Test de l’application Stop-Covid
Disponible à partir du 2 juin, l’application de suivi de contacts censée identifier les expositions au Covid-19 sur les smartphones semble fonctionner comme prévu par le gouvernement. Son efficacité sera démontrée par son usage.
Approuvée mercredi par les deux chambres du Parlement, l’application StopCovid sera disponible en téléchargement sur Android et iOS mardi 2 juin après deux mois de travaux pilotés par l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria). Défendu becs et ongles par le gouvernement, ce dispositif de traçage numérique est présenté comme un nouvel outil indispensable au contrôle de l’épidémie alors que les Français s’apprêtent à multiplier les contacts avec l’entrée du pays dans la deuxième phase du déconfinement et la levée des principales mesures de restriction pour lutter contre le virus.
StopCovid vient combler un angle mort de la stratégie française de suivi des cas contacts. Parallèlement aux enquêtes épidémiologiques de terrain, menées au téléphone par des salariés de l’Assurance maladie avec les personnes identifiées par les patients testés positifs au Covid-19, l’application va utiliser le smartphone pour détecter les expositions au virus au contact d’inconnus croisés lors d’un trajet dans le métro, dans un commerce ou dans un bar. Le gouvernement espère ainsi détecter plus tôt les personnes à risque pour les inviter à se mettre en quarantaine et à contacter les services sanitaires compétents pour se faire dépister.
Le concept est le suivant : l’application va prévenir les utilisateurs s’ils ont été à proximité d’un autre utilisateur diagnostiqué positif au Covid-19 au cours des quatorze derniers jours, la durée moyenne de l’incubation du virus. Elle utilise pour cela la technologie Bluetooth (moins intrusive que la géolocalisation) pour enregistrer les identifiants anonymes des autres utilisateurs qui se situent à une distance de moins d’un mètre pendant au moins quinze minutes, le seuil déterminé par les épidémiologistes pour considérer qu’il existe un risque de contamination.
Tout cela se fait sur la base du volontariat et l’anonymat est préservé grâce à l’utilisation d’identifiants aléatoires, assure le gouvernement qui a multiplié les déclarations rassurantes sur le sujet, promettant qu’aucune donnée ne sera conservée au-delà de 14 jours et que le dispositif n’a pas vocation à perdurer après l’état d’urgence sanitaire. Le dispositif a d’ailleurs reçu le feu vert de la Cnil.
Une interface claire et pédagogique
Il faut aussi activer le Bluetooth, la technologie utilisée pour faire borner les smartphones des autres utilisateurs de l’application et garder en mémoire leur identifiant, une suite de chiffres générée de façon aléatoire tous les quarts d’heure pour empêcher de pouvoir les lier à une identité en cas de fuite de données.
L’application est disponible