Surveiller le vieillissement
Avec un tiers de sa population âgée de plus de 60 ans, le Lot doit relever le défi du grand âge et répondre aux enjeux du maintien à domicile. Pour cela, il vient de signer avec l’ARS le premier schéma départemental de l’autonomie du Lot 2022-2026.
« Nous sommes très inquiets, extrêmement inquiets du manque de personnel dans les services d’aides à domicile. Ils en sont à faire des choix, pour décider des priorités et quels services restent indispensables pour nos aînés. C’est insupportable. »
Si le constat de Serge Rigal, président du conseil départemental, est sans ambiguïté ; les solutions, elles, restent complexes à trouver et à mettre en œuvre. Pour y parvenir, le Département du Lot et l’ARS Occitanie ont signé, il y a quelques jours, le premier schéma départemental de l’autonomie du Lot 2022-2026. « Cet outil est indispensable pour répondre aux enjeux croisés pour la personne âgée et la personne adulte en situation de handicap », soulignait Pierre Ricordeau, directeur de l’Agence régionale de santé Occitanie.
Ce dispositif se décline autour de plusieurs axes. En premier lieu : la prévention comme levier du maintien de l’autonomie pour repérer les fragilités de la personne. Il s’agira de déployer le programme ICOPE (une application de surveillance des capacités de la personne), de renforcer les financements des dispositifs de maintien à domicile ou encore de soutenir les aidants, en les informant et en proposant des solutions de répit.
Programme ICOPE : une première en Occitanie
Le département du Lot sera pilote sur le programme ICOPE, piloté par le Gérontopôle de Toulouse. « C’est une application qui permet à chaque senior de rester actif quant au maintien de sa santé. En surveillant régulièrement six capacités fonctionnelles de base, les personnes accompagnées de leur médecin peuvent être prises en charge rapidement en cas de déclin d’une de ces fonctions », précise l’ARS. Cela avec un objectif prioritaire : détecter au plus tôt la perte d’autonomie, faire de la prévention pour pouvoir agir de façon précoce.
En second lieu, ce schéma départemental va ouvrir la réflexion sur le développement et l’adaptation des offres de services à domicile et de prise en charge, en tenant compte des établissements d’accueil, de la diversité des hébergements, pour une société plus inclusive. Cela pourrait passer par la création d’appartements où technologie et domotique favoriseraient le maintien à domicile.
Une gouvernance et une stratégie commune
Enfin, il est envisagé une « conférence de l’autonomie », réunissant l’ensemble des acteurs lotois, pour faire émerger des propositions et parler innovations. Car, comme l’a indiqué Pierre Ricordeau : « co-signer ce schéma avec tous les acteurs, autour d’une gouvernance commune pour être plus efficace, est un élément innovant. Nous partageons nos compétences pour nous aligner sur une même stratégie ».
Lors de la présentation de ce schéma départemental de l’autonomie du Lot, Maryse Maury, vice-présidente du département en charge des personnes âgées et handicapées, a rappelé qu’il était l’aboutissement de deux années de travail pour trouver des réponses aux enjeux du grand âge et du handicap. » C’est tenir compte de la qualité de vie, mais aussi de l’accroissement des besoins de ces personnes : pour accompagner les établissements et les services dans une rénovation de l’offre, vers une meilleure inclusion, tout en œuvrant sur la mutualisation ».
Dans le même temps, le Lot a vu la création d’un Dispositif d’appui à la coordination, en janvier dernier, pour favoriser le parcours médical. La mise en place d’une plateforme départementale des métiers de l’autonomie ou encore la création de 10 places SAMSAH, 4 places d’accueil de jour et 4 places de FAM ouvertes pour favoriser l’accompagnement d’adultes autistes.
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