Prayssac : Printemps des Poètes
Le Printemps des poètes qui se déroule du 9 au 25 mars est une manifestation nationale et internationale qui a pour vocation de sensibiliser à la poésie sous toutes ses formes, soutenue par le ministère de la Culture et le centre national du livre, le ministère chargé de l’Education nationale et de la jeunesse. Le printemps des poètes concerne tous les élèves de la maternelle au lycée. La médiathèque de Prayssac s’organise pour la 25e édition du printemps des poètes 2024 dont le thème cette année sera « La Grâce
La grâce vue par l’écrivaine française NAULEAU directrice du Printemps des Poètes jusqu’au 26 janvier 2024 :
« Ce sera donc La Grâce, avec son accent circonflexe qui hausse en un instant le ton. Autrement dit La Grâce dans tous ses états, du plus sublime à celui, brutal et définitif, qui foudroie sur le coup.
De grâce implorent à jamais les amants des tragédies, alors que Joachim du Bellay décèle chez Marguerite de France cette grâce et douceur, et ce je ne sais quoi… Ce « je ne sais quoi » qui ne cessera, siècle après siècle, de changer de registre, d’appeler à la transcendance ou à la dissonance.
Car La Grâce n’est pas que divine ou bénie, pas que gracieuse, évanescente ou mièvre, pas que céleste et inexprimable.
Il y a bien sûr la bonne ou la mauvaise grâce rimbaldienne, la grâce consolante de Verlaine, la grâce charnelle d’Éros, la grâce d’union mystique, la grâce du cœur et de l’esprit de Max Jacob mort à Drancy, qu’a célébré Éluard. Il y a ce chant de grâce pour l’attente, et pour l’aube plus noire au cœur des althæas, qui chez Saint-John Perse, et ces fleurs de guimauve claires, amplifie à dessein le mystère.
Mais il y a surtout cet état de grâce de la parole, et du corps tout entier, que connaissent les poètes autant que les athlètes ou les aventuriers.
Il est temps d’affûter nos âmes pour que la créativité, l’allégresse et la splendeur, comme on le disait des Trois Grâces de la mythologie, transcendent nos imaginaires et nos vies, quelles que soient les heures ténébreuses ou solaires. »
D’après Le Printemps des Poètes