Projet de créer une ferme collective avec un tiers lieu et une guinguette

Réunis au sein de l’association « La boucle de Listours », des habitants du Grand Figeac ont pour projet de créer une ferme collective ouverte à tous, avec un tiers lieu et une guinguette, pour faire revivre la ferme de Listours à Saint-Jean-Mirabel, près de Figeac.

Origines du projet

Il y a 20 ans, la commune a acheté ce lieu. Son maire, Bernard Laborie, revient sur les différentes idées de réhabilitation du site. « On l’a acquis dans le but d’y créer des activités autour du sport ou de pleine nature. Le site s’y prêtait bien. Des études ont été faites. Mais ça s’est avéré compliqué. Il y a eu aussi des projets de chambres d’hôtes à thème sur la pêche, puis l’idée d’en faire un lieu pédagogique. Mais on s’est toujours fixé comme objectif la protection du site d’un point de vue environnemental, ne serait-ce que pour la protection des rives du Celé, et de fait, de la qualité de l’eau. »

Bernard Laborie accueille cette initiative avec bienveillance. « Aujourd’hui est arrivé Boucle de Listours. Compte tenu de leur projet, ils rentrent pleinement dans nos objectifs. On est prêt à leur céder le domaine afin qu’ils mettent en place ce qu’ils ont déjà écrit, plus plein d’autres idées à venir. »

« La boucle de Listours » est une association portée par un groupe d’amis résidant sur le Figeacois (entre autres : Frédéric Rubaud, Laura Duquenoy, Hermine Hugon, Philippe Derégnaucourt, Lucie Tiollier…). Ils ont eu le coup de cœur pour ce site, avec l’envie de lui redonner vie. Leur démarche est de soutenir une installation agricole en collectif, autour de projets culturels, artistiques, et humains, dans le respect d’une agriculture durable, et qui favorise une dynamique de lien social, de transmission de savoir-faire, et de partage.

Fromage, maraîchage et fournil

La surface totale du site est de 26 hectares, dont 16 seraient utilisés pour de l’élevage de brebis laitières. Sur des champs situés en plaine, à proximité de la route, l’idée d’une production maraîchère fait son chemin, comme l’explique Frédéric Rubaud, cofondateur de l’association. « Il s’agit de faire du maraîchage assez diversifié et de qualité, en mode bio, en fonction de la saison, mais avec aussi une certaine quantité, afin de pouvoir nous alimenter (le projet) et fournir en septembre les collectivités. Il y a de la demande. Sur une autre parcelle en hauteur, il y a aussi l’idée de produire des fruits rouges. »

Un laboratoire de transformation, installé sur site, serait mis à contribution pour produire du fromage et des yaourts. Deux boulangères de Felzins souhaitent aussi développer une activité sur place, grâce à la mise en place d’un fournil. En lisière de bois, il y a également un projet d’apiculture, d’un poulailler mobile (pour la fourniture d’œufs).

Tiers lieu et guinguette

Trois bâtiments (sur l’ancien corps de ferme) offrent aussi des possibilités, dont un espace bien-être et santé autour de la prévention, des bureaux partagés, un tiers lieu, une salle polyvalente (accueil stages, réunions, associations…) qui accueillerait en automne-hiver la guinguette, un atelier pour du stockage… La culture de céréales (existante autrefois) est également envisagée sur les parties extérieures aptes à en recevoir, ce qui permettrait une sorte d’économie circulaire (le blé pour les boulangères et la paille pour les animaux). Sur la prairie, en contrebas de la ferme, le collectif réfléchit aussi à l’installation d’une guinguette, qui serait ouverte de mai à septembre.Vidéos : en ce moment sur Actu

Côté calendrier, le collectif envisage tous ces projets de manière progressive, explique Frédéric Rubaud. « On va y aller petit à petit, apprendre le métier. Quelques-uns d’entre nous sont issus ou formés aux métiers agricoles. On est plutôt bien conseillé, notamment par les agriculteurs, les habitants des environs, qui sont venus à notre journée découverte-animations, organisée sur site le 9 octobre. Celle-ci a atteint son objectif. En plus, on a plein d’autres petits projets autour qui peuvent apporter de la vie, de l’activité. Je ne vois pas ce projet comme une concurrence, mais comme une diversité sur le territoire, un projet qui amène de la vie. On croit en ce projet d’agriculture-élevage, qui a, pour nous, de l’avenir. »

Le groupe d’appui du projet se réunit le 14 décembre. Le collectif présentera à la mairie de Saint-Jean-Mirabel le travail fait avec l’Adefpat (qui les accompagne), puis viendra la proposition d’une offre d’achat, et d’autres démarches administratives liées à ce type de projet.

Sébastien Casses ActuLot