Paysage et urbanisme : un débat ouvert avec les élus

Eco-hameau d'Andral
Eco-hameau d’Andral

Comment concilier au mieux l’authenticité d’un paysage et le développement de l’habitat sans nuire à l’esthétique du panorama ? Les maires sont confrontés à cette problématique lorsqu’un porteur de projet arrive dans la commune. Difficile pour l’élu de refuser un permis de construire lorsque, parfois, dans les plus petits villages, ce sera peut-être le seul déposé dans l’année. Le conseil communautaire du Grand Cahors qui se tenait lundi à la salle des fêtes de Caillac sous la présidence de Jean-Marc Vayssouze, a ouvert ses travaux sur un débat sans vote, centré sur la politique locale de l’urbanisme. Un thème d’actualité alors que les élus du territoire, comme le rappelait Brigitte Dessertaine, vice-présidente de l’agglomération, travaillent à l’élaboration du PLU (plan local d’urbanisme) intercommunal du Grand Cahors.

Mathieu Larribe, directeur du conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement du Lot et Élise Cailleret, conseillère en architecture, sont venus apporter l’éclairage des techniciens sur «les formes urbaines» et la mise en forme de l’espace.

L’héritage, très fort dans le Lot, a modelé le paysage jusqu’à la rupture intervenue dans les années 1960, avec l’essor de l’habitat pavillonnaire. Le directeur du CAUE résume : «C’est le triptyque automobile-maison individuelle-supermarché». Diapos à l’appui, les intervenants montreront le bon exemple, une diversité de l’habitat d’autant plus remarquable que tout se fond dans une unité harmonieuse et le contre-exemple (pris hors Lot), cet habitat multiple et sans âme : «On est n’importe où et parfois nulle part», regrette Mathieu Larribe. Alors quelles solutions pour faire rimer diversité et attractivité ? Élise Cailleret est allée chercher les bons compromis sur l’agglomération en valorisant l’éco-hameau de Lacapelle-Cabanac ou le cadre d’accueil du lotissement de Calamane.

«Cela peut inquiéter d’avoir une contrainte, fait remarquer José Tillou, le maire de Caillac. Cette vision conceptuelle de l’habitat est subjective. Je pense qu’on va trop loin». Circonspect, Serge Munté l’est aussi : «Vouloir imposer une certaine forme de construction peut pousser les gens à bâtir ailleurs». Denis Marre s’interroge : «Est-ce qu’il est souhaitable de préserver le paysage, oui. Mais il y a un marché, des décideurs de projets privés ou collectifs, qui dira je peux ou je ne peux pas ?». Puis il y a la question des moyens financiers des candidats à la construction, forcément limités. Mathieu Larribe y répond par avance : «Un beau paysage, une belle maison, ce n’est pas cher». Oui mais.


Au fil des dossiers

Zones défavorisées : une motion votée à l’unanimité. La réforme des zones défavorisées qui priverait 111 communes lotoises d’aides est de l’avis de Jean-Marc Vayssouze «un nouveau coup porté à l’agriculture». Les élus du Grand Cahors, comme ceux du conseil départemental, ont voté à l’unanimité une motion demandant au ministère de l’Agriculture de prendre en compte les anomalies révélées dans la cartographie présentée le 22 septembre. La perte pour le Lot atteindrait 9 M€ par an.

Installation d’une nouvelle élue. La démission de René Bris de ses mandats municipaux à Caillac et donc de sa qualité d’élu au conseil communautaire, a conduit à son remplacement au sein de ce même conseil d’agglo. Caroline Martin, première adjointe à Caillac a été officiellement installée lundi soir.

Après un vol dans le coffre de l’Archipel. Dans la nuit du 22 au 23 juillet à la piscine de l’Archipel, des inconnus avaient fracturé le coffre et dérobé son contenu, une somme de 3 800 €. Le Grand Cahors prendra à sa charge le montant du vol avec effraction pour ne pas faire peser le déficit des recettes au régisseur de l’équipement.

Maisons de services au public. Sur la proposition de Jean-Marc Vayssouze, la compétence du conseil communautaire sur les «relais services publics» a été modifiée en compétence «maisons de services au public». Les MSAP sont dans l’air du temps, quinze conventions ont d’ores et déjà été conclues dans le département. Des projets se dessinent sur l’agglo. Un à Catus, il serait question d’un autre projet sur Luzech (hors Grand Cahors), et de l’opportunité de créer une MSAP sur Saint-Géry. Dans un second temps pourrait être envisagé un déploiement du dispositif sur les centres sociaux de Cahors et Pradines et être classés PIMMS (point d’information médiation multiservices).