Rentrée scolaire : la pédagogie à l’heure des neurosciences
En ce jour de rentrée des classes, nous recevons le neuropsychiatre Boris Cyrulnik et l’ancien ingénieur et éditeur scolaire Philippe Champy pour interroger la place des neurosciences dans l’élaboration des politiques éducatives.
Alors que plus de 12 millions d’élèves s’apprêtent à faire leur rentrée ce lundi, nous recevons le neuropsychiatre Boris Cyrulnik. Il a dirigé l’ouvrage Préparer les petits à l’école maternelle, qui paraît le 11 septembre prochain aux éditions Odile Jacob. Ce travail est issu des « Assises de la maternelle » et insiste sur l’importance de l’école maternelle dans la trajectoire scolaire des élèves. Il propose de mobiliser les résultats des sciences cognitives pour faire de l’école un lieu d’épanouissement propice à l’apprentissage.
Quelles contributions les neurosciences peuvent-elles apporter aux politiques éducatives ? Comment donner aux enfants l’envie et les moyens d’apprendre ? Assiste-t-on à un accroissement de la place donnée aux sciences cognitives dans l’éducation nationale ?
Il n’y a pas d’intelligence froide. Il n’y a d’intelligence qui si elle est éveillée. Pour cela, il faut qu’il y ait des émotions et une relation. Si le fait de parler avec vous m’amuse, je vais faire un effort et éprouver du plaisir. Si, au contraire, votre présence m’inhibe, je vais me contraindre et mes performances intellectuelles vont être diminuées. Boris Cyrulnik
On sait maintenant que l’intelligence démarre dans l’affectivité. Ce n’est pas une qualité cérébrale mais une qualité relationnelle. (…) C’est tout à fait intéressant de voir que l’affectivité est un tranquillisant naturel. Quand un enfant est sécurisé par l’affection qui l’entoure, il va éprouver le premier jour d’école comme un stress, mais un stress amusant. Boris Cyrulnik
Boris Cyrulnik sera rejoint en seconde partie par Philippe Champy, auteur de Vers une nouvelle guerre scolaire : Quand les technocrates et les neurosciences mettent la main sur l’Éducation Nationale, publié aux éditions La Découverte. Dans cet ouvrage, l’ancien ingénieur à l’institut national de recherche pédagogique et ancien directeur des éditions Retz, dénonce la remise en question de la liberté pédagogique à l’école et critique la montée en puissance des neurosciences au sein du ministère de l’Éducation Nationale.
A propos de la modification des programmes scolaires :
Depuis une vingtaine d’années, on assiste à un effet de balancier qui suit les alternances gouvernementales. (…) Les professeurs, dans tous les niveaux d’enseignements, et les parents, sont un peu perdus car ce qui était valable un jour ne l’est plus le lendemain. Les expérimentations souvent tournent court et il n’y a pas de bilan. Cela crée un climat anxiogène. Philippe Champy
Il y a des débats entre spécialistes, que ce soit au niveau des sciences cognitives où les neurosciences ont leur rôle, ou au niveau des didactiques, des chercheurs qui s’intéressent à la manière d’enseigner à partir de plusieurs points de sciences humaines. (…) Ces débats ont plus ou moins d’impact en termes d’expertise sur les politiques. Je remarque surtout un poids très fort des technocrates, c’est-à-dire des décideurs de très haut niveau, liés au milieu dirigeant mais qui n’ont pas une approche pédagogique des choses et qui ont une faible connaissance des réalités. Philippe Cham
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