Stephan Mendailles avec son drone réalise d’étonnants clichés aériens de Cahors et d’ailleurs
Stephan Mendailles s’adonne au pilotage de drone depuis deux ans. Cet ancien restaurateur s’est laissé tenter par cette reconversion peu banale, qui permet de côtoyer les cimes tout en restant sur le plancher des vaches. À l’aide de son drôle d’oiseau, il réalise d’étonnants clichés aériens de Cahors et d’ailleurs.
Grâce à son drone et à l’écran de contrôle de sa télécommande, c’est comme si Stephan volait par procuration. Quand l’engin à quatre hélices décolle, il emporte avec lui un désir aussi vieux que l’homme lui-même : pouvoir s’envoler. Toujours est-il que si le drone défie la gravité, Stephan, lui, la subit. Mais il est surprenant de contempler un même paysage par deux angles différents en simultané. Réduit à sa condition terrestre, l’homme admire le pont Valentré depuis les berges du Lot. Par le biais de son extension volante, il s’en adjuge une vue imprenable depuis les hauteurs (voir photo), par une lucarne renvoyant en direct les images récoltées par le divin drone. Ludique et artistique, le pilotage de ces petits bijoux technologiques apporte un sentiment de liberté. Une liberté tout de même encadrée. «On n’a pas le droit de voler au-dessus des gens et on doit respecter un périmètre de sécurité de 30 mètres», explique Stephan Mendailles. Une demande d’autorisation à la préfecture est également obligatoire. Elle est validée si aucune réponse négative n’est donnée dans un délai de cinq jours. La réglementation a été allégée récemment, malgré les survols suspects de centrales nucléaires ou de l’Élysée.
Le drone s’est beaucoup démocratisé ces dernières années, devenant un loisir répandu en France. Les ventes de drones ont triplé entre 2014 et 2015, pour frôler les 300 000 exemplaires écoulés, pour un prix moyen de 130 euros.
Le drone, «c’est multitâche»
Bien entendu, l’aéronef de Stephan Mendailles diffère du modèle grand public. Il est équipé de deux batteries, quatre hélices, d’une mini-caméra stabilisée par une nacelle et pèse moins de 2 kg. «Un matériel comme celui-là coûte 3 000 euros. La prise en main est assez simple, mais tout dépend de ce qu’on veut faire avec le drone. Le pilotage basique est accessible à tout le monde, mais le drone est multitâche» précise-t-il. Stephan est un opérateur agréé de l’aviation civile. Il a suivi une formation spéciale à l’école de pilotage cadurcienne Airvolia. Le drone, il en a fait aujourd’hui son activité, avec Drone Report. Il réalise des vidéos et des photos pour des organismes de communication, comme l’an dernier pour le festival Lot of saveurs ; ou pour des chantiers. Son drone a filmé la démolition des immeubles de la Croix de Fer cette année. Lors de sa restauration, il a également inspecté une paroi du musée Rignault à Saint-Cirq-Lapopie, au-dessus d’un à-pic de 80 mètres. Ce type de service permet donc de supprimer les risques pour l’homme. Plusieurs sociétés et services ont déjà adopté le drone pour diverses missions : la SNCF l’emploie sur des chantiers difficiles, ErDF l’utilise pour l’inspection des lignes électriques. Pompiers et gendarmes ont recours à ses qualités pour le secours aux victimes, et il est de plus en plus sollicité sur les grandes exploitations agricoles. À Cahors, une option photographie aérienne sur drone a ouvert au lycée Saint-Étienne en 2014. Une exclusivité nationale.
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