Radicalisation : 21 Lotois en Syrie
Un jeune interpellé dans un collège du Lot pour des propos approuvant les attentats sur le sol français, un second adolescent lotois paradant en photo avec une Kalachnikov et d’autres encore carrément partis en Syrie pour intégrer les troupes de Daesh… Bref, la radicalisation touche le Lot. La préfète le dit et agit.
Le Lot ne fait pas exception au phénomène ravageur de la radicalisation des jeunes. Phénomène souvent suivi par le départ de ceux-ci vers la Syrie.
Le département n’affole pas les compteurs et reste «dans la moyenne nationale», concernant le taux de signalement seulement, selon la préfète Catherine Ferrier.
En revanche, les départs dans les rangs de Daesh se situent au-dessus de la moyenne française. Les chiffres commentés hier par la représentante de l’état dans le Lot font froid dans le dos : «21 départs de Lotois vers la Syrie ont été constatés depuis 2014. Soit neuf adultes et douze adolescents. Le premier en 2014. Le reste de la troupe a suivi en 2015. On imagine ce qu’ils peuvent être en train de faire en Syrie», s’alarme-t-elle.
Vigilance et actions dans les collèges
2015 a été une année charnière. Les actions des services de renseignement et des forces de l’ordre ont permis, dans le Lot, d’identifier quatre jeunes (collégiens et lycéens) faisant l’apologie du terrorisme.
«L’un d’eux s’est même fait cueillir par les gendarmes dans son collège. Nous avons voulu marquer les esprits de cette manière symbolique. Nous souhaitions, en effet, que ses camarades de classe prennent conscience que ce qu’il disait était très grave. Nous ne pouvons pas gérer ce genre d’attitude à la légère. Cet adolescent a fait l’objet d’un rappel à la loi devant le procureur de la République», détaille Catherine Ferrier. L’identification de ces cas particuliers n’est guère aisée. «Ce jeune se livrait à ce type d’apologie en cours, devant ses camarades. C’est comme cela que nous avons été alertés et pas autrement. Nous sommes très loin de pouvoir espionner les réseaux sociaux», explique la préfète.
«Nous poursuivons notre mission sécuritaire consistant à identifier les ados à la dérive. Je compte sur l’ensemble de la communauté éducative pour nous communiquer les signalements à risques», insiste Catherine Ferrier. Les comportements qu’elle dénonce ont commencé après l’attentat qui a frappé Charlie Hebdo, puis cela s’est multiplié. Un jeune lotois a été identifié sur une photo de vacances avec une Kalachnikov à la main. Cliché choc ou acte de «provoc’» ? Les deux peut-être…
Le danger des attroupements
Dans une volonté de prévenir toute dérive et apologie du terrorisme, la préfète du Lot n’occulte pas d’autres priorités dans ce domaine, comme «la prévention du racisme et le rejet des amalgames qui mettent à l’écart certaines communautés. Les équipes éducatives doivent veiller à l’intégration de tout le monde», rappelle Catherine Ferrier. Enfin, toujours sur le thème de la sécurité, elle est revenue sur l’un des soucis majeurs de cette rentrée scolaire : les attroupements. «C’est dangereux de se retrouver devant l’établissement et d’attendre la sonnerie pour rentrer. Des groupes importants d’élèves se forment», observe-t-elle. Résultat : les contrôles et les interventions sont difficiles à réaliser en pareil cas. Situation très compliquée.
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