Restauration d’un pont à trois tours unique !
Une convention de partenariat entre Cahors et la fondation du patrimoine a été récemment signée pour restaurer le pont Valentré . Le coût du chantier est estimé à 6 860 000 €
Jean-Luc Marxs (maire de Cahors) s’engage ainsi dans une démarche de longue haleine avec à ses côtés l’État et le département
La fondation du patrimoine de son côté lance une collecte dont le but est d’atteindre 500 000 € sur période de 3 ans.
C’est suite à de nombreuses faiblesses constatées sur les couvertures, des décollements d’enduits avec pertes de matière, des désordres sur les piles qu’une étude sanitaire en 2019 a permis de faire un bilan et de proposer un programme pluriannuel de travaux.
Même si les investigations par géoradar et analyse visuelle subaquatique des piles, ont permis d’établir l’absence de faiblesses structurelles majeures, il n’en demeure pas moins qu’une restauration totale s’impose. Elle va nécessiter la mise en place d’échafaudages complexes, devant permettre la continuité des usages, la mise en place de barges fluviales, tout comme la mobilisation de crédits exceptionnels de par l’ampleur du chantier à venir.
Le programme général de travaux va consister en la restauration des parties très dégradées ou lacunaires permettant de garantir un bon état de conservation de l’ensemble monumental dans le temps long, tout en préservant l’authenticité de cet ouvrage.
Les nouveaux travaux sont prévus pour débuter en 2025. Quant à la fin, on ne sait pas …
Le lieu et son histoire : un monument incontournable de Cahors et de la région
(source la fondation du patrimoine)
Située à la croisée de grandes voies de communication reliant l’océan Atlantique à la Méditerranée, mais également le Massif central au Languedoc, en passant par Toulouse, la cité cadurcienne dispose d’une situation géographique favorable. Ce positionnement stratégique en fait, au cours du Moyen-Age, une cité marchande de tout premier plan.
Au cours de cette période, une véritable oligarchie marchande concurrence le pouvoir de l’évêque-comte allant jusqu’à édifier ce troisième pont aux abords du port de Valendrès, préfigurant ainsi l’extension de la cité sur son flanc occidental. Le chantier débutera en 1308 pour un achèvement supposé vers 1385. Ce nouvel ouvrage d’art a une largeur de 6m et une longueur de 172m, dont 125m environ au-dessus de la rivière. Sa forme en dos d’âne, peu prononcé en rive gauche et marquant un profond dénivelé en rive droite, atteste de l’adaptation de la construction à la nature même du terrain. Cette appropriation de l’espace le sauve ainsi de nombreuses crues, fatales au pont Vieux et au pont Neuf. Construit en calcaire local, il se compose de 6 arches, dont deux ne sont immergées qu’en cas de crues. Le contrôle et la défense sont assurés par les châtelés d’entrée et les trois tours.
Avec l’accession au siège pontifical en 1316 du Cadurcien Jacques Duèze, sous le nom de pape Jean XXII, nombre de membres de l’élite urbaine le rejoignent en Avignon, amorçant le déclin de la ville. La guerre de Cent Ans et la grande peste de 1348 vont ravager la ville, mettant un terme à la nécessaire expansion urbaine. Ce contexte historique explique en grande partie les difficultés rencontrées pour l’achèvement du Pont Valentré. Au cours des siècles suivants, servant de desserte locale, le pont va souffrir d’une absence d’entretien.
Son classement, sur la première liste des Monuments Historiques dressée en 1840, va permettre de lancer le premier grand chantier de restauration de l’édifice, intervenu à l’occasion de la mise en place du système d’adduction et de distribution d’eau potable, et l’utilisation du pont comme aqueduc. Ce chantier qui se déroule de 1879 à 1882, est confié à Paul Gout, architecte en chef des MH, ancien élève de Viollet-le-Duc. Le pont devient un emblème de la cité.
En l’absence de certitude, quant à la fin du chantier, au fil des siècles, une légende fondée sur l’intervention du diable venu au secours de l’architecte, se fait jour. En ce XIXe siècle où la passion pour l’histoire s’exprime, où les contes et légendes fascinent, l’architecte en chef va immortaliser cette légende en faisant sculpter un petit diable au sommet de la tour centrale.
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