Sauver les écureuils

La Ligue de protection des oiseaux ( LPO) du Lot lance un appel à témoignages. Les habitants sont invités à signaler les lieux où ils ont aperçu des écureuils écrasés. Objectif : mettre en place des écuroducs pour les sauver.

Ils sont roux, agiles et se déplacent beaucoup. Sur les arbres, mais aussi sur les routes. Dans le Lot, les écureuils sont de plus en plus victimes d’écrasement. Alors, pour les sauver, la Ligue pour la protection des oiseaux du Lot, en partenariat avec le département et le parc naturel régional des Causses du Quercy lance un appel à la population. L’idée : repérer les routes du Lot où le petit rongeur est particulièrement victime de la route. « L’urbanisation grandissante et la présence de routes fragmentent leur habitat et génèrent des collisions routières, d’autant qu’à cette époque de l’année, ils se dispersent et sont encore plus exposés aux voitures », écrit la LPO dans un communiqué. « On sait que la mortalité des écureuils est assez importante, notamment dans le secteur de Vers, mais on ne sait pas où exactement ailleurs ; nous avons besoin de témoignages d’usagers de la route pour nous aider à cibler les secteurs concernés », explique Camille Schellenberger, chargée d’étude environnement à la LPO du Lot.

Accrobranche miniature

Car l’association de protection de l’environnement a une idée derrière la tête : elle envisage de mettre en place un écuroduc. Ce dispositif encore unique dans le Lot se compose d’une corde reliée à deux arbres au-dessus d’une route pour permettre le passage de l’écureuil. Un accrobranche miniature, en somme. « C’est comme une passerelle située sur un passage stratégique. Certaines villes comme Grenoble l’ont déjà mis en place et on observe que ça fonctionne bien, les rongeurs l’adoptent très rapidement », a remarqué la chargée d’étude.
Au-delà de la protection de l’écureuil, l’enjeu est aussi de préserver plus globalement l’écosystème. Car le petit rongeur roux aide au renouvellement des hêtres, des noisetiers et des chênes. « Les mammifères sont les plus impactés par les écrasements routiers et le milieu de l’écureuil est de plus en plus modifié, il est en première ligne », ajoute Camille Schellenberger. C’est là tout l’intérêt du projet.

Manon Adoue La Dépêche