Retrouver les yeux de nos Grands -parents avec Nespoulous

Derrière ses petites lunettes rondes, le regard bleu acier de Jean-Louis Nespoulous est toujours aussi aiguisé. À près de 70 ans, le photographe incontournable de Cahors s’est laissé convaincre d’exposer, en ce mois de septembre marqué par les Journées du patrimoine, une infime partie de son travail à la médiathèque de Mercuès. «Je suis arrivé dans le Lot le 15 septembre 1972 et je pense que ce doit seulement être la 4e ou 5e exposition que je fais, confie-t-il. J’ai accepté parce qu’elle sert mes idées, c’est-à-dire le mariage de la photographie et du patrimoine.»

Portraits d’anonymes, paysages quercynois et vues inédites de Cahors, Jean-Louis Nespoulous dévoile et sublime dans cette exposition le Lot dans toutes ses facettes. Des photographies, exclusivement en noir et blanc, extraites de ses archives. «J’ai plus d’un million de photographies dans mes archives, dont 5 ou 600 000 qui sont les miennes. Les autres, je les ai sauvées de la décharge. Je n’agis que par conviction», indique celui qui se revendique avant tout comme un «artisan photographe». Après une rencontre ou un minutieux repérage, il ne lui a suffi que d’une seule prise, sans oublier d’y ajouter un grain d’humour, pour parfaire sa photo, pardon sa photographie. «J’entends trop souvent ce mot ‘’photo » auquel je suis allergique. La photographie est pensée, avec la tête et le cœur. C’est ce que j’appelle le CAP : connaître, aimer, photographier.»

Intarissable, le passionné Jean-Louis Nespoulous n’a qu’une idée en tête aujourd’hui : transmettre son savoir. Car comme viennent encore de le montrer l’actualité et le choc suscité par le cliché d’un enfant syrien mort sur une plage de Turquie, la force de la photographie est immense. «Ça peut être une arme, un vecteur pour ses idées», confirme Jean-Louis Nespoulous.

Exposition gratuite jusqu’au 27 septembre, mercredi 14 h à 18 h et samedi-dimanche de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h

Audrey Lecomte La Dépêche.

 

Bibliographie Le lot Broché – 28 décembre 2001
de Christian Cazard et Jean-Louis Nespoulous