SNCF: Beau temps sur notre ligne?
La Cour des comptes recommande à l’Etat de se désengager de la gestion des trains d’équilibre du territoire. À cette recommandation, la ministre des Transports Elisabeth Borne rétorquait chez nos confrères de Sud Radio : « Eh bien oui, ces trains coûtent de l’argent, je vous le confirme, ce sont des trains d’aménagement du territoire. […] On ne peut pas avoir que des approches comptables […] Ces liaisons sont très importantes ».
Il n’en fallait pas plus pour réjouir les représentants de l’association Urgence Ligne Polt. Jean-Noël Boisseleau, son vice-président, et expert ferroviaire mandaté par le conseil départemental du Lot, a répondu hier à nos questions.
Comment avez-vous perçu ces propos plutôt encourageants de la ministre ?
Il s’agit d’une victoire par rapport au combat que l’on mène depuis 10 ans sur la ligne Polt – Paris Orléans Limoges Toulouse. La ministre mentionne aussi l’amélioration des dessertes et l’augmentation du nombre de trains au Sud de Brive. Notre association a travaillé sur l’axe central Polt mais également sur les lignes ramifiantes autour, telles que Brive-Figeac-Rodez et Brive-Aurillac… C’est grâce à elles aussi que l’axe principal capte des voyageurs.
Sur quels points Urgence Ligne Polt reste-elle vigilante ?
La diminution des temps de parcours est un axe prioritaire de nos demandes. Il faut relever les vitesses en agissant sur les infrastructures. On voudrait que Cahors soit à 4 h 20 de Paris et à moins d’une heure de Toulouse. On ne s’arc-boute pas sur du tout ferroviaire, on comprend l’approche performante d’une ligne. Mais le train est primordial dans le Lot, c’est un facteur d’attractivité.
Qu’en est-il des investissements programmés ?
Nous sommes ravis que l’Etat se lance dans un programme de renouvellement et de modernisation du matériel roulant. Il y a d’importants travaux prévus sur certaines lignes, dont Paris-Toulouse. Mais cela intervient après trois décennies de sous-investissement chronique. L’État et les grands élus, tous ont voulu un TGV, cela a coûté cher et s’est fait au détriment du réseau classique.
Êtes-vous en contact avec le préfet François Philizot, qui doit rendre son rapport sur les petites lignes, fin mars ?
Nous le rencontrons régulièrement. Nous venons d’engager une démarche de mutualisation également avec les territoires concernés par ces axes ferroviaires structurants, afin de travailler ensemble et de peser davantage dans les discussions avec l’Etat et la SNCF. Ainsi, le 1er mars, un 1er rendez-vous est programmé pour les lignes Polt et Paris-Clermont Ferrand avec les acteurs de la Haute-Vienne, du Puy de Dôme, dont les CCI, etc.
C’est bien, ça va dans le bon sens. Serons-nous déçus une fois de plus ? Il serait bon que la gare de Gourdon affiche de nouveau la composition des trains sur les quais, sans dire : à quoi bon, la gare va fermer…
La compagnie ferroviaire a comme objectif d’augmenter de 20 % la fréquentation de ses lignes régionales d’ici à 2025…. Si la baisse continue du nombre d’usagers de 5 % par an constatée entre 2012 et 2016 a été stoppée, la grève de 2018 a un peu douché les progrès réalisés en 2017… La SNCF admet qu’il n’est aujourd’hui pas possible d’acheter un billet dans la moitié des 3 000 points d’arrêt TER en France, faute de guichet ou d’automate de vente, à la SNCF, on répond que 96 % des voyageurs ont accès à un point de vente. « On a mis le paquet là où c’était nécessaire. Là où sont les voyageurs » Il est donc possible que d’autres guichets soient fermés dans les semaines qui viennent. La SNCF va densifier son réseau de distributeurs partenaires (bureaux de tabac, points de vente en mairie)… Le Monde daté du 19-2
Voies en travaux sur la ligne Brive/Saint-Denis-les Martel : des cars au lieu des trains, un chantier qui va durer trois mois pour permettre le remplacement des composants de la voie (ballast, rails et traverses) ainsi que des opérations de confortement d’ouvrages (ponts et tunnels).Ce sont ainsi 28 km de voies qui vont être modernisés en s’appuyant sur un investissement de 13,5 millions d’€. Un chantier qui mobilisera aussi 150 personnes de la SNCF mais aussi d’entreprises extérieures.
« On a devant nous un plan de productivité à un niveau peut-être jamais vu, a prévenu Jean-Pierre Farandou nouveau président de la SNCF, mentionnant une nécessaire baisse des coûts de structure aujourd’hui deux fois supérieurs, selon lui, à ceux qu’il connaît chez Keolis. Il va falloir être très attentif à l’organisation du travail, aux efficiences, a-t-il poursuivi. C’est quelque chose qui est difficile, parce que ça va se traduire par des baisses d’emplois. »