Résultats des diagnostics archéologiques opérés à Cahors en 2014
Conférence : Bilan des découvertes archéologiques opérées à Cahors en 2014 par la Cellule départementale d’archéologie, par Laurent Guyard, directeur de la Cellule Archéologique du Conseil général du Lot.
Mardi 24 février 18h 30 à l’Hôtel de Ville, salle Henri-Martin
Gratuit
Renseignements
Maison du Patrimoine
8, rue de la Halle
46 000 CAHORS
05 65 20 88 91
À l’initiative du service patrimoine de la ville, la cellule départementale d’archéologie a livré le bilan des découvertes archéologiques opérées l’an dernier. L’époque romaine et le Moyen-Âge ont refait surface.
Laurent Guyard, le directeur de la cellule archéologique du département du Lot l’affirme : «Le centre ancien de Cahors recèle encore un volume de vestiges à découvrir». Sous les pavés, des siècles d’occupation humaine depuis les Romains dorment en secret, et il faut les sondages des archéologues pour faire ressurgir une infime parcelle de ce passé. La conférence organisée mardi soir par le service du patrimoine de la ville a donné l’occasion à Laurent Guyard, de donner la lecture des campagnes de fouilles réalisées en 2014. Ces opérations, études ou diagnostics, ont précédé des chantiers de construction ou de rénovation.
Face à la médiathèque, la tranchée creusée sur plusieurs dizaines de mètres de longueur dans ce qui était l’ancienne plaine alluviale de Cahors, a fourni une indication précieuse aux archéologues : «À partir des poteries trouvées, on peut vieillir l’occupation de la ville jusqu’au Bronze final à — 850 avant notre ère» précise Laurent Guyard. Dans le même secteur, la découverte du mur de l’aire de chauffe de l’ancien four de tuilier a confirmé l’implantation d’un atelier du temps des Romains. Plus émouvant, ces restes de tuiles estampillées du nom du fabricant local, le citoyen Titus Liberius, qui diversifiait ses activités en produisant des colonnes en pièces détachées. Sur les vestiges mis au jour, les archéologues forgent leurs convictions comme celle de la présence d’entrepôts près du port de Divona au bord du Lot ou celle d’un hypothétique sanctuaire sous la médiathèque.
Place de la Citadelle au nord des fortifications, à l’emplacement de la «Porte del Duc», une coupe de près de 2 m de profondeur a fait émerger la rue du Moyen-Âge. Le bitume de l’époque se composait d’un agrégat de déchets, débris de murs et morceaux de poteries.
Place François-Mitterrand, avant que les ouvriers entament le montage de la pergola, les archéologues sont allés scruter le sous-sol. Le passé affleure, à 1,20 m de profondeur, des murs médiévaux sont apparus. Le Moyen-Âge a fait de nouveau son apparition place Champollion où avant d’attaquer le réaménagement du site, l’État avait prescrit un diagnostic préventif confié à la cellule départementale d’archéologie. Les trois seuls sondages opérés sur les lieux ont fini de convaincre les scientifiques qu’il y avait là, sous leurs pieds, peut-être tout un quartier du XIIIe siècle qu’on avait oublié. Les signes et les restes repérés dans le sous-sol avec notamment une terre étonnamment fine et meuble, prouveraient, selon Laurent Guyard, que le jardin de l’Évêque s’étendait depuis la place Champollion actuelle jusqu’à la Daurade. «Ce jardin, note le chercheur, a fossilisé tout un quartier». Pas de statue romaine ou de mosaïque dévoilées, le Cahors antique percé par les archéologues est celui d’une cité qui travaillait et prospérait. Un passé retrouvé finalement proche de nous.
Jean-Michel Fabre
CAHORS VILLES ET VILLAGES
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