Qu’est un produit local, de qualité et durable

Tout juste votée par les conseillers départementaux, la Charte du Lot pour les produits locaux et de qualité a été présentée officiellement par le Département du Lot et la chambre d’agriculture chez Serge Bley (photo), éleveur de porc et de bœuf et producteur de lentilles bio, situé entre Pomarède et Goujounac. Cet agriculteur travaille notamment avec la plate-forme Mangez Lotois pour distribuer sa production aux collèges de Puy-L’Evêque et de Prayssac.

Si la loi « Egalim » (loi pour une alimentation saine, durable et accessible à tous) fixe des objectifs en matière de qualité pour la restauration scolaire (dont une exigence de 20 % de bio), le critère d’origine des produits servis aux élèves n’est pas assez précis. L’ambition du Département du Lot est d’aller plus loin que le cadre de cette loi, en développant davantage l’approvisionnement local qui permet de soutenir l’agriculture lotoise et les circuits de proximité.

Aller plus loin que la loi

« Bien manger, qu’est-ce que cela veut dire ?  C’est une question que nous avons voulu nous poser jusqu’au bout, au départ, pour le million de repas produits par an réalisés pour nos collégiens. Or, en l’absence de réglementation adaptée et pour mettre en valeur notre terroir, il est apparu nécessaire de rédiger une charte de qualité. Elle a pour vocation de définir ce qu’est un produit local, de qualité et durable afin d’apporter un éclairage aux acteurs locaux et les aider dans la sélection de leurs fournisseurs. L’objectif est simple : simplifier et uniformiser les politiques d’achats dans les collèges dans un premier temps, et ailleurs ensuite, grâce à des critères communs d’appréciation de la nature qualitative des denrées, et la connaissance des producteurs lotois disposant des labels », a indiqué Serge Rigal, président du Département, en présence de Christophe Canal, président de la Chambre d’agriculture du Lot, Maryse Maury, vice-présidente du Département en charge des Personnes âgées et des Personnes handicapées, Rémi Branco, vice-président du Département en charge de l’Agriculture et de l’Aménagement solidaire des territoires, et de Véronique Chassain, conseillère départementale du canton de Puy-L’Evêque.

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Le Département du Lot et la Chambre d’agriculture ont travaillé conjointement pour élaborer cette charte de qualité. Cet outil est un guide pratique qui identifie les productions lotoises de qualité et les critères permettant de la garantir. Elle se compose de deux parties. Dans une première partie, les critères fondamentaux définissant la qualité d’un produit local ont été identifiés. Puis, afin de tenir compte des contraintes de production liées au terroir et aux produits, un travail de sélection des critères a été réalisé pour chacune des familles suivantes : fruits et légumes, céréales, légumineuses, viandes, produits laitiers.

Par ailleurs, un répertoire de fournisseurs est en cours de constitution.

Un modèle applicable de la crèche à la maison de retraite

Cette charte de qualité des produits lotois a vocation à s’appliquer à terme à l’approvisionnement de l’ensemble des secteurs de la restauration collective. « Cette charte obéit à une ambition très claire de la part du Département: nous voulons que les Lotois aient accès à une alimentation de qualité, durable et Lotoise. C’est bon pour nos agriculteurs, c’est mieux pour la planète…et c’est délicieux pour les Lotois! Elle est également le fruit d’une vraie volonté politique. La règle fixée par loi EGALIM est pour nous insuffisante car elle ne fixe aucune indication de provenance géographique. Comment expliquer qu’on puisse servir dans une cantine d’Occitanie un agneau bio Britannique quand on en produit un remarquable sur les causses du Lot? Pourquoi aller chercher des lentilles bio d’Espagne quand on en produit ici à Goujounac? Grâce à cette charte et à la cartographie des agriculteurs qui en remplissent les critères, nous allons pouvoir augmenter nettement l’approvisionnement de nos collèges en produits lotois et demain celui de la restauration de nos aînés.  Au total, ce sont 3,5M de repas par an qui en bénéficieront. Tel est le socle à partir duquel nous pourrons construire un projet alimentaire territorial à l’échelle du département qui bénéficiera à tous les Lotois », explique Rémi Branco.

« La Chambre d’agriculture travaille activement depuis plusieurs années à regrouper les producteurs lotois intéressés par la vente directe à la restauration collective. Nous avons initié la création de l’association Mangez Lotois qui fédère aujourd’hui plus de quarante producteurs, toutes spécialités confondues, et livre les collèges et autres restaurants collectifs », indique Christophe Canal. « Sur notre département peu peuplé, les agriculteurs sont dispersés et il est primordial de structurer cette offre pour diminuer les coûts de livraison et faciliter les commandes des cantines. Nous y travaillons fortement avec l’appui du Département que je remercie pour la confiance qu’il nous témoigne. De plus en plus d’agriculteurs nous rejoignent et je me félicite de cette dynamique qui prend de l’ampleur. ».

Aujourd’hui, sous l’impulsion du Département, tous les collèges publics du Lot ont déjà passé des contrats avec des producteurs locaux pour l’approvisionnement des restaurants scolaires : 28 % des achats de denrées alimentaires effectués par les collèges sont issus de circuits de proximité.

Pour cela, les moyens financiers alloués aux collèges pour les achats de proximité sont renforcés : un fonds de 100 000 euros vient d’être créé par le Département. Il s’ajoute aux quelque 2,5 millions d’euros consacrés chaque année au financement de la restauration scolaire. C’est un engagement important, au bénéfice des collégiens, mais aussi pour  des élèves de maternelle et de primaireEn effet, dans 13 collèges sont cuisinés des repas (plus de 270 000 par an) pour les écoles des alentours.

Une charte pour développer l’alimentation locale | Département du Lot