Les plus pauvres plongent dans la précarité

L’hiver approche, les bénévoles du Secours catholique se rapprochent des plus démunis dont la situation est résumée dans un triste rapport sur la pauvreté. Le Lot n’y échappe pas.

Entre inquiétudes et incertitudes, la situation n’est pas brillante sur le front de la Covid-19 dont les effets se mesurent bien sûr sur le plan sanitaire, mais également social dans le Lot, lorsqu’on se penche sur le rapport inquiétant du Secours catholique. Le fossé s’est creusé entre les plus riches et les plus démunis.

En présentant mercredi à la Maison des œuvres de Cahors, le rapport sur « l’état de la pauvreté en France et dans le Lot », Paul-Emmanuel Bigo, délégué du Secours catholique du Lot et du Tarn-et-Garonne, a mis en effet l’accent sur les dommages collatéraux de la Covid-19 et sur le niveau de vie médian des personnes soutenues et accompagnées. « Il était en 2020 de 537 €, soit une baisse de 6 € par rapport à 2019. Deux ménages sur trois rencontrés par les équipes du Secours catholique vivent sous le seuil d’extrême pauvreté. Trois personnes accueillies en 2020 sur quatre ont moins de 45 ans. Le tiers des personnes rencontrées sont des familles monoparentales, parmi elles 90 % sont des femmes seules vivant avec leurs enfants », détaille le rapport.

Paul-Emmanuel Bigo, délégué du Secours catholique du Lot et du Tarn-et-Garonne, présente le rapport sur la pauvreté.
Paul-Emmanuel Bigo, délégué du Secours catholique du Lot et du Tarn-et-Garonne, présente le rapport sur la pauvreté. Photo DDM, J.-L.G

Un climat anxiogène et trop de privations

L’impitoyable bras armé qui a précipité les « nouveaux pauvres » au fond du gouffre et accablé encore plus les sans-abri, c’est en effet celui du virus : « La Covid-19 a fait basculer des gens dans la précarité. De plus en plus de personnes sont plongées dans un climat anxiogène et doivent se résoudre à de nombreuses privations sur des priorités pourtant vitales comme le chauffage et les besoins alimentaires », se désole Paul-Emmanuel Bigo.

La priorité réclamée : le soutien social

La délégation du Quercy du Secours catholique observe que l’une des premières nécessités sollicitée par les familles en grande précarité et les personnes isolées, c’est une « écoute bienveillante et un soutien social. » L’alimentation viendrait au second plan.

Les équipes de bénévoles proposent des repas partagés qui permettent, outre l’apport alimentaire nécessaire, de créer le lien social attendu. Lien entretenu de surcroît grâce aux cours de français, aux ateliers d’informatique et aux boutiques solidaires où l’on trouve des vêtements à des prix extrêmement bas.

La campagne hivernale est  lancée

Le rapport coïncide avec le lancement de la campagne hivernale du Secours catholique qui appelle aux dons et à la solidarité du plus grand nombre.
Pour cela, plusieurs temps forts auront lieu en divers points du département. Les bénévoles de l’équipe du Secours catholique de Saint-Céré organiseront un stand sur le marché les 4 et 5 décembre, ainsi qu’à l’occasion du marché de Noël programmé le 18 décembre.

De son côté, l’antenne cadurcienne a prévu une vente de calendriers et de bougies en collaboration avec un établissement scolaire de la ville.

Le Secours catholique passe à la vitesse supérieure, parce que la pauvreté a hélas franchi un autre palier qui incite l’association à faire appel à des bénévoles pour étoffer ses équipes et réchauffer les cœurs. La chaleur humaine ; c’est le premier besoin exprimé. Le premier geste attendu avant d’autres actes fort. Un toit pour tous, par exemple.