Stéphane Le Foll et les zones défavorisées
Les échanges avec le ministre de l’agriculture et ensuite avec son conseiller Luc Maurel qui ont duré 2 heures ont fait progresser ces dossiers. Pour la question des ZSCN, de nouveaux critères vont permettre aux communes de la Bouriane et du Limargue de réintégrer le classement en zones défavorisées. Il reste encore des problèmes pour les communes des vallées du Lot, de la Dordogne et du Quercy-Blanc.Un peu plus tard au Montat, lors de son passage au Lycée agricole des Territoires , le ministre confirmait pour La Dépêche, ces avancées : confirmait l’évolution . «Sur les zones défavorisées simples, l’Europe a changé en 2010 les critères qui existaient depuis 30 ans. Nous avons fait une première carte uniquement sur la base des critères européens. J’ai présenté hier aux syndicats une deuxième carte en y rajoutant des critères nationaux liés à l’herbe. Elles intégre de nouvelles communes, davantage dans le Lot qu’en Tarn-et-Garonne. Puis il y aura encore une 3e carte puis une quatrième. La carte définitive sortira en fin d’année pour une application en 2018».
A propos du retard dans le versement d’aides de la PAC à des éleveurs et d’aides spécifiques à des agriculteurs qui se sont reconvertis en agriculture biologique, Stéphane Le Foll s’est expliqué : «Il y a du retard lié à des problèmes de contrôle. Je vous confirme que la prime ovine sera versée fin décembre comme prévu. J’ai parfaitement conscience de la situation que cela peut créer pour les exploitants agricoles et je fais tout pour qu’on puisse verser ces aides le plus rapidement possible. Une avance avait été donnée en octobre, le versement du solde interviendra début 2017». Les responsables agricoles du Lot restent prudent : «Nous ne lâcherons rien jusqu’au reclassement de la dernière commune lotoise» insistait hier soir, Alain Lafragette tout en saluant «l’écoute et l’attitude constructive du Ministre».
Les sénateurs Jean-Claude Requier et Gérard Miquel, les députés Dominique Orliac et Jean-Launay ont adressé un courrier au ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll pour évoquer le cas des communes lotoises exclues de la future carte des zones défavorisées. Voici ce qu’ils écrivent.
«Par rapport à la carte initiale de révision des zones défavorisées dans le département du Lot, il y a eu certes des avancées, dont nous vous remercions. Néanmoins, il reste encore quatorze communes d’une petite région agricole de la Vallée de la Dordogne constituée de deux ensembles de sept, certaines situées très majoritairement sur des zones karstiques du causse.
Pour reclasser ces quatorze communes restantes (Biars sur Cère, Bretenoux, Carennac, Creysse, Gintrac, Girac, Lacave, Mayrac, Meyronne, Pinsac, Puybrun, Saint Sozy, Souillac et Tauriac), la solution technique serait que le ministère complète le calcul de la production brute standard (PBS) en ajoutant à la liste des productions exclues celle des ateliers de veaux de boucherie. Ces données sont bien disponibles dans l’inventaire réalisé il y a plusieurs mois par la DRAAF Midi Pyrénées et donc parfaitement utilisables.
Nous soutenons par la présente la motion prise à l’unanimité par le conseil départemental du Lot le 13 mars dernier et nous intervenons en appui des professionnels et des élus de ce département».
la colère des agriculteurs. Stupeur et colère à la FDSEA et chez les Jeunes Agriculteurs du Lot : non seulement la question de la cartographie des futures zones défavorisées n’a toujours pas été corrigée pour les 14 communes de la Vallée de la Dordogne (1) ; mais en plus le classement en zone défavorisée des 5 communes du sud du département (2), obtenu en mars 2017, est remis en cause.
Ce classement, obtenu au terme d’un long travail et d’une forte mobilisation, avait été validé par un communiqué officiel du ministre de l’Agriculture. Le retour en arrière est un énorme coup dur pour les agriculteurs des secteurs concernés. « Comment peut-on se dédire ainsi ? » interroge le syndicat agricole.
Baisse de l’indemnité
En outre, « le gouvernement annonce que l’extension du zonage au plan national doit s’opérer à périmètre budgétaire constant » lance les représentants de la FDSEA. « La cartographie est modifiée, les critères changent, mais le budget ne bouge pas». Autrement dit : ils seront plus nombreux pour partager le même gâteau. « Les simulations du Ministère affichent différents scenarii avec des baisses de 27 % à 45 % de l’ICHN (Indemnité Compensatoire de Handicaps Naturels) dans la totalité des futures zones défavorisées ».
Les agriculteurs lotois ne cachent pas leur inquiétude, pour eux mais aussi pour leur territoire : « L’activité et le revenu de centaines d’agricultrices et d’agriculteurs sont en péril. Et en cascade, une perte majeure de vitalité économique, un recul de la biodiversité et de la qualité de nos paysages, un déclin de l’attrait touristique ». Ils demandent à leur ministère de « négocier avec Bruxelles les critères d’accessibilité, et d’obtenir l’accompagnement de Bercy. Ce zonage est important, il impactera l’agriculture pour les 30 ans à venir ».
Message au 1er ministre
Et puisque le Premier ministre vient prochainement à Cahors présider la Conférence nationale des Territoires dans le Lot, ils lui lancent un message « Si le gouvernement veut soutenir les zones rurales, nous lui demanderons de nous démontrer par des actes. Qu’il n’abandonne pas les premières forces vives du Lot : les paysans qui mettent en valeur un territoire riche en diversité, en produits de qualité mais également en handicaps ».
Les communes concernées
1 : Dans le nord du Lot sont : Biars-sur-Cère, Bretenoux, Carennac, Creysse, Gintrac, Girac, Lacave, Mayrac, Meyronne, Pinsac, Puybrun, Saint-Sozy, Souillac et Tauriac .
2: Dans le sud du Lot : Belfort-du-Quercy ,Lalbenque, Lhospitalet, Montdoumerc et Saint-Matré.
H Boucleinville La Dépêche