Renforcement des restrictions d’eau
Dans un communiqué daté du 2 septembre, la préfète du Lot annonce de nouvelles mesures pour face au manque d’eau. Elle évoque «les fortes diminutions des débits des cours d’eau dans le département et la multiplication des situations critiques qui touchent l’ensemble des cours d’eau du Quercy Blanc, les petits affluents du Lot, le Vert amont, la Sagne, le Céou, le Tournefeuille, la Marcillande, l’Alzou et la Sourdoire». La préfète explique que «cette situation me conduit à renforcer les mesures de limitation des usages de l’eau pour éviter d’aggraver les effets de l’étiage. Ces mesures sont graduées et adaptées aux situations observées. Elles concernent les prélèvements domestiques pour les usages non prioritaires ainsi que les prélèvements pour l’irrigation agricole (hors lacs de retenue) qui doivent respecter les règles suivantes : niveau 3, interdiction totale des prélèvements (sauf dérogations pour certaines cultures spéciales) dans les bassins suivants, Séoune, Lendou, Grande et Petite Barguelonne, Lupte, Lemboulas, Lère, affluents du Lot (tous sauf Théze, Vert aval, Vers et Célé), Vert amont, Sagne, Céou, Bléou, Ourajoux, Tournefeuille, Marcillande, Sourdoire, Ouysse et Alzou ; niveau 2, interdiction de prélèvement de 8 heures à 20 heures pour Bervezou, Saint Perdoux, Veyre, Mamoul, Tourmente ; niveau 1, interdiction de prélèvement de 13 heures à 20 heures, Vers, Rauze, Bave ; Tours d’eau de niveau 1 : Thèze».
Elles concernent également l’interdiction de remplissage des plans d’eau et des manœuvres des vannes sur l’ensemble des cours d’eau à l’exception des rivières Lot, Dordogne, Célé, Cére. En matière d’irrigation agricole, les mesures s’appliquent aux prélèvements dans les cours d’eau et leurs nappes d’accompagnement. En revanche, elles ne s’appliquent pas aux prélèvements opérés en nappe profonde ou en plan d’eau déconnecté du milieu.
En ce début septembre, beaucoup disent que même s’il pleuvait à seaux, cela ne changerait rien à l’affaire, les cultures sont en souffrance. Cela veut dire des rendements divisés par deux ou trois et une perte financière sèche à l’arrivée qui se rajoute à un contexte baissier difficile comme l’illustre la crise du lait. L’élevage, les grandes cultures ou la vigne, assoiffée comme les autres productions : la sécheresse frappe partout et tous les secteurs de l’agriculture. Un épisode météorologique qui surprend d’autant plus que la pluviométrie avait battu des records à la fin de l’hiver. Trop d’eau, trop tôt. Les agriculteurs qui ne bénéficient que de l’irrigation naturelle, celle du ciel, ne peuvent s’en remettre qu’à leur bon sens paysan et à leur faculté d’adaptation en expérimentant d’autres modes de culture, plus résistant aux fortes températures. Les éleveurs ont été contraints de puiser dans les réserves d’hiver pour nourrir leurs animaux.
Un fait inquiétant, car cette fois, à l’inverse des épisodes précédents, la solidarité entre régions, ne pourra pas jouer, la France entière subissant le régime sec.
La Dépêche