Les bons moments du confinement
On confine, on se téléphone, on lit… et pourquoi pas écrire…
Qu’est-ce qu’elle veut dire cette image? elle me fait penser à quoi? elle me plait? elle m’énerve?
Dites nous le dans un commentaire..
proposition d’Evelyne animatrice de l’atelier d’écriture de Campagnac
Elle me trouble.
Elle m’interroge.
Pourquoi des bouches sont jumelées.
Que veulent elles dire.
Des bouches comme autant de vaisseaux spatiaux.
Pour embrasser ? Pour mordre ?
Laissons l’armada approcher, nous serons vite fixés.
Aies-je partagé le baiser de la terre?
« Je traversais ce pays dans sa plus grande largeur et après 3 jours de marche, je trouvais » au milieu d’un bois de chênes centenaires, une source aux eaux claires et limpides. J’avais soif et ma gourde était vide, c’était une bénédiction. L’eau était fraîche et je bu goulûment. Je m’aspergeais également le visage, et sentit sous mes doigts piquer une barbe plus que naissante. Je me souvins que quelque part au fond de mon sac traînait un morceau de savon de Marseille, aussi j’entrepris de me dévêtir afin de faire quelques ablutions. Je mis ma chemise à sécher au soleil, m’étalais sur une épaisse mousse vert-jaune et me laisser aller à contempler les nuages qui voyageaient. Le chuchotis de l’eau aidant, je ne tardais pas à m’assoupir pour une petite heure. A mon réveil, je le vis, là, face à moi…
Comment ne l’avais-je pas vu plus tôt. Solide gaillard bien ancré dans le sol, un port de tête majestueux. Ses feuilles bruissaient au vent d’une musique douce. Je m’approchais pour le saluer, alors je vis sur son tronc, au creux de son écorce scarifiée, mille lèvres tendues, bouches fermées, bouches cousues(?) juste avant de chanter…Mille promesses…
Sur chacune j’y déposais tout d’abord mon oreille, et prenais grand soin d’écouter leurs messages, secrets d’un temps révolus, confidences, preuves de sagesse. Et puis, avant de reprendre la route, sur chacune j’y déposais un baiser, effleurais cette écorce à la fois douce et rugueuse, et repartais le cœur léger, chargé d’un tout nouvel amour.
Bouches en terre, bouche figées, bouches pour des bises gelées, bouches qui attendent d’autres joues, d’autres bouches, bouches pour dire, énoncer, ne pas garder ce qui étouffe…
Je vois des bouches, dans du sable et de Laval terre !
Je note qu’il y en a des grosses, des petites, et que l’image est assez sombre mais avec du blanc quand même !
C’est beau !!!
Un monde d amour et de solidarité.
Pour lutter contre la précarité,
Pour combattre l isolement,
Et pour s en sortir bien portant!
Il me plaît ce paysage
De lèvres charnues de tous les âges
Tournées vers l univers perturbé
Lui envoyant un message plein de baisers.
Bouches de granit
La montagne parle haut
Printemps des murmures
Terre mère, bouche de lait
Tétons de parole
Douce bise savourée.
Notre terre.
Malade. Malade de sa peau- Sa peau qui, petit à petit, se couvre de pustules
Contagieuses?
Ces bouches fermées aux lèvres qui s’entrouvrent.
Pour respirer? Expirer ? Prier?
Faudrait-il s’en éloigner ? S’en approcher? Faut-il en avoir peur?
Faut-il avoir pitié? Faut-il pleurer ? Faut-il écouter ou s’enfuir? Et aller où ?
Prendre le risque de les toucher, de les embrasser une à une, pour qu’ainsi, peut-être, elles deviennent sources, ruisseaux, herbes et prairies. Sait-on jamais ce que pierres immobiles pourraient construire de vie…
Surtout dans ce pays!
NB: Merci! Ça m’a fait un bien fou de pouvoir exprimer ça !
Toutes ces cicatrices …
Elles sont sèches maman ?
Probablement. Ici il ne tombe jamais d’eau.
Dans ce désert scarifié courait, silencieuse, comme une plainte.
Qu’est-ce que c’est demanda-t-il ?
C’est le vent, lui répondit-elle
Elles ont peut-être soif ?
La mère resta silencieuse.
Il lui vint une idée. Il leva les yeux vers le ciel et dit :
Et si on cousait ensemble tous les nuages ? Alors il pleuvra ? hein maman ?
Oui c’est ça. Tu as raison ! Faisons cela.
Et si ça ne marche pas dit-il en soupirant.
Rappelle-toi mon enfant, et ne crains rien.
L’eau aussi soupire en tombant…
Motus et bouche cousue dit l’enfant en posant un doigt sur ses lèvres enfin souriantes
Ce sera notre secret. D’accord ?
Comme une impression de grande solitude
Et de douceur bienveillante
Parlons-en de tout cela
Et aussi du reste
De ce temps qui ralentit
De ce monde qui bascule
De ces bouches lourdes et pulpeuses
Du rouge aux lèvres qui n’est plus
Parlons-en de tout cela
Et aussi du reste
De l’encore fraîcheur de l’air
De ce printemps qui hésite
De ces abeilles dans le cœur des pivoines
De l’herbe sous mes semelles
Phloiós
Gros plan,
La peau du grand peuplier blanc
Écorchée et pourtant absurdement tranquille
Vous ! Croûtes et crevasses
qui traitent nos fièvres et nos douleurs
qui soulagent nos enfermements
On aimerait ici caresser votre rugosité
Arracher vos peaux
Entrer dans votre intimité
On aimerait aussi de la couleur
Un éclat de ciel bleu
Une libellule verte
Peut-on vous échapper ?
On aimerait Passer,
Ne pas peser
Regarder la lumière
Dans les arbres le soir
– La boire –
« Une émotion à fleur de peau »
cedric-pollet.com
A ne pas manquer….:-)
Plisser les paupières jusqu’à presque les fermer
Sur le tronc, les doigts noueux- chercher
Ecouter
Attendre,
Entendre,
D’un silence à l’autre
Je me souviens…
Toutes les semaines j’allais chez la voisine,
Me remplir de cancans et de secrets à tous vents
Aujourd’hui c’est la guerre. et le livre à côté de moi est un ami
Déposer mes rêves au creux de ton oreille
Et sentir le parfum de ta peau le long de ton cou,
Respirer le silence
Par l’échancrure de tes lèvres
J’écoute ton sang monter.
Est-ce le désir d’aimer qui toujours galope en toi
Quand vient la fine bruine de printemps,
Quand tout le vert soupire.
L’étreinte du vent
Emporte mon silence
Echo de mon cri
J’écoute et tu me racontes…
Ce voyage de l’enfant
L’histoire des jeunes amants
Le goût du pain chaque jour pétri
La sagesse des rides
Les corps raidis dans le sommeil
Et Ton ombre qui s’enroule
Dans mes yeux ouverts sur le ciel