SNCF: Grands travaux sur la tranchée de Mercuès

mercuesDepuis le 4 janvier, SNCF Réseau Midi-Pyrénées a entrepris les travaux de sécurisation de la tranchée de Mercuès, sur la ligne Paris-Toulouse. Un chantier où les ouvriers évoluent à flanc de falaise.

 Un hélicoptère effectuant des rotations toutes les deux minutes pour acheminer des poteaux hauts de 5 mètres et de 180 kg, qui seront fixés à la paroi rocheuse par des ouvriers travaillant à une vingtaine de mètres de hauteur, surplombant la vallée du Lot. Tel est le cadre du chantier en cours à la tranchée de Mercuès. Les opérations de confortement de la tranchée et de sécurisation de l’axe ferroviaire ont commencé le 4 janvier 2016 et se termineront le 4 décembre, pour un coût total de 5 millions d’euros. «Un chantier d’envergure car situé sur un axe structurant du réseau et d’une durée particulièrement longue» estime Karine Castet, qui supervise la maîtrise d’ouvrage. Le but est d’assurer la sécurité de la circulation et des personnels intervenant sur les voies.

Le 22 mai 2012, l’effondrement du mur de revêtement d’une paroi rocheuse de la tranchée avait provoqué le déraillement d’un TER, ne faisant heureusement aucune victime.

À l’époque, l’ouvrage d’art n’a pas résisté à l’éboulement rocheux. Depuis, la SNCF utilise une nouvelle technologie, qui permet de voir à travers les murs. «Nous avons recours au géoradar pour les inspections. Cela nous permet de déceler les fragilités à l’intérieur des parois, en diminuant le nombre de sondages à réaliser» explique Antoine Latouche, directeur territorial adjoint SNCF Réseau.Surtout, les travaux de la tranchée de Mercuès consistent à renouveler le système de détection d’éboulement, vieux de 40 ans. «Dès qu’un câble est coupé par la chute de roches, le système intervient automatiquement sur la signalisation et interrompt la circulation» détaille Antoine Latouche. De plus, du grillage est placé sur les zones non couvertes par le dispositif.

Des filets horizontaux viennent renforcer les verticaux, afin de recréer des nappes plus sûres.

Un hélicoptère achemine le matériel. La société paloise Héli Béarn a déjà assuré six opérations d’héliportage sur le chantier, au cours desquelles 400 «big bags» de 800 kg de gravats chacun ont été évacués du site. Du matériel lourd est aussi apporté par la voie des airs : 300 poteaux et des nappes de filets détecteurs, qui ne pourraient être posés sans recourir à un hélicoptère.


Un chantier peut en cacher un autre

Depuis janvier, les travaux se concentrent sur les ouvrages en terre (filets détecteurs…). Le second semestre verra le chantier s’attaquer au confortement des ouvrages d’art. Si la sécurisation de la tranchée de Mercuès n’impacte pas les voyageurs, des opérations menées certains week-ends le long de l’axe POLT nécessitent la fermeture de la voie depuis 2013. Il reste cette année deux week-ends dits «coups de poing» : les 22 et 23 octobre et du 29 octobre au 1er novembre. Toujours en octobre et en plus des travaux cités ci-dessus, un remplacement de rails aura lieu sur environ 7 km au sud de Souillac. Une modernisation de la ligne Paris-Toulouse qui induit un investissement d’1,2 milliard d’euros sur 10 ans pour SNCF Réseau, dont 5 millions seront consacrés au tronçon Brive-Cahors.