Records de chaleur et nouveau climat.

Cet épisode caniculaire tardif qui a touché le sud de la France est « inédit par sa durée et son intensité à cette période de l’année », selon Météo France.

« Il est incontestable que ce qu’on est en train de vivre actuellement est un phénomène qui est déjà un marqueur du changement climatique »,

Lauriane Batté, climatologue de Météo-France.

Il est déjà certain que cet épisode de huit jours environ n’égalera pas les trois semaines de 2006, ni les deux semaines de la canicule de 2003, la plus intense à ce jour, ni même les records de celle de 2019 (journée la plus chaude nationale à 29,4°C de moyenne et record national avec 46°C à Vérargues, dans l’Hérault).

Mais 2023 s’inscrira bien dans les sommets des annales. D’abord pour son caractère tardif: depuis 1947, seulement sept vagues de chaleur ont été mesurées en France après un 15 août, toutes au XXIe siècle. Et celle de2023 est nettement la plus sévère de ces dernières.

Les simulations » du climat futur, compte tenu de la poursuite des émissions de gaz à effet de serre par l’humanité, « montrent une probabilité accrue d’avoir des vagues de chaleur en début et en fin d’été », souligne Mme Batté. De fait, la plus précoce des vagues de chaleurs a été observée récemment, du 15 au 19 juin 2022. Or avant 1989, les vagues de chaleur se produisaient une fois tous les cinq ans en moyenne. Depuis 2000, elles reviennent chaque année.

Nouveau climat

 Une « étude d’attribution » devra encore mesurer l’influence exacte du réchauffement climatique d’origine humaine sur cet épisode caniculaire, dont les caractéristiques correspondent aux modèles climatiques. Ceux-ci prévoient notamment que le réchauffement s’intensifie plus encore dans les régions déjà chaudes de France, à commencer par le pourtour méditerranéen et la vallée du Rhône ainsi que celle de la Garonne.

Quelle que soit l’évolution des émissions de gaz à effet de serre, le nombre de jours de vagues de chaleur ou de canicules devrait doubler en France d’ici la fin du siècle dans un scénario optimiste, et même être multipliés par 3 ou 4 si le rythme actuel des émissions se poursuit.

Record de températures dans tous les départements

En Occitanie, des records de température ont été battus dans tous les départements mercredi 23 août 2023. Le record national du mois d’août aurait même été décroché par Salindres (Gard), avec 44,4° relevés (encore en cours de confirmation par Météo France).

  • Ariège : 39,1° à Saint-Girons (ancien record de 38,9° en 1950)
  • Aude : 43,2° à Carcassonne (ancien record de 41,9° en 2003) et 42,1° à Narbonne (ancien record de 39,8° en 2022)
  • Aveyron : 40,3° à Millau (ancien record de 38,1° en août 2020)
  • Gard 44,4° à Salindres (ancien record de 44° en 1947) et 42,3° à Nîmes (ancien record de 41,6° en août 2017)
  • Gers : 42,3° à Auch (ancien record de 40,9° en 2003)
  • Haute-Garonne : 42,4° à Toulouse (ancien record de 40,7° en 2003 )
  • Hautes-Pyrénées : 35,8 ° à Lannemezan (ancien record de 35,6° en 2020) et 40,1° à Tournay (ancien record de 38,9° en 2020)
  • Hérault : 44,2° à Siran (ancien record de 42,5° en 2022)
  • Lot : 43,3° à Le Montat (ancien record de 42,1° en 2003) et 37,8° à Alvignac (ancien record de 37,7° en 2022)
  • Lozère : 38,2° à Mende (ancien record de 37,7 en 2023)
  • Pyrénées-Orientales : 41,1° à Céret (ancien record de 40,3° en 2022) et 39,9° à Perpignan (ancien record de 38,7° en 1933)
  • Tarn : 42,3° à Albi (ancien record de 41,4° en 2003)
  • Tarn-et-Garonne : 42,1° à Montauban (ancien record de 41,7° en 2003)

Source : france 3 régions

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