Michel Zachariou offerte à la ville en 1997. À l’origine une porte simple avec 3 niveaux d’élévation fermait ce quartier de tanneurs. Elle ouvrait sur la rue Lastié du nom de Pierre Lastié émissaire des consuls auprès du Pape Jean XXII (Jacques Duèze), seules deux rues de Cahors portent encore un nom médiéval.

Au n° 156, une ancienne arcade qui devait être l’ouverture d’une boutique est datée du XIIIe siècle, remaniée au XVe siècle, avec des solives soutenues par des esseliers. Une architecture d’avant les Guerres de Cent ans qu’on peut retrouver Rue Dorade, avec une liaison en demi queue d’aronde. Entre les maisons, un pare-feu en dur avec 6 encorbellements qui vont supporter la sablière. Au départ de la rue St Urcisse, au-dessus du restaurant, la façade présente des croix de St André du XV/XVIe siècle et des fenêtres en bois, sans peinture. L’escalier, situé à côté, est remanié XVIIe dans un style toulousain avec balustrade en bois tourné.

L’église paroissiale du quartier

Transition entre roman et gothique, fin XIIe / 1re moitié XIIIe, avec son cimetière et sa chapelle des trépassés avec crypte, elle est fermée à la visite. La crue de 1927 a entraîné des dégâts, cette église n’a pas de fondation, elle est bâtie sur des pieds en bois. Déjà en 1968, on avait démoli le clocher à flèche (de 1865) qui la surplombait, il menaçait de s’effondrer. Le chantier de rénovation est évalué à 3 millions d’euros. Elle a été mise hors d’eau mais le gros des travaux reste à faire. Son portail, fin XIIIe ressemble à celui de St Etienne avec des chapiteaux à feuilles boursouflées et un trumeau central en grés de Figeac. Détail amusant, on voit les traces des lames de couteau que l’on venait aiguiser sur la pierre. Une statue de la Vierge à l’Enfant, polychrome, surmontée d’un dais, est la seule statue encore entière à Cahors, les visages ont été refaits. De part et d’autres des niches qui devaient contenir des statues avec frise de feuilles de chênes. La façade est flanquée de puissants contreforts médiévaux.

La rue St Urcisse

C’est une rue bordée de maisons médiévales, de porte cochère ou charretière avec chanfrein, d’entrées de boutiques avec banquettes de pierres pour exposer la marchandise. Au n° 62, belle intégration du moderne qui permet de conserver l’aspect ancien. Au n° 50, une maison en bois non encore restaurée et au n°44 une maison du XIIIe siècle, époque des Cahorsins, les solives ont été sciées, et on a supprimé les pans de bois. Ces derniers permettaient de gagner de la place, on les remplissait avec un ourdi en brique ou en torchis enduit ou non.

Le clou de la visite

Une improbable suspension « une espèce d’ovni » pour Emmanuel Carrère, guide patrimoine. Sur l’impasse Josselin, une ancienne bote (voûte) médiévale à deux étages et à pan de bois, qui bloque deux façades. La parcelle appartient à la Ville de Cahors comme trois autres concessions publiques d’aménagement : l’îlot Mendes, les rues Bouscarel, Bergougnoux et du Château du Roi. À côté de « cette suspension » un grand vide et quelques vestiges du XIIIe siècle : un porte bannes qui servait à tendre un rideau de toile entre deux baies géminées pour préserver l’intimité, des piliers chanfreinés, un coussinet qui soutient les poutres, un corbeau qui déborde, des solives qui rectifient la construction en biseau. La rue St Urcisse débouche sur la place Alain de Solminihac.

C Lacam La Vie Quercynoise

.

Livret Laissez vous conter Cahors

Chantiers du Patrimoine 2015

Plus d’informations sur le Blog des Bourians Rubrique Culture/ Découverte du Quercy

Horloge monumentale à billes de Michel Zachariou place St Urcisse