Représentation théâtrale au Palais de justice de Cahors
Vendredi 21 décembre. Entrée gratuite sur réservation.
« Témoignage » tel est le titre de cette proposition théâtrale et citoyenne créée par la Cie des Limbes, basée à Bordeaux. La mise en scène repose sur une lecture de poèmes de Charles Reznikoff, auteur américain décédé en 1976. Figure majeure de l’Objectivisme poétique, son écriture en prise directe avec le réel porte notamment sur des comptes rendus de procès ayant eu lieu aux États-Unis entre 1885 et 1915. L’auteur emploie l’impersonnel, condense les faits et de chaque histoire tirée d’un contexte historique et géographique particuliers résonne l’universalité d’une banalité du mal, le tragi-comique des destinées humaines.
C’est précisément portée par la lecture des écrits de Charles Reznikoff que va évoluer l’équipe d’artistes – composée de deux metteurs en scène d’une chorégraphe et de 3 comédiennes professionnelles – avec la participation bénévole de douze habitants de Cahors et de la région, en tant que lecteurs/acteurs de ces poèmes-témoignages. Ces participants de tous âges constituent une représentation de la société civile, ayant le souci éthique de prendre la parole et de témoigner pour ces anonymes. Mise en scène : Romain Jarry et Loïc Varanguien de Villepin avec la participation de Charlotte Cattiaux, Solene Arbel, Anne Charneau et Florence Poveda.
Les spectateurs à la place des juges
Les représentations se dérouleront en salle de la cour d’assises « Simone Vieil ». Les spectateurs seront assis à la place des magistrats. Quant aux acteurs/lecteurs, en attente sur les bancs habituellement réservés au public, ils se lèveront tour à tour pour prendre la parole à la barre, sur laquelle repose le livre « Témoignage » de Charles Reznikoff. Le juge, joué par un comédien, donnera un numéro, une page à lire… telle une injonction, renforçant ainsi le caractère anonyme et potentiellement infini de ces histoires.
La jauge des spectateurs étant limitée, 6 épisodes sont proposés d’une durée de 30 minutes. Un chant a cappella, fredonné par une comédienne viendra clore chaque épisode, comme un baume après la charge accumulée par l’audition de faits divers, d’injustices multiples, d’accidents absurdes. Ces poèmes se font l’écho de violences de tous ordres (économiques, raciales, politiques, domestiques etc.) et provoquent une empathie d’autant plus grande en raison de la puissance que dégage ce style d’écriture, marqué par la sobriété. Le texte revêt une portée hors du temps et des frontières, confère à notre présent une résonance qu’exacerbe l’enceinte d’un tribunal.
Les injustices dont les poèmes se font l’écho, que ce soit les accidents répertoriés d’enfants au travail ou encore des faits de racisme, appellent à la responsabilité, traduisent une éthique de l’humain ; le travail de la mémoire face à l’Histoire.
Les représentations
Rendez-vous au palais de justice de Cahors, vendredi 21 décembre. Les représentations auront lieu à 9 h 30 – 10 h 30 – 11 h 30 – 14 h – 14 h 45 – 15 h 30. Entrée Gratuite / Durée 30 minutes. Réservations auprès du Conseil départemental de l’accès au droit du Lot : 07 87 06 35 01 – cdad-lot@orange.fr
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