Projet de reprise du site de SAM par MH Industries de Vayrac
Les élus régionaux, réunis en commission permanente ce vendredi 18 février, ont voté sur proposition de Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, une aide d’1,2 M€ pour la réalisation d’études autour d’un projet global de création d’une nouvelle unité de production sur l’ancien site de la SAM à Viviez par le groupe MH Industries de Vayrac (Lot).
Le dossier évoqué fin janvier par la présidente de la Région Occitanie Carole Delga à propos d’un projet de reprise du site et de l’outil industriel de la fonderie SAM a Viviez (en liquidation judiciaire depuis le 26 novembre dernier) connaît une nouvelle avancée : ce vendredi 18 février, les élus régionaux, réunis en commission permanente ont voté sur proposition de la présidente, une aide d’1,20 M€ pour la réalisation d’études autour d’un projet global de création d’une nouvelle unité de production sur l’ancien site de la SAM à Viviez et la consolidation financière du groupe lotois MH Industries (lire ci-contre).
« Depuis le début, je me suis engagée pour sauvegarder le site et l’outil industriel de la SAM et préserver les compétences sur notre territoire. Avec le Premier ministre, le Ministre de l’économie, la Ministre déléguée à l’industrie et les élus locaux nous sommes dans une démarche concertée pour apporter des solutions car nous croyons au potentiel industriel du bassin de Decazeville. C’est tout le sens du travail mené par la Région sur le projet d’activité de fonderie porté par un Lotois, Matthieu Hede, dont les ambitions répondent à nos priorités : reprise d’un maximum d’emplois, réindustrialisation et diversification.
Ce projet, concerté avec l’Etat mais également avec les représentants du personnel, entre dans une phase d’études préliminaires.
Matthieu Hède et ses équipes sont au travail et la Région est à leurs côtés pour permettre la concrétisation du projet. Nous finançons à hauteur d’1,2 M€ cette phase d’étude et nous continuerons d’apporter des moyens exceptionnels pour préserver les outils de production présents à Viviez et permettre un retour à l’emploi pour les salariés impactés par la liquidation judiciaire. Sur ce dossier, l’union sacrée de toutes et tous doit prévaloir ».
Les conclusions des études seront rendues au 3e trimestre 2022.
Ghislaine Gistau : « Cela va dans le bon sens et justifie aussi notre lutte »
Pour Ghislaine Gistau, représentante CGT du personnel de SAM, « Cela va dans le bon sens. Le soutien de la région a toujours été là depuis le départ. Cela semble être quelque chose de sérieux et tout à fait crédible par rapport à ce que l’on souhaiterait. Cela reste une étude pour un projet de réindustrialisation du site.
Cela démontre aussi effectivement que l’on a bien fait de rester dans cette usine et de faire le choix de mettre l’outil de production sous notre protection.
Car notre crainte est que si on n’était pas là, les mandataires liquidateurs vendent aux enchères tout l’outil de travail. En ce cas, le projet serait mort-né.
Il y a la région, mais il faut aussi l’Etat.
Nous avons eu mardi en préfecture l’information que l’Etat a répondu favorablement aux demandes du porteur de projet et on ne peut que s’en féliciter ».
Matthieu Hède : « Un projet ambitieux »
Matthieu Hède, président du groupe MH Industries situé à Vayrac (Lot) se veut à la fois prudent et déterminé à pouvoir concrétiser son projet de reprise du site de SAM afin de contribuer au développement de son groupe.
Vous étiez déjà venu sur le site à l’automne dernier…
À l’époque, nous n’avions pas déposé d’offre car cela ne correspondait pas à notre ADN d’entreprise diversifiée. Notre projet actuel n’est pas hors automobile, mais pas qu’automobile, c’est certain.
Quel regard portez-vous sur le potentiel du site ?
« Ce qui m’intéresse, au-delà de la proximité qui est centrale au niveau de notre groupe, situé principalement entre Albi, Vayrac et Brive, ce sont les compétences. Il y a des personnes avec des compétences industrielles, qui aiment l’usine et travaillent avec une certaine fierté. Dans quasiment toutes les autres structures nous avons du mal à trouver des collaborateurs.
C’est donc aussi une opportunité pour nous de suivre nos clients, faire des propositions avec des ressources. Peut-être y aura-t-il encore de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans nos usines mais nous pourrons amener du boulot là où il y a cette main-d’œuvre qualifiée. Il s’agit à la fois de consolider notre offre et la compléter. On est attachés à ce site de Viviez. Quand j’ai repris la société de mon père, on était fournisseur de la SAM.
Sur quels points portent ces études de faisabilité ?
La faisabilité a plein de niveaux différents : une faisabilité commerciale, technologique, en termes de compétences et économique. On ne mettra pas en danger notre propre groupe qui est en forte croissance, 20 % par an. Nous sommes forcément sous tension en termes de ressources à la fois humaine et financière. C’est un projet très ambitieux qui ne peut se faire sans consolidation préalable.
Les aides de la Région et de l’Etat nous permettront d’être moins sous tension au niveau des études.
Le groupe MH Industries présent sur six sites
Le groupe MH Industrie, dont le siège est à Vayrac dans le nord du Lot est présent sur six sites dont : Diace, fonderie d’aluminium à Vayrac dans le Lot, entreprise phare du groupe ; Fin’Tech, application de peinture industrielle à Albi dans le Tarn ; TL21, application de peinture industrielle à Dijon (Côte-d’Or) ; META Industrie, chaudronnerie, tôlerie, emboutissage à Malemort en Corrèze ; META Laser, et un atelier de moules sous pression en Espagne.
Le groupe compte 340 collaborateurs, une clientèle très diversifiée, affiche 28 M€ de chiffre d’affaires en 2021, 20 % à l’exportation, 9 à 10 % du chiffre d’affaires investis tous les ans.
Le groupe entend doubler ses ventes d’ici 2023 et atteindre 50 millions d’euros de chiffre d’affaires voire 100 millions d’euros d’ici 8 ans.
Bercy se veut « Encore prudent »
Les ministres Bruno Lemaire et Agnès Pannier-Runacher ont réagi via un communiqué : « Nous avions pris l’engagement de nous battre pour la réindustrialisation du bassin de Decazeville fin novembre. Les premiers résultats sont là, avec des premiers projets industriels concrets qui permettront de recréer de l’emploi industriel dans les prochains mois. Nous continuerons à nous battre pour qu’une solution soit trouvée pour chaque salarié et donner un avenir industriel au site de la SAM ».
Le ministère de l’Économie a également salué le travail de son chargé de mission pour cette réindustrialisation, Jean-Pierre Floris qui aurait récemment rencontré le potentiel repreneur lotois, Matthieu Hède. « C’est un industriel avec de l’expérience et dont l’activité est diversifiée », souligne Bercy qui se veut néanmoins « prudent » quant à une reprise annoncée. « Avançons étape par étape ». L’État annonce qu’il abondera les 1,20 M€ de la Région pour l’étude de faisabilité de 200 000 €
La recherche d’autres industriels pour le site de Sam ne s’arrête pas là : les services de Business France ont contacté plus de 200 entreprises à travers le monde et « deux nous ont fait un retour ».
Le ministère de l’Économie rappelle aussi son engagement de ces derniers mois, à hauteur de 17 M€, pour divers projets porteurs d’emplois sur le territoire. On peut citer notamment le recyclage des batteries et des métaux (SNAM), la valorisation et le recyclage des déchets (Séché Environnement/Sévigné), l’agroalimentaire (Cœur d’Aveyron, Marie de Livinhac), la construction (Charles Charpentes) et les services (Mill Services)… « L’ensemble de ces projets représente sur les trois prochaines années un investissement sur le territoire de plus de 90 millions d’euros, créateur dès cette année de 150 emplois et d’ici fin 2024 d’au moins 400 emplois ! »
M. R. ladepeche.fr
Après 90 jours d’occupation de leur usine, les salariés de la fonderie Sam de Viviez (Aveyron) ont enfin une bonne nouvelle à partager. La Région Occitanie a annoncé vendredi 18 février débloquer des fonds pour la réalisation d’une étude de reprise partielle de l’entreprise.
« L’État est favorable et soutiendra l’étude d’un projet de reprise de la fonderie »
Par ailleurs, « et c’est une bonne nouvelle mais nous restons toujours très prudents », l’État aurait émis, selon les syndicats, un « avis favorable » au projet évoqué par la présidente de la région Occitanie, Carole Delga. Fin janvier, elle avait annoncé travailler sur un projet de reprise de la fonderie, liquidée en fin d’année dernière suite au départ de Renault. « L’État est favorable et soutiendra l’étude d’un projet de reprise de la fonderie », confirme la préfète de l’Aveyron, Valérie Michel-Moreaux.
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