Que deviendra l’école du Lot?

.Les maires ruraux, les associations de parents d’élèves et les organisations syndicales qui planchent sur l’avenir des écoles du département ne cachent pas leurs inquiétudes pour la prochaine rentrée où le Lot perdrait près de 330 élèves.

 Une lettre commune doit être adressée à la rectrice de l’académie de Toulouse.

Lettre qui résume en quelques maux les douleurs et les besoins des écoles lotoises juste avant une nouvelle redistribution des cartes. En effet, dans à peine 15 jours, l’académie de Toulouse connaîtra le nombre de postes qui lui sera attribués. À l’aube de la nouvelle année, le maire de Labastide-du- Vert, Philippe Canceil, qui s’exprime au nom du CCSEV (Collectif citoyen pour la sauvegarde des écoles de Village), formule déjà un vœu. «Nous espérons une politique positive, moins conflictuelle dans la mise en œuvre de la carte scolaire». Christine Laverdet, secrétaire départementale de l’Unsa Education est sur la même longueur d’onde. Son constat est validé par les autres signataires de la lettre. «Chaque année, nous nous retrouvons face à une analyse simplement comptable des effectifs, alors que pour nos territoires il est plus logique d’avoir une approche qualitative afin de ne plus ponctionner le département de moyens et de postes. Même si en effet, on nous annonce d’ores et déjà une perte d’effectifs relativement importante. Cela ne signifie pas que la rentrée suivante ressemblera à celle annoncée».

Le problème, à l’évidence, est toujours d’ordre budgétaire. «On ponctionne toujours le Lot dans le but d’abonder Toulouse. Cela ressemble à une goutte dans l’océan par rapport aux besoins réels de Toulouse dont la démographie explose, mais c’est très négatif pour le Lot. Nous sommes les dindons de la farce» insiste à son tour Benoît Debals, co-secrétaire départemental de la FSU. Marie Piqué, vice-présidente de la Région Occitanie, prône quant à elle l’équité. «Nous demandons un équilibre dans la distribution des postes pour accueillir les futurs élèves sur l’ensemble de la région et pas uniquement sur deux pôles (Toulouse et Montpellier)».

«L’école de la confiance»

En résumé, une redistribution équitable des postes permettrait aux territoires lésés, comme le Lot, d’accroître leur attractivité et par conséquent d’attirer des nouvelles familles. Philippe Canceil a foi en la force de cette union sacrée. «Les élus ruraux, les syndicats et les collectifs démontrent ici leur capacité à se retrouver ensemble afin de signer ce document pour l’avenir de nos écoles. Même si quelques différences existent entre nous, nous avons obtenu l’accord de tous les syndicats et de presque tous les élus, parlementaires inclus, sauf la députée du Lot Huguette Tiégna.

On peut considérer que la position du Lot sur ce sujet est assez unique en France» dit-il. Éric Labastie, président de la FCPE du Lot, ironise pour conclure : «Jean Michel Blanquer, le ministre de l’éducation parle de l’école de la confiance. Donc, faisons confiance à la rectrice afin qu’elle engage le dialogue avec nous».


Ils veulent une convention sur quatre ans

Dans la lettre qui vise à faire valider le plan d’une convention quadriennal de l’offre scolaire dans le Lot sur la période 2018 à 2021, les signataires réclament «l’arrêt des suppressions de postes dans le département et l’arrêt des fermetures d’écoles contre la volonté des élus.

La notion de projet de territoire doit laisser le libre choix aux élus d’écrire leur projet soit en se réorganisant, soit en maintenant et consolidant leurs écoles sur plusieurs sites avec, dans les deux cas, le soutien de l’état. Nous contestons l’utilisation du cycle 3 pour forcer un regroupement des écoles avec les collèges. L’accueil des TPS (Toutes petites sections) et donc leur comptabilisation dans les effectifs des écoles sont des nécessités dans nos territoires ruraux compte tenu de la rareté des structures d’accueil petite enfance» écrivent-ils. Enfin, «le renforcement des équipes spécialisées dans la détection et l’accompagnement précoce des élèves en difficulté et le renforcement des moyens de remplacement» parachèvent la liste des souhaits écrits noir sur blanc sur la lettre à la rectrice d’académie.

Jean-Luc Garcia

La Dépêche

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