Salon de l’agriculture oblige – les syndicats agricoles

Si le duo FNSEA-JA reste largement majoritaire à la tête des chambres d’agriculture, comme c’est la cas dans le Lot., on observe que son score national est passé en dessous des 50 % et que la coordination rurale a fait une percée.

En France, plusieurs syndicats agricoles représentent les intérêts des agriculteurs et des exploitants agricoles.

  1. FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) :
    • La FNSEA : c’est le principal syndicat Elle représente une large majorité des agriculteurs et défend leurs intérêts auprès des pouvoirs publics, des institutions européennes et des autres acteurs de la filière agricole. La FNSEA est également membre de la COPA-COGECA, l’organisation qui représente les agriculteurs et les coopératives agricoles au niveau européen.
  2. Jeunes Agriculteurs (JA) :
    • Jeunes Agriculteurs est un syndicat qui représente les jeunes exploitants agricoles, généralement âgés de moins de 35 ans. Il se concentre sur les défis spécifiques auxquels ils sont confrontés, tels que l’installation, l’accès au foncier et la modernisation des exploitations.
  3. Confédération Paysanne :
    • Deuxième syndicat agricole français, elle est née dans les années 1990. Elle prône une agriculture paysanne, durable et respectueuse de l’environnement. Elle milite pour une agriculture à taille humaine, diversifiée et ancrée dans les territoires. La Confédération Paysanne est également connue pour ses actions militantes et son engagement en faveur de la souveraineté alimentaire. C’est le pôle gauche qui , qui regroupe des agriculteurs écologistes et altermondialistes
  4. Coordination Rurale :
    • La Coordination Rurale se positionne comme une alternative aux syndicats traditionnels. Elle défend une agriculture libérale et indépendante, et milite pour la simplification des réglementations et la réduction des charges administratives pesant sur les agriculteurs.
  5. MODEF (Mouvement de Défense des Exploitants Familiaux) :
    • Le MODEF est un syndicat agricole qui défend les intérêts des petits et moyens exploitants agricoles. Il milite pour une agriculture familiale et durable, et s’oppose à l’agriculture industrielle et aux grandes exploitations.

Aujourd’hui le paysage français peut se dessiner en 3 pôles:

  • libéral et pro-européen : FNSEA-JA
  • A gauche: la Confédération paysanne
  • A droite : la coordination rurale

A l’occasion d’un entretien de François Purseigle (responsable du département de Sciences économiques, sociales et de gestion de l’École Nationale Supérieure Agronomique de Toulouse (INP-ENSAT) avec la dépêche, nous vous proposons d’en savoir un peu plus sur 2 de ces syndicats.

Si la FNSEA domine tant le paysage syndical agricole français, c’est selon lui grace à sa présence sur tout le territoire via un important maillage d’institutions au niveau régional et départemental.. Elle est alliée au Jeunes Agriculteurs. et est principalement composée d’entrepreneurs, de chefs d’entreprise qui veulent être libres sur les marchés. Ses adhérents sont plutôt libéraux, pro-européens, plutôt bien dotés sur le plan capitalistique, proches du centre droit ou de la droite républicaine. Ils veulent une harmonisation des normes, sont en faveur de la globalisation, et veulent lutter à armes égales avec les autres pays européens. La FNSEA défend les marchés internationaux,

La Coordination rurale: des céréaliers ou des éleveurs qui possèdent des exploitations de petite taille et qui ont le sentiment d’être assignés à résidence. Leur vision est identitaire et réactionnaire. Ils se définissent avant tout comme des agriculteurs, et pas forcément comme des entrepreneurs et veulent pouvoir vivre dignement de leur métier à l’échelle de leur territoire. Selon une enquête menée par Sciences Po, ceux qui se sentent proches de la Coordination rurale voteraient majoritairement à l’extrême droite. La Coordination rurale, défend le métier d’agriculteur à l’échelle locale et nationale.

Selon François Purseigle, le monde agricole est extrêmement diversifié et ce qui différencie les agriculteurs entre eux ce serait plus leur vision de l’entreprise que la taille de leurs exploitations. On observe ainsi 3 grandes tendances.

  • les agriculteurs qui souhaitent une transition agricole et attendent un soutien des pouvoirs publics
  • les agriculteurs qui défendent leur profession et veulent préserver les acquis
  • les agriculteurs qui cherchent à conquérir de nouveaux marchés et à rivaliser avec d’autres pays européens.

La percée électorale de la Coordination rurale qui est souvent associée à un discours plus radical contre les normes environnementales et l’Europe, ne doit pas, selon François Purseigle augurer d’un d’un rejet croissant des réglementations agricoles et de la PAC . Toutes les organisations syndicales dénoncent aujourd’hui un cadre administratif inadapté aux réalités du terrain.

Les agriculteurs ne contestent pas l’existence de règles, mais ils ne comprennent pas leur multiplication et leur complexité.