Prayssac créé des corridors pour la biodiversité

Le projet Corribior pour recréer des corridors pour la biodiversité dans nos territoires a permis de réaliser un diagnostic fonctionnel et paysager sur 115 communes dont 38 se situant de Cahors à Soturac. Les corridors écologiques sont des lieux de déplacement des espèces entre les différents réservoirs. Dans la continuité des «quartiers fleuris», la municipalité de Prayssac a souhaité inscrire le lotissement du Rouget dans le programme régional Corribior. C’est un projet régional conduit et animé par les fédérations des chasseurs et les opérateurs de l’arbre et de la haie champêtre. Ce projet est soutenu par l’Europe, la région Occitanie et l’agence de l’eau Adour-Garonne, dans le cadre de la mise en œuvre du schéma régional de cohérence écologique.

Le chantier se réalise en deux tranches, la première a eu lieu le 20 mars, jour du printemps par l’implantation d’une haie champêtre avec la participation des écoliers de CE1/CE2 de l’école de Prayssac. Une trentaine d’enfants accompagnés par les enseignantes, Delphine Didi et Agathe Annes ont participé à la plantation bien à l’écoute des agents communaux des espaces verts. Etaient présents à l’opération, le président de la chasse Christian Miquel et la représentante départementale Chloé Bories, Michel Boutarel et des élus dont Marie-Claude Millet, Josy Laur et Bruno David. La deuxième tranche aura lieu à l’automne pour la plantation d’arbres sur le même site.

Plantation de la haie au lotissement du Rouget

Ce que vous avez toujours voulu savoir sur les corridors écologiques.

Malgré les engagements pris par les gouvernements du monde entier en 2002 pour réduire de manière importante le rythme actuel d’appauvrissement de la biodiversité, son déclin se poursuit, voire s’accélère. Il est estimé que mille espèces disparaissent chaque année sur notre planète. La fragmentation des grands ensembles naturels s’avère être l’une des principales causes de la perte de la biodiversité. Elle a pour effet de réduire la taille des territoires disponibles pour les espèces et d’isoler les populations les unes des autres.

Jusqu’ici, la préservation de la biodiversité a été centrée sur la protection d’espaces naturels remarquables bien délimités et d’espèces en danger souvent emblématiques. Or, la biodiversité résulte de toutes les relations et interactions qui existent entre les organismes vivants, entre eux et avec leurs milieux de vie. Au-delà de la préservation des milieux naturels eux-mêmes, c’est donc la possibilité de circulation entre ces milieux, agencés au sein d’un paysage, dont dépend la survie de nombreuses populations animales et végétales.

Les axes de transport et de communication fragmentent les espaces en coupant les forêts, les plaines.

Pour éviter la disparition de milliers d’espèces, il faut relier entre eux les milieux naturels pour former un réseau écologique cohérent , la Trame Verte et Bleue (TVB). C’est l’un des engagements du Grenelle de l’environnement que de permettre aux espèces animales et végétales, avec l’identification et la préservation de la Trame Verte et Bleue, de circuler, de s’alimenter, de se reproduire, de se reposer… En d’autres termes, d’assurer leur survie.

Les corridors biologiques sont les chemins empruntés par la faune pour se nourrir, se reproduire ou pour conquérir de nouveaux territoires.

Cela concerne la petite faune comme le renard par exemple, la grande faune comme le cerf ou encore toutes les espèces d’insectes et d’oiseaux. Les animaux fréquentent souvent les mêmes chemins pour se déplacer.

Ces zones de passage offrent aux espèces animales la possibilité de se déplacer et aux espèces végétales, celle de se disperser malgré l’urbanisation qui façonne notre territoire empêche la faune sauvage de se déplacer.

On distingue trois catégories de corridors écologiques.

  • Le corridor linéaire. Les bordures de champs, les chemins ruraux, les cours d’eau et leurs rives, en sont un exemple.
    Le chevreuil peut emprunter ces passages pour se déplacer entre la forêt et la prairie.
    Pour les pollinisateurs, le corridor linéaire  donne accès à une plus grande diversité végétale.
  • Le corridor en îlot. Il se présente sous forme de petites îles, de mares, de clairières ou de jardins.
  • Le corridor en zone : la forêt, les champs, le bocage, la zone humide, sont des espaces plus vastes qui illustrent ce type de corridors.

 

En prenant en compte le fonctionnement écologique des espaces et des espèces et en s’appuyant en particulier sur la biodiversité ordinaire, la TVB doit contribuer à préserver les écosystèmes et leurs fonctionnalités et, par conséquent, les nombreux services rendus à l’homme.

La Trame verte et bleue est un réseau formé de continuités écologiques terrestres et aquatiques identifiées par les schémas régionaux de cohérence écologique ainsi que par les documents de planification de l’Etat, des collectivités territoriales et de leurs groupements. Les continuités écologiques constituant la Trame verte et bleue comprennent des réservoirs de biodiversité et des corridors écologiques.

 

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Biodiversité, espèces menacées : un diagnostic alarmant sur la planète

Des experts du monde entier se sont réunis en Colombie pour dresser le diagnostic de santé de la planète. Ils ont rendu ce vendredi un rapport très alarmant.

En surexploitant la planète, les hommes provoquent un déclin de la faune et de la flore dans toutes les régions du monde… ce qui entraîne une extinction majeure d’espèces, la première depuis la disparition des dinosaures, selon une vaste enquête scientifique dévoilée ce vendredi.

« Nous sommes en train de saboter notre propre bien-être à venir ! », a déclaré Robert Watson, président de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), à l’origine de cette enquête.

« La biodiversité – l’indispensable variété des formes de vie sur la Terre – continue à décliner dans chaque région du monde. Cette tendance alarmante menace des économies, des moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et la qualité de vie des populations partout », annonce le colossal rapport.

« L’environnement n’est pas un luxe »

Durant trois ans, plus de 550 chercheurs ont travaillé bénévolement sur des évaluations régionales, qui synthétisent les données d’environ 10 000 publications scientifiques, sur les Amériques, l’Afrique, l’Asie-Pacifique et l’Europe-Asie centrale. Le résultat final couvre la totalité de la Terre, hormis les eaux internationales des océans.

« Trop de gens pensent encore que l’environnement est un luxe. Mais ce n’est pas le cas ! », a déploré Robert Watson, en faisant le lien entre « biodiversité et changement climatique que nous devons considérer ensemble ».

« Il n’est pas trop tard »

Au cours du siècle écoulé, deux espèces de vertébrés ont disparu chaque année en moyenne sur la Terre. Une autre est sur le point de disparaître avec la mort récente de Sudan, célèbre rhinocéros blanc du Kenya et dernier mâle de son espèce, décimée par le braconnage et dont il ne reste que deux femelles.

« La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est pas trop tard », a expliqué Watson. Car les rapports de l’IPBES suggèrent aussi des pistes pour minimiser l’impact des activités humaines sur l’environnement : créer davantage d’aires protégées, restaurer les zones dégradées et développer l’agriculture durable.

« Nous devons prendre la biodiversité en compte dans notre façon de gérer l’agriculture, la pêche, la forêt, la terre », a expliqué le président de l’IPBES, conscient que la population mondiale va continuer à croître, donc ses besoins aussi.

« Le monde gaspille environ 40% de la nourriture qu’il produit (…) Si nous pouvions réduire le gaspillage de nourriture, nous n’aurons pas nécessairement à doubler sa production dans les 50 prochaines années ».

Les chiffres du désastre

L’état des lieux publié par l’IPBES:

– 25% des terres agricoles des pays membres de l’Union européenne sont affectées par l’érosion.

– Les réserves d’eau disponible ont diminué de 15% depuis 1990.

– La population des espèces de poissons de mer s’est réduite de 26,6% depuis la même année à cause de méthodes de pêche non durables, de la dégradation des habitats, du changement climatique ou de l’arrivée d’espèces invasives.

– La Terre est confrontée à une « extinction massive », la première depuis la disparition des dinosaures (et de nombreuses autres espèces n’appartenant pas à ce super-ordre animal) il y a environ 65 millions d’années, la sixième en 500 millions d’années.

– En moyenne, deux espèces de vertébrés ont disparu chaque année depuis un siècle.

– La planète compte environ 8,7 millions d’espèces de plantes et d’animaux selon des estimations, dont 86% des espèces terrestres et 91% des espèces marines restant à découvrir.

– 25 821 des 91 523 espèces, figurant sur la « Liste Rouge » établie par l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) et actualisée en 2017, ont été classées comme « menacées ».

Sud Ouest