« Renaturation » de Cahors?
Route de Toulouse, à l’entrée sud de la ville, le Grand Cahors va devenir propriétaire d’une parcelle de près de 2000m² sur laquelle est actuellement implanté le bâtiment d’un centre technique automobile. Pour la ville de Cahors, ce site est stratégique et s’inscrit dans la démarche de prévention des risques inondations et de mise en sécurité de la zone d’activité économique.
Cette acquisition à laquelle va procéder le Grand Cahors Route de Toulouse est peu banale. Le site du contrôle technique automobile va tomber dans l’escarcelle publique à des fins de destruction de la construction et de renaturation de cet espace. L’objectif visé est de recréer le chenal des ruisseaux du Lacoste et du Bartassec, aujourd’hui busés en sous-sol de ce secteur urbain. Tout en envisageant une recomposition et un redéploiement différent des activités économiques.
Jean-Luc Marx, vice-président du Grand Cahors, détaille ce projet et revient sur la volonté des élus de reconstruire la ville sur la ville, tout en lui redonnant de l’espace et de l’oxygène.
Dans quel contexte s’établit cette opération portée par le Grand Cahors ?
En 2010, des inondations ont occasionné des dégâts matériels significatifs, heureusement sans faire de victimes. Suite à cet épisode, une réflexion et des ateliers ont vu le jour pour étudier le secteur en lien avec le ministère de l’Ecologie et les services de l’Etat. Suite au rapport rendu en 2013, une planification des démarches a été élaborée à travers un PAPI : un programme d’actions de prévention des inondations, signé en 2019.
Que prévoit ce programme en termes d’actions et de réalisations ?
Pour ce qui est de la route de Toulouse, il définit les actions nécessaires pour restituer au cours d’eau un régime moins torrentiel, moins dangereux, en diminuant la décharge d’eau et les embâcles qui empêchent le libre écoulement. C’est un véritable projet d’aménagement hydraulique. Ainsi, sur cette parcelle que nous venons d’acquérir, le ruisseau va retrouver un lit normal. Il ne sera plus canalisé. Dans le même temps, de la terre végétale sera apportée pour permettre une renaturation. Des travaux que l’on envisage pour 2022.
Combien cette opération va-t-elle coûter au Grand Cahors ?
C’est un engagement de 300 000€ sur ce foncier d’environ 20 ares, ainsi que l’acquisition du fonds de commerce pour 180 000€. Se rajouteront la démolition et quelques aménagements pour rendre cet espace à la nature. Nous solliciterons des aides de l’Etat, pour nous accompagner dans ce projet ; et plus globalement dans la mutation de cette zone économique pour accompagner l’amélioration du cadre de vie et la mise en protection des biens et des personnes.
Donc, oui, cette démarche représente un engagement financier lourd, mais ce site comme d’autres Route de Toulouse n’auraient jamais dû être construits. À l’époque, l’urbanisation ne s’appréhendait pas de la même manière, pas avec la notion des risques et des contraintes que l’on connaît aujourd’hui ; et bien évidemment il n’y avait pas cet aspect changement climatique.
Cette première opération Route de Toulouse c’est aussi un signal fort que la collectivité veut envoyer à l’adresse des entreprises du secteur, et de l’Etat. Il faut travailler ensemble pour mettre chacun à l’abri de risques potentiels connus, en envisageant un redéploiement des activités économiques, en concertation avec les commerçants et les propriétaires au profit d’une restructuration urbaine en profondeur de la zone.
D’autres lieux concernés
Il y a la friche de l’ancienne laiterie, plaine du Pal, propriété de la ville, dont les travaux sont envisagés pour fin 2021, début 2022. Ce site va être démoli et ne sera pas reconstruit. Là aussi, un espace vert va s’envisager à vocation d’espace naturel ou de promenade pour les Cadurciens, on parle aussi d’une forêt urbaine, c’est à voir… Engagé, Jean-Marc Vayssouze, la maire, est cependant lucide. « On ne met pas Cahors sous cloche, bien sûr qu’avec l’évolution de la société, on continuera de construire. Mais l’idée est de compenser à chaque espace artificialisé. Et bien évidemment, de s’intéresser au renouvellement urbain, par la réhabilitation, plutôt que de construire du neuf systématiquement ».
Laetitia Bertoni ladepeche.fr
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