Situation difficile pour le vignoble lotois

Le vignoble lotois connait sur l’année 2023 une situation à nouveau très difficile. Après les épisodes de gel de 2017, 2019 et 2021, la sécheresse de 2022 et les multiples épisodes orageux, c’est au tour du mildiou notamment de ravager les vignes du Département. En cause, des épisodes de fortes pluies entrecoupés de fortes chaleurs. Les pertes estimées par la profession atteignent les 50% en moyenne.

Rémi Branco, vice-président du Conseil départemental en charge de l’agriculture et des solidarités territoriales, tire la sonnette d’alarme : « La situation devient catastrophique. Le mildiou est incontrôlable avec ce climat quasi tropical. Et il faut arrêter de dire que seul le bio est touché. Dans ces contextes extrêmes, tous les vignerons sont exposés à une impasse technique lorsqu’ils tentent à raison de réduire les produits phytosanitaires. Il ne faut pas avoir peur de le dire : notre vignoble est en danger. Entre le gel, les orages, la grêle, la sécheresse, l’inflation, les crises de marché et le mildiou cette année, il n’y a plus d’année normale pour nos vignerons. Ca n’existe plus. Aujourd’hui, notre vignoble n’est pas préparé à affronter de tels dérèglements climatiques, économiques et sanitaires ».

L’élu lotois en appelle aux pouvoirs publics, regrettant que le vignoble ait été oublié lors de la visite dans le Lot d’Olivier Becht ministre du commerce extérieur le mardi 25 juillet : « Nos vignerons ont été zappés, il n’y a pas d’autre mot. Alors que le secteur viticole représente un atout considérable pour le Lot et la France en général, le fait que le ministre du commerce extérieur ne montre aucune considération vis-à-vis de ce secteur est une insulte faite à la profession, aux femmes et aux hommes qui travaillent d’arrache-pied pour sauver ce qui peut encore l’être de leur récolte dans le Lot. Certains d’entre eux vont tout perdre. D’autres vont abandonner le label bio, quand ils ne vont pas abandonner tout court. Il faut bien prendre conscience de l’angoisse et de la détresse qui montent chez nos vignerons. Et pendant que le vignoble brûle, le ministre se promène ailleurs. »

Face à cette situation préoccupante, Serge Rigal et Rémi Branco se sont adressés par écrit au ministre de l’agriculture pour mettre en place un plan d’urgence et se disent prêts à y participer le cas échéant. Et Rémi Branco de préciser : « Le gouvernement doit s’assurer que les vignerons seront indemnisés, en lien avec les assureurs. Par ailleurs, si l’Etat souhaite participer à cette indemnisation, le Conseil Départemental se montrera solidaire, comme il l’a été lors des épisodes de gel ou de grêle. Au-delà, il est impératif de rapprocher davantage la recherche du monde viticole pour trouver des voies d’adaptation au changement climatique, à travers des cépages plus résistants notamment. »

Source : medialot