Penser la politique de l’eau en prenant en compte le réchauffement climatique
L’ancien député du Lot copréside une thématique du Varenne de l’eau, lancé par le ministère de l’Agriculture en mai. Cette démarche nationale, qui rassemble différents acteurs de la politique de l’eau, doit mener des réflexions sur la gestion de cette ressource en prenant en compte le réchauffement climatique.
Jean Launay, ancien député-maire de Bretenoux, copréside la 3e thématique du Varenne de l’eau et du changement climatique lancé par le ministère de l’Agriculture le 28 mai. Cette 3e thématique a pour objectif de faire émerger des solutions d’aménagement du territoire pour adapter la gestion de l’eau au réchauffement climatique. Elle a été lancée le mercredi 1er septembre.
Pourquoi pensez-vous que l’on vous a proposé d’occuper ce rôle de coprésident au sein du Varenne de l’eau?
Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, me l’a demandé car je suis président du comité national de l’eau. Ensuite, cela s’inscrit dans une certaine continuité après les assises de l’eau auxquelles j’avais également participé. Elles se sont tenues en 2018-2019. Il est important de mettre en place des processus nationaux comme ceux-là afin de mobiliser les acteurs sur le territoire et de faire naître une dynamique.
Pourquoi le thème de l’eau et de l’aménagement du territoire est un sujet brûlant?
Le réchauffement climatique nous impose de réfléchir aux investissements à engager pour nous adapter. Nous avons bien vu ces trois dernières années une succession de sécheresses, qui a provoqué des incendies dans le sud de la France, mais surtout le sud de l’Europe [les flammes ont notamment ravagé la Grèce cet été, NDLR]. Mais ce n’est pas tout. On remarque aussi les inondations subites et violentes comme dans la vallée de la Roya en octobre 2020. Le dernier rapport du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) confirme ces tendances. Dans le cadre de ces aléas climatiques, il faut tenter d’imaginer un partage de cette ressource, par ailleurs limitée. Mettre en place des méthodes pour retenir l’eau lorsque l’on en a beaucoup. Afin de la réutiliser lorsqu’elle vient à manquer. Cela va prendre des formes diverses en fonction des territoires, de la nature des cultures et des sols.
Est-ce que des initiatives ont déjà émergé sur le Lot?
Oui, des retenues d’eau collinaires ont déjà été mises en place dans le sud du département. Mais aujourd’hui il y a un débat avec les associations de protection de la nature qui jugent qu’il ne faut pas interrompre le cycle de l’eau. Le Varenne de l’eau est justement organisé pour qu’il y ait une concertation et pour trouver des consensus entre les différents points de vue. Nous échangeons ainsi beaucoup avec Christophe Canal, le président de la chambre d’agriculture du Lot. Il nous fait passer des propositions qui feront partie des sujets débattus lors des réunions.
Déroulement de la 3e thématique du Varenne de l’eau
Après son lancement mercredi 1er septembre, auquel ont participé 300 personnes le matin et 270 personnes l’après-midi, des rendez-vous en groupe restreint doivent avoir lieu. « Deux réunions, au moins, par axe de réflexion seront organisées », précise Jean Launay, qui sera présent à chacune d’entre elles. Le premier axe de réflexion concerne « les projets de territoire pour la gestion de l’eau ». Le second axe s’intitule « mobilisation des ressources existantes ». Et le dernier axe doit se pencher sur les « politiques d’aménagements des territoires ».
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