Vers une revalorisation du métier de Secrétaire de Mairie
Face aux difficultés à recruter des secrétaires de mairie, une proposition de loi a été adoptée à l’unanimité par le sénat, le texte a été transmis à l’Assemblée Nationale.
L’attractivité de la fonction publique territoriale est un sujet de préoccupation majeur pour les collectivités. Or sans agents qualifiés et mobilisés, c’est le niveau des services publics locaux qui est remis en question.
On le sait bien : Maillon indispensable au bon fonctionnement des communes, les secrétaires de mairies occupent une place centrale dans l’organisation des collectivités locales, notamment dans les communes rurales,
Ils ou elles assurent le lien et la médiation entre les citoyens et l’administration. Il leur arrive même d’être écrivains publics en aidant les administrés dans leurs démarches administratives. Ce rôle est important pour le bon fonctionnement de la collectivité, et aussi pour la cohésion sociale et la lutte contre l’exclusion,
Ce métier, exercé dans plus de 29 000 communes à 94% par des femmes, pour un salaire légèrement au-dessus du Smic, verra un tiers de ces effectifs partir en retraite en 2030.
Sur notre territoire français, les 3/4 des communes ont moins de 1 000 habitants (contre seulement une centaine de communes de plus de 50 000 habitants).
Au XIX e siècle, beaucoup d’enseignants assumaient cette fonction en milieu rural. Par sa culture et l’étendue de ses connaissances, l’instituteur représentait une aubaine pour l’État Aujourd’hui encore, ils seraient près de 2000 en France à pratiquer ce double métier de secrétaire de mairie-instituteur.
Au fil du temps, c’est une fonction qui a dû s’adapter à la complexité des procédures administratives et qui recouvre des missions multiples :
Appui technique, administratif et juridique des élus et plus particulièrement du maire, dans une relation de confiance et de respect il leur faut faire preuve de compétences multiples.
–Financières – en assistant le maire dans la préparation du budget, en garantissant son exécution ce qui nécessite maîtrise des règles budgétaires et comptables et connaissances du code des marchés publics.
–Rédactionnelles avec la préparation des délibérations qui seront votées au conseil municipal, les arrêtés municipaux, les actes d’état civil, qui requiert connaissances du code général des collectivités territoriales et des règles juridiques nécessaires à leur rédaction.
À cela s’ajoute l’urbanisme. Ce sont souvent les secrétaires de mairie qui se chargent de l’instruction des demandes, la gestion funéraire avec toutes les démarches consécutives au décès, les élections avec leur mise en place ou la mise à jour des listes électorales, le suivi des services techniques ou des agents techniques de la commune tant dans le volet ressources humaines que suivi des travaux, ou encore le montage des dossiers de subventions ou d’enquête publique.
Résumons nous : Il s’agit d’un métier très diversifié qui demande de nombreuses qualités professionnelles et humaines.
Force est de constater que le recrutement des secrétaires de mairie dans les petites collectivités territoriales reste difficile pour ne pas dire parfois sans résultat. D’autant que les perspectives d’évolution sont faibles.
Renforcer l’attractivité du métier de secrétaire de mairie, en revalorisant ses agents afin de mettre en valeur ces postes face à un métier qui devient de plus en plus polyvalent, c’est l’objet de la proposition de loi.
Elle entend remédier au manque d’attractivité du métier . Aujourd’hui près de 2000 postes sont vacants. Ont été votés
- l »amélioration de la formation des secrétaires de mairie, qui pourront recevoir outre leur formation initiale, « une formation adaptée aux besoins des collectivités concernées » dans l’année suivant leur prise de poste ;
- la facilitation des évolutions de carrière
- la possibilité pour les communes de 1 000 à 2 000 habitants de recruter des contractuels (Cette possibilité n’existe aujourd’hui que pour les seules communes de moins de 1 000 habitants).
Le texte initial allait plus loin puisqu’il créait un statut d’emploi particulier de la fonction publique territoriale, dénommé « responsable de l’administration communale » ou encore un fonds de soutien local de l’État afin d’aider les petites communes à recruter des secrétaires de mairie. Ces mesures ont été supprimées.
Voici une première étape de franchie. Les enjeux de rémunération et notamment de revalorisation salariale sont pour l’instant restés à quai…
« Qu’il s’agisse de la formation, des parcours professionnels ou de l’environnement et des conditions de travail, le vote intervenu au Sénat permet de réelles avancées », salue l’Association des maires de France. Mais elle « attend à l’Assemblée nationale une amplification sur le volet de la rémunération ».
A suivre ….